VENEZUELA : La phase « socialista » du processus ?
Photothèque Rouge/Sébastien Ville
Par Julien Terrié
Au-delà de la caricature malhonnête propagée par tous les médias français, du Monde au Figaro en passant par Marianne et l’intarissable Libération, la création du « parti-unique-de-l’apprenti-dictateur-Chávez », comme ils disent, ou en réalité le Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV), constitue un nouvel élément du processus révolutionnaire vénézuélien. De plus, les annonces des mesures du gouvernement posent des questions politiques majeures dans la perspective de ce fameux « socialisme du xxie siècle ».
Proposition d’un parti uni
Le 15 décembre 2006, au théâtre Teresa Carreño, Hugo Chávez annonce la création du PSUV : « Je déclare aujourd’hui que je vais créer un nouveau parti. Avec moi, je veux que gouverne un parti. Les votes ne sont d’aucun parti, ces votes sont ceux de Chávez et du peuple, qu’on ne nous raconte pas d’histoires. »
Le message est clair… La dernière phrase est un message à ceux qui ont fait des partis officiels du chavisme (Mouvement de la Ve République [MVR] en tête) des organisations qui ont reproduit les pratiques de la IVe République dont les deux mamelles sont corruption et bureaucratie : les principaux freins du processus aujourd’hui.
Ce PSUV est de la part de Chávez un coup de pied dans la fourmilière, une dinamita ! selon Josep Cruelles (camarade de l’assemblée bolivarienne de Catalogne). Les partis chavistes ont trop perdu de crédit face à un peuple de plus en plus conscient et exigeant. Les organisations de plus en plus autonome du processus exerçant maintenant un pouvoir de contrôle trop fort pour masquer le rôle contre-révolutionnaire de ces nouvelles bureaucraties.
Un autre but non avoué de ce PSUV est l’organisation de toute la population participant aux missions sociales, en effet, des centaines de milliers de femmes, de jeunes et d’hommes sont le coeur du fonctionnement des missions et restent le nez dans le guidon parce qu’aucune direction ne peut aujourd’hui orienter cette masse politique précieuse. Mais beaucoup de bonnes intentions ne suffiront pas et il y a un gros enjeu pour garantir la démocratie dans cette structure.
Radicalisation du gouvernement
Le gouvernement, avec l’élan de la réélection triomphale de Chávez, s’est radicalisé, les membres les plus modérés, par exemple le vice-président Rangel, ont été remerciés. La presse française a dénoncé unanimement l’attribution des pouvoirs « habilitants » à Chávez par l’Assemblée. Pourtant, en 2001, avec le même procédé, Chávez a fait les avancées les plus significatives dans le processus (loi de la pêche, loi de la terre, loi sur les hydrocarbures) qui ont constitué un progrès social au Venezuela. L’Assemblée a donné démocratiquement à Chávez dix-huit mois pour passer des décrets stratégiques pour déstabiliser les intêrets capitalistes vénézuéliens. Les mesures les plus importantes seront la nationalisation de CAN TV, principal opérateur Internet, téléphone et mobile lié aux intérêts états-uniens, la mise en place de la sécurité sociale intégrale comparable au système français et la refonte du code du travail pour en sortir la précarité et couper l’herbe sous le pied à la corruption. Avant tout, le but est d’ouvrir un immense débat sur ce que peut être le socialisme du xxie siècle… démocratique, autogestionnaire, émancipateur, contrairement à celui du xxe siècle…
Organisation du peuple
La création des conseils communaux, vue au départ comme un nouveau découpage administratif pour l’attribution de fonds aux projets des communautés (jusqu’à 30 % du budget public), se révèle comme le lien manquant entre toutes les structures politiques des quartiers où des communautés de l’intérieur du pays (missions de santé, éducation, coopératives, mouvements culturels). Le gouvernement devrait aussi donner une impulsion aux « conseils ouvriers » mis en place dans les usines en cogestion (État/ouvriers) ou certaines coopératives et plus rarement dans des entreprises privées, mais qui n’ont jamais eu de réel pouvoir. La loi en cours de rédaction (ley de los consejos de trabajadores) donnera une structure légale et un pouvoir notamment de contrôle des conditions de travail aux conseils ouvriers où pourront participer les syndicats.
Malgré toutes les bonnes volontés, le PSUV, comme ce nouveau projet gouvernemental, ne sera pas à l’abri des périls bureaucratiques. La vigilance et la conscience du peuple organisé et des mouvements sociaux et syndicaux révolutionnaires seront à nouveau déterminantes pour cette nouvelle phase du processus : la phase socialista !
Proposition d’un parti uni
Le 15 décembre 2006, au théâtre Teresa Carreño, Hugo Chávez annonce la création du PSUV : « Je déclare aujourd’hui que je vais créer un nouveau parti. Avec moi, je veux que gouverne un parti. Les votes ne sont d’aucun parti, ces votes sont ceux de Chávez et du peuple, qu’on ne nous raconte pas d’histoires. »
Le message est clair… La dernière phrase est un message à ceux qui ont fait des partis officiels du chavisme (Mouvement de la Ve République [MVR] en tête) des organisations qui ont reproduit les pratiques de la IVe République dont les deux mamelles sont corruption et bureaucratie : les principaux freins du processus aujourd’hui.
Ce PSUV est de la part de Chávez un coup de pied dans la fourmilière, une dinamita ! selon Josep Cruelles (camarade de l’assemblée bolivarienne de Catalogne). Les partis chavistes ont trop perdu de crédit face à un peuple de plus en plus conscient et exigeant. Les organisations de plus en plus autonome du processus exerçant maintenant un pouvoir de contrôle trop fort pour masquer le rôle contre-révolutionnaire de ces nouvelles bureaucraties.
Un autre but non avoué de ce PSUV est l’organisation de toute la population participant aux missions sociales, en effet, des centaines de milliers de femmes, de jeunes et d’hommes sont le coeur du fonctionnement des missions et restent le nez dans le guidon parce qu’aucune direction ne peut aujourd’hui orienter cette masse politique précieuse. Mais beaucoup de bonnes intentions ne suffiront pas et il y a un gros enjeu pour garantir la démocratie dans cette structure.
Radicalisation du gouvernement
Le gouvernement, avec l’élan de la réélection triomphale de Chávez, s’est radicalisé, les membres les plus modérés, par exemple le vice-président Rangel, ont été remerciés. La presse française a dénoncé unanimement l’attribution des pouvoirs « habilitants » à Chávez par l’Assemblée. Pourtant, en 2001, avec le même procédé, Chávez a fait les avancées les plus significatives dans le processus (loi de la pêche, loi de la terre, loi sur les hydrocarbures) qui ont constitué un progrès social au Venezuela. L’Assemblée a donné démocratiquement à Chávez dix-huit mois pour passer des décrets stratégiques pour déstabiliser les intêrets capitalistes vénézuéliens. Les mesures les plus importantes seront la nationalisation de CAN TV, principal opérateur Internet, téléphone et mobile lié aux intérêts états-uniens, la mise en place de la sécurité sociale intégrale comparable au système français et la refonte du code du travail pour en sortir la précarité et couper l’herbe sous le pied à la corruption. Avant tout, le but est d’ouvrir un immense débat sur ce que peut être le socialisme du xxie siècle… démocratique, autogestionnaire, émancipateur, contrairement à celui du xxe siècle…
Organisation du peuple
La création des conseils communaux, vue au départ comme un nouveau découpage administratif pour l’attribution de fonds aux projets des communautés (jusqu’à 30 % du budget public), se révèle comme le lien manquant entre toutes les structures politiques des quartiers où des communautés de l’intérieur du pays (missions de santé, éducation, coopératives, mouvements culturels). Le gouvernement devrait aussi donner une impulsion aux « conseils ouvriers » mis en place dans les usines en cogestion (État/ouvriers) ou certaines coopératives et plus rarement dans des entreprises privées, mais qui n’ont jamais eu de réel pouvoir. La loi en cours de rédaction (ley de los consejos de trabajadores) donnera une structure légale et un pouvoir notamment de contrôle des conditions de travail aux conseils ouvriers où pourront participer les syndicats.
Malgré toutes les bonnes volontés, le PSUV, comme ce nouveau projet gouvernemental, ne sera pas à l’abri des périls bureaucratiques. La vigilance et la conscience du peuple organisé et des mouvements sociaux et syndicaux révolutionnaires seront à nouveau déterminantes pour cette nouvelle phase du processus : la phase socialista !
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