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Mai 68-Mai 2008

40 ans après la formidable insurrection sociale et ouvrière qui a fait trembler un régime gaulliste vermoulu et donner tant d'espoir aux travailleurs et à la jeunesse, la période est plus que jamais à la résistance sociale.


Devant l'entreprise de destruction en règle de l'ensemble de nos acquis sociaux menée par Sarkozy et ses acolytes, il est indispensable que le mouvement social reprenne la main. En ce premier mai, journée internationale des travailleurs, la LCR sera elle aussi dans la rue.

Nous appelons tous ceux et toutes celles qui souhaitent construire avec nous une nouvelle organisation de combat contre le patronat et la droite à se retrouver derrière la banderole « pour un Nouveau Parti Anticapitaliste ».

A l'issue de la manifestation nous nous retrouverons pour un repas fraternel et des discussions politiques autour de la nécessité d'un Nouveau Parti, à notre local, 9 rue corneille (Métro Arènes, à côté clinique Ambroise Paré).

Pour la LCR31, Myriam Martin porte parole.

EDITO: Nouveau parti anticapitaliste : c’est parti!


Pas de doute, le nouveau parti
anticapitaliste (NPA) n’est plus seulement
un projet lancé par la LCR. C’est bel et
bien un processus véritablement enclenché, avec
les militant-e-s de la Ligue et ceux et celles qui
ont déjà rejoint le NPA pour participer
conjointement à sa construction.
Partout où la Ligue a mis en marche ce
processus par des initiatives diverses, réunions
ouvertes de ses sections, rencontres de salariés en
lutte, il a rencontré la plupart du temps un franc
succès. Les débats sont riches, les questions sont
nombreuses et c’est légitime : pourquoi la forme
parti ? Quel(s) projet(s) politiques? Pourquoi
anticapitaliste et pas antilibéral? Quelle
structuration? Comment s’organiser et faire vivre
la démocratie? Quels garde-fous pour éviter les
risques de bureaucratisation? Quel type de
société voulons-nous bâtir?
Le point commun à toutes ces réunions c’est
bien le constat, partagé par tous et toutes, et ce
depuis longtemps, qu’il faut aujourd’hui qu’une
organisation politique corresponde enfin aux
luttes, au monde du travail.
Les dernières élections en date en ont fait la
démonstration. D’une part la droite a pris une
claque, d’autre part, même si les listes dirigées
par le PS ont pu bénéficier du mécontentement
général, le fait marquant de ces élections c’est
bien la poussée des listes de la gauche radicale.
Que ce soient des listes 100 % à gauche, ou des
listes dans lesquelles la Ligue était une des
composantes, elles ont toutes réalisé de très bons
résultats : elles dépassent les 5 % dans plus de
110 villes et les 10 % dans 32 d’entre elles, ce qui
a permis à certaines de se maintenir au second
tour et d’obtenir encore des élus. Finalement les
listes présentées ou soutenues par la LCR
totalisent 73 élu-e-s.
À ces élections voter pour ces rassemblements
indiquait clairement et fermement la volonté de
choisir une autre alternative que celles proposées
par la droite ou la gauche sociale-libérale. Aussi
dans beaucoup de villes la question du NPA est
de fait le prolongement logique des dernières
échéances électorales. Mais plus que jamais, avec
encore une fois les luttes qui ont perduré pendant
la campagne électorale, et particulièrement dans
des secteurs où on n’avait pas vu de mobilisations
depuis longtemps, comme dans la grande
distribution, le NPA est à l’ordre du jour.
Si les rythmes de construction des comités
d’initiative pour le NPA ne sont pas identiques,
déjà des échéances sont proposées pour procéder
à des bilans d’étape et afin d’avancer tant sur le
fond que sur la structuration.
En Haute-Garonne des comités ont été lancés,
tout comme dans d’autres départements de Midi-
Pyrénées. L’objectif est de réunir l’ensemble de ces
comités par département afin d’envoyer des
délégué-e-s dûment mandaté-e-s à une
coordination nationale vers la fin juin.
Il ne s’agit en aucun cas de bousculer les
rythmes mais bel et bien d’être efficaces car il y a
urgence!
Le monde du travail est pris dans une course
de vitesse avec la droite au pouvoir qui, après sa
défaite aux municipales, accélère le mouvement
des mesures antisociales.
Un outil pour les luttes, pour porter un projet
alternatif, un outil indépendant de la direction du
PS qui a satellisé et domestiqué « ses
partenaires» PCF et Verts, est indispensable.
Il s’agit pour tous les militant-e-s de la Ligue
de faire preuve de pugnacité et de volontarisme.
Pugnacité et volontarisme pour organiser, pour
proposer de discuter et de débattre avec tous ceux
et toutes celles, salarié-e-s, syndicalistes,
militant-e-s politiques, associatifs, jeunes et
moins jeunes qui se posent la question du NPA.
Mais ce n’est pas suffisant : au-delà de la
discussion c’est la co-animation, la coorganisation
qu’il nous faut avancer. Partout où
cela est fait, la prise en charge des comités
d’initiative ne repose plus exclusivement sur les
militant-e-s LCR. Il faut répondre à ceux et celles
qui nous disent, même avec beaucoup de
sympathie, «faites, si ça marche on vous suit »,
que c’est avec eux et elles que cela marchera et
qu’on avancera!
Enfin le 1er Mai doit être un moment fort
d’apparition pour le NPA.
L’occasion de fêter aussi les 40 ans du «joli
mois de mai»!

Myriam Martin

Muret 100% à gauche: carnet de campagne

Les contacts locaux pris en novembre 2007 avec l’AMP/PCF et LO pour présenter une liste unitaire à Muret (troisième ville de la Haute- Garonne) n’aboutissent pas, notre condition d’indépendance de gestion vis-à-vis du PS dans l’hypothèse d’une fusion de second tour ayant été rejetée. La section LCR Sud-Garonne décide alors de présenter, pour la toute première fois, une liste Muret 100 % à gauche en mars 2008.

Au départ, pour 35 candidats exigés, nous disposons d’un seul adhérent et de cinq sympathisants connus habitant Muret. En décembre, nous lançons un appel à constituer une liste Muret 100% à gauche.Avant Noël, nous en sommes à 15 candidats. Avec eux, nous décidons
d’une réunion hebdomadaire pour définir un programme, et d’une présence régulière sur le marché. La liste augmente, et nous parvenons à la boucler début février au porte-à-porte dans un quartier populaire qui nous accueille avec beaucoup de sympathie.

Nous faisons campagne en distribuant près de 25 000 tracts et un 4-pages programme, sur l’arrêt des privatisations et le développement des services publics (eau, logement, transports, cinéma…), sur la démocratie, sur les OGM; et par plusieurs communiqués de presse dont celui relatant la venue à Muret d’Olivier Besancenot en soutien à la liste.

Face à Barrès, candidat de la droite, maire sortant d’un deuxième mandat, cinq listes : trois menées par des conseillers sortants ex-Gauche plurielle (une méli-mélo PRG / Verts /socialistes / POC et… MoDem; une PS; une AMP/PCF), plus une LO et la nôtre.

Le 9 mars, à la satisfaction d’avoir pu réunir autant de personnes acceptant de s’engager publiquement sur une liste soutenue par la LCR, et d’avoir mené collectivement une campagne active, s’ajoute celle des résultats : 500 voix, 5,52 % (1 % de plus qu’Olivier Besancenot en 2007), et devant les listes AMP/PCF (5,1 %) et LO (1,4 %).

L’entre-deux tours Le 10 mars, nous proposons au PS, arrivé en tête (27 %), les conditions d’une fusion technique, avec un préalable : une fusion avec la liste méli-mélo (19 %) n’est pas possible s’il y figure le MoDem.Le PCF partage notre position.

Le 11 mars, après diverses tractations, le PS propose la présence d’un MoDem «masqué» (sic). Nous confirmons notre impossibilité de fusion. Par contre, la liste AMP/PCF change d’avis et accepte de fusionner.

Triste lâcheté récompensée par trois élus au conseil municipal, puisque Barrès est battu le 16 mars (52 % à 48 %). Les suites de la campagne La dynamique créée ne va pas s’éteindre. Ensemble, les militants LCR et les candidats Muret 100 % à gauche, dont certains ont adhéré à la LCR, nous avons décidé de poursuivre l’activité politique sur Muret et la communauté d’agglo. Ensemble, même sans élu, nous allons porter auprès du pouvoir municipal et de la population les principaux points de notre programme. Ensemble, nous allons réfléchir et participer au projet de création d’un nouveau parti anticapitaliste, outil nécessaire pour réussir une implantation forte et durable de la gauche radicale en pays muretain!

LCR Sud Garonne/Muret 100% à gauche


Nouveau Parti, bilan d'étape

A Toulouse et ses alentours, comme dans toute la France, fleurissent des comités d'initiatives pour un nouveau parti anticapitaliste. "Motivé-e-s" par l'expérience de la Liste "Debout !"et ses 5%, inspirés par les mobilisations dans le commerce (au centre commercial de portet, aux galeries Lafayette, au Super U de colomiers, ...) indignés par la privatisation de l'hôpital et la gestion d'EADS et son plan Power 8 qui met en danger tous les travailleurs de la région, rassurés par la mobilisation contre les expulsions, celle des lycéens qui bloquent et sont de plus en plus nombreux en manifestation et celles des étudiants de Science Po toulouse qui bloquent leur établissement et ainsi résistent contre le désengagement de l'Etat... Nous sommes de plus en plus de militants organisés ou pas, à prendre conscience qu'il faut plus de constance et de convergence à ces luttes et que ceci passe par la coordination d'une force qui propose un véritable programme alternatif.

L'actualité de tous les comités est consultable en temps réel sur le site www.npa31.org, où chaque bureau de comité peut y écrire des articles, compte rendus et proposer un calendrier militant. Un forum de discussion est lancé (www.npa31.org/forum) enregistrez vous et participez

Santé/Sécu/Social
Le 25 mars s'est constitué le comité d'initiative NPA31 Santé Sécu social, regroupant des syndicalistes de l'Hôpital, de la sécu et du secteur social ainsi que des étudiants en formation. 27 personnes ont participé aux réunions de discussion sur le NPA et ont décidé de créer un comité pour débattre sur l'anticapitalisme, la relation parti Syndicat et un projet alternatif de santé publique mais aussi pour agir contre les franchises médicales et contre la privatisation de l'hôpital public. le bureau d'animation est triplement mixte (homme/femme, CGT/sud, LCR/non LCR), 3 personnes du comité était à la rencontre de Syndicalistes sur le NPA le 5 avril dernier
Projet en cours: production d'un film de sensibilisation contre la réforme hospitalière.Contact: sante@npa31.org
Page web: www.npa31.org -> Santé/secu/social Rangueil

Rangueil
Le comité d'intiative NPA Rangueil/Paul sabatier existe depuis février, il regroupe des étudiants et des jeunes travailleurs. Ils ont des réunions hebdomadaire tous les jeudi à 18h, bâtiment Fermat de Paul sabatier. La structuration est très avancée et ils discutent déjà de la coordination des autres groupes. Il possédent déjà un forum de discussion sur le net: http://toulouse.anticapitaliste.org/forum/. Ils ont fait une réunion publique avec diffusion du film « LIP, L'imagination au pouvoir ». Le comité était représenté à la rencontre nationale des comités jeunes du week-end du 5 et 6 avril en région parisienne. Page web: www.npa31.org ->


Colomiers
Le comité NPA Colomiers est né le 16 avril avec des contacts pris pendant la campagne municipale. La campagne a été dynamique et a généré beaucoup de contact après l'élection de Laurent Marty comme conseiller municipal. Pendant la réunion de création 7 personnes (4 LCR, 3 non LCR)
contact: panacla.31@wanadoo.fr
Page web: www.npa31.org -> Colomiers

Univ Mirail
Le comité NPA université Mirail a déjà organisé un meeting/débat sur l'Utilité d'un nouveau parti anticapitaliste le 20 mars dernier. 15 personnes se réunissent régulièrement.
Page web: www.npa31.org -> Univ Mirail

Arsenal
Une vingtaine d'étudiants de l'arsenal ou de l'IEP se réunissent depuis 2 mois
Déjà 2 Réunions de coordination, une réunion de discussion sur le feminisme et une sur l'anticapitalisme. La dernière réunion a porté sur la coordination avec d'autres comités étudiants.contact: c.anticapitaliste31@gmail.com
Page web: www.npa31.org -> Univ Arsenal

Lycées
Il existe 2 comités sur les lycées toulousains, pour l'instant (Auzeville, 6-7 pers. – Bellevue environ 15 pers.) actifs dans la mobilisation.

Coordination comités jeunes
Le premier avril, les comités NPA jeunes ont fait une réunion de coordination notamment pour discuter du fonctionnement et de la préparation de la journée nationale le 05 avril.

Des comités sont en cours de constitution aux minimes, à Bonnefoy, à St Cyprien, à Villeneuve Tolosane, à Tournefeuille, à Grenade. Pour avoir des infos sur ces comités suivez le site npa31.org ou envoyez un mail à postmaster@npa31.org

Nous aurons une banderole "Vers un nouveau Parti Anticapitaliste en Haute Garonne" à la Manifestation du premier Mai. Nous organiserons un Barbecue à partir de 12h00, nous ferons un nouveau bilan d'étape. Nous préparons une rencontre de Syndicalistes pour le NPA qui se tiendra le 7 mai à 20h30 au 9, rue corneille (Sauf changement)

Julien Terrié

Haute-Garonne : 950 + 500 + 6789 voix

Dimanche 9 mars, tard dans la soirée, les militants des deux listes 100% à gauche de Colomiers (950 votants) et Muret (500), et ceux de la liste Debout! à Toulouse (6 789) pouvaient savourer leur résultat : la barre des 5 % était franchie partout!

Grâce au travail acharné des militants de la Ligue, tant à Colomiers qu’à Muret, ont été constituées deux listes 100 % à gauche, présentant en leur sein, desmilitant-e-s de la Ligue, des hommes et des femmes ayant donné volontiers leur nom après un porte-à-porte fructueux et volontariste. À Colomiers même, une conseillère municipale sortante (ancienne PC) a décidé de soutenir la liste et de mener la campagne.

À Muret, la tête de liste a été confiée à un militant associatif connu, la liste rassemblant militants et sympathisants de la Ligue. Dans les deux cas, ceux et celles appartenant au monde du travail, aux classes populaires étaient très présents sur ces listes : ceux et celles qui aujourd’hui doivent être les membres actifs du nouveau parti anticapitaliste que l’on veut construire.

À Toulouse, la liste Debout!, conduite par Myriam Martin de la LCR, rassemblait la LCR-31, les Motivé-e-s et l’Appel Unité Antilibérale (appel regroupant des militants des anciens collectifs antilibéraux). Ces trois composantes étaient prêtes à aller à la bataille contre le candidat sarkozyste sortant et étaient déterminées à porter la voix de la gauche radicale, en toute indépendance du PS.

Programmes et campagnes

Les principaux axes de campagne ont été déclinés autour des questions sociales, de la défense des services publics, avec comme mot d’ordre la remunicipalisation de l’eau (à Muret et à Toulouse), le développement des transports en commun et la démocratie municipale. À Toulouse les questions culturelles et d’une politique culturelle au service de tous et toutes, ont été portées par la liste Debout ! Nous avons posé également avec force la question des quartiers populaires et des discriminations.

De nombreuses initiatives ont été menées qui ont permis de faire connaître notre programme : passages de la caravane Debout! Actions sur l’eau, sur la vidéo-surveillance, etc. Le point d’orgue de cette campagne a été le meeting avec Olivier Besancenot, rassemblant, dans une ambiance enthousiaste et festive, au moins 1 300 personnes!

Des campagnes dynamiques et réussies qui se sont conclues dimanche 9 mars au soir par des résultats plus que satisfaisants: notre camarade Laurent Marty est élu, à Colomiers, conseiller
municipal avec 6,89 % des suffrages; à Muret, la liste 100 % à gauche obtient 5,2 %, et la liste Debout! parvient à franchir la barre des 5 % (5,07 %). Il n’y aura pas de fusion à Muret. Après
moult péripéties, des membres du MoDem se retrouveront sur la liste du PS au second tour!

À Toulouse, dès l’annonce de notre résultat, nous avons pris contact avec le socialiste Pierre Cohen, afin de lui proposer de rassembler toutes les gauches afin de battre la droite, position que nous avions exprimé tout au long de la campagne. Refus catégorique de Pierre Cohen et de
ses colistiers (PCF, Verts, PRG) de fusionner avec notre liste ni avec celle de François Simon (L’Autre liste). Seule proposition, celle de prendre François Simon sur la liste, ce que ce dernier a refusé de faire.

Afin de séduire l’hypothétique électorat du MoDem, Pierre Cohen et ses troupes, ont fait le choix de rejeter, voire de mépriser, 14 000 électeurs sur leur gauche ! Premier déni de démocratie plutôt inquiétant et qui donne le ton pour celui qui veut pour Toulouse une vraie « révolution démocratique » ! Pierre Cohen l’a emporté avec 50,4 % des suffrages et avec une abstention, surtout dans les quartiers populaires, autour de 40 %.

Et maintenant?

Nous avons mené des campagnes dynamiques, ce qui permet pour les camarades de Colomiers et de Muret de poser dès à présent la question de la construction du nouveau parti anticapitaliste. En ce qui concerne Toulouse, le projet du nouveau parti anticapitaliste n’avait pas été posé comme préalable pour constituer la liste, mais une fois le deuxième tour passé nous avons commencé à discuter avec les membres des deux composantes de sa construction. Première ébauche de discussion donc. Ce qui est sûr c’est qu’on se retrouvera très rapidement
dans les luttes à venir.

Myriam Martin
et Fred Borras

Colomiers : un succès prometteur

Avec 950 voix, soit 6,89 %, la liste 100 % à gauche obtient dès le premier tour un élu – Laurent Marty – dans une élection remportée largement par la liste Union de la gauche menée par le maire PS sortant Bernard Sicard (67,23 %). L’UMP obtient 17,20 %, le MoDem 6,27 % et LO 2,40 %.

La LCR présentait pour la première fois une liste dans la deuxième ville du département. À noter que le courrier de la LCR-31 adressé à LO (pour examiner les possibilités de listes communes à Colomiers et autres villes du 31) est resté sans réponse. LO avait en effet réalisé une forte percée en 2001 avec 10,46 % et une élue. On notera aussi que la progression de la liste Sicard se fait avant tout au détriment de l’UMP qui voit son score passer de 28,42 % à 17,20 %. Ces résultats comportent une certaine logique dans la mesure où Sicard et ses alliés n’ont pas eu de réelle opposition au cours du mandat précédent.Pour preuve, le vote du budget 2008 en décembre dernier : LO s’est abstenue, en compagnie d’un élu de droite, les autres élus de droite votant pour! Quant à la demande de rencontre adressée à Sicard par Michèle Puel, au nom de LO, pour intégrer sa liste, elle est restée sans réponse…

La liste 100 % à gauche a été constituée pour une part très importante grâce au porte-à-porte, ce qui nous a permis de noter la grande popularité d’Olivier Besancenot, mais aussi la souffrance sociale, un vent de révolte et un réel vide politique. Les nombreux contacts pris au
cours de ce travail de terrain intense constituent un point d’appui important pour la dynamique de construction d’un large parti anticapitaliste.

Notre campagne s’est traduite par une présence active sur les marchés,par le soutien à la lutte des salariés de Super U, et nous avons reçu le soutien d’Olivier Besancenot, par une intervention sur la question des transports à la gare,le 5 mars.

Il reste maintenant à porter au sein du conseil municipal, et par les interventions publiques de la section, les revendications principales mises en avant dans notre campagne : le logement social, les transports, les services publics et la question de la transformation de la communauté d’agglomération en communauté urbaine, la culture,les équipements pour les jeunes… sans oublier la démocratie qui est loin d’être un modèle du genre à Colomiers.

Comme nous l’avons dit tout au long de notre campagne, et dès le lendemain de l’élection,par la voix de Laurent Marty,il y aura enfin une réelle opposition de gauche à Colomiers et au conseil municipal.

Section LCR de Colomiers

MUNICIPALES Foix : succès de la liste Vraiment à Gauche!

10,85 % au premier tour, 9,23 % au second, où nous passons devant l’UMP! Un élu (avec la proportionnelle intégrale, nous en aurions eu trois). Un indéniable succès. Retour en arrière.

Fin janvier la LCR et la section locale du PCF lancent un appel pour constituer une liste représentant «la gauche qui ne renonce pas… qui s’attaquera aux politiques libéralescapitalistes et affirmera son indépendance vis-à-vis d’un Parti socialiste incapable de s’opposer à la droite…» En deux semaines la liste est constituée : LCR, PCF, militants antilibéraux, associatifs, syndicalistes – essentiellement CGT; une liste populaire : maçon, apprenti, employée en grande surface, ouvrier horticole, employés SNCF, de la Fonction publique, enseignants ; une liste jeune : trois moins de 19 ans dans les dix premiers, dont un lycéen.

Une campagne de trois semaines : marchés, porte-à-porte, boîtes aux lettres, un excellent accueil, une réunion publique avec près de 100 participants. Un réseau se crée. Le résultat au soir du premier tour est un petit événement à Foix et en Ariège. Entre les deux tours, la couverture médiatique sera significative. Nous sommes, à gauche, la seule liste à faire vraiment
de la politique. La campagne du PS est quasi apolitique, gestionnaire (dans le département de même, avec en plus des règlements de compte personnels lamentables).

Finalement, la situation politique à Foix a changé. Nous serons au conseil municipal porte-parole des luttes contre Sarkozy, nous y soutiendrons les sans-papiers menacés d’expulsion, nous proposerons la municipalisation des délégations de services publics, la gratuité de la navette inter-urbaine, la construction de logements sociaux… Vraiment à Gauche! continuera.

Nul doute que les propositions de la LCR y trouveront un écho, que la discussion sur la nécessité de la création d’un nouveau parti anticapitaliste y trouvera aussi sa place.

Denis Seel



La démocratie locale bafouée

Lors du conseil municipal du 31 mars, nous avons assisté à un spectacle
attristant. Dans un premier temps, il a été proposé aux élus de l’opposition,
qui ont bien sûr accepté, de participer aux différents groupes de travail,
ainsi qu’aux conseils d’administration, syndicats mixtes, intercommunaux et
départementaux où la municipalité est représentée. Mais lorsqu’il a été
question de la communauté de communes de Foix, dont on connaît l’importance
des attributions (elle décide, par exemple, de l’aménagement du territoire,
du logement, fixe le taux de la taxe professionnelle), arguant du fait
qu’il était majoritaire (rappelons le résultat de sa liste : 44,52 % des suffrages
exprimés), le maire a proposé d’attribuer la totalité des 15 titulaires
et des 5 suppléants aux élus de sa liste ! Lors du vote qui a suivi nous avons
été les seuls à nous opposer à ce déni de démocratie. Les élus socialistes,
dont la députée F. Massat, les Verts (mais où sont passées leurs convictions
?), les « Citoyens de Gauche» (quel exemple d’engagement pour la
démocratie citoyenne!), la majorité des élus de la liste «Foix XXIe siècle »
(sauf deux d’entre eux, qui se sont abstenus), l’élu UMP, ont voté favorablement,
et ceci dans le plus grand silence complice !

Les communautés de communes sont des structures non élues, ce qui n’est déjà
guère démocratique. Le maire de Foix et tous ceux qui l’ont suivi viennent d’aggraver
cet état de fait. C’est regrettable!

Drame de la précarité au PS toulousain

Le sénateur de Haute-Garonne Jean-Pierre Plancade a entamé une grève de la faim pour protester contre son évincement par le PS pour les prochaines sénatoriales. Victime, selon lui d'un déni démocratique, il a entamé ce mouvement le 10 avril au palais du Luxembourg.


Ouf!

Le 11 avril, Jean-Pierre Plancade, face à la fermeté de la direction du PS a arrêté sa grève de la faim! Il n’est désormais plus que conseiller général de la Haute-Garonne (canton Toulouse VI). Nous n’aurons même pas eu le temps de monter un comité de soutien pour dire ensemble : «il
faut une loi qui interdise les licenciements»!

Stéphane Borras

PERDRE SA VIE À LA GAGNER Le stress au travail ou l’art de l’euphémisme

Dans le «Rapport sur la détermination, la mesure et le suivi des risques psychosociaux au travail»1 remis au ministre du Travail, Xavier Bertrand, la réflexion sur les conditions de travail s’en tient seulement à la question du stress. Un euphémisme qui cache mal l’inconsistance d’un rapport qui se refuse de parler de «souffrance au travail» et d’en étudier les causes profondes et structurelles.

La mesure au service de la prévention

La mesure pour une comptabilité bien orchestrée. C’est là l’esprit du rapport, cette indéfectible croyance que tout est mesurable, le stress comme la souffrance, mais étrangement pas encore le suicide dans l’entreprise (les chiffres restent flous). Les méthodes libérales font la part belle à l’évaluation, comme si tout pouvait être évalué.

D’ailleurs, une des sources de la souffrance au travail est justement l’évaluation. Pour reprendre Christophe Dejours2, cette évaluation individualisée, quantitative et objective
ne dit rien de la réalité du travail. Pas plus que l’évaluation quantitative du stress, de la dépression, de l’anxiété. Car cela suppose que les difficultés au travail soient exprimées et affichées.

Qui peut raisonnablement penser que les salariés, dans le contexte actuel, vont donner à voir leurs faiblesses? Christophe Dejours explique que l’opérateur «pour lutter contre cette souffrance au travail, susceptible de rompre l’équilibre psychique, mobilise des défenses : défenses individuelles, défenses collectives sous forme de “stratégies collectives de défense”,
toutes étant capables de générer à leur tour de la violence sociale»3. Aussi, croire ou laisser croire aux décideurs politiques que la souffrance au travail, même dans sa version euphémisée,
n’est qu’affaire de mesures et peut facilement se dire, est un déni de réalité, voire une absurdité.

Du consensus et pas de vagues!

Tout au long des quarante-deux pages du Rapport, messieurs Philippe Nasse, statisticien, vice-président du Conseil de la concurrence, et Patrick Légeron, médecin psychiatre et directeur d’un cabinet-conseil privé en «changement comportemental», nous servent du consensus à toutes les pages. Comme une crainte que les suicides de ces derniers mois dans les
lieux de travail n’inquiètent par trop nos concitoyens. Après tout, pour le médecin psychiatre, Patrick Légeron, «le stress n’est qu’une formidable réaction de l’organisme pour s’adapter à
l’environnement […] en libérant des substances chimiques. C’est donc une réaction normale et utile». Ah! nous voilà rassurés, le stress, c’est chimique et normal. Il suffit de le mesurer, le
traiter et donner quelques pilules aux travailleurs.

Si, au lieu de nous endormir avec le stress, on parlait de violences et de souffrances au travail. Si dans les usines, dans les bureaux, on laissait les gens s’exprimer. Ce qu’ils raconteraient
ce n’est pas le stress, mais la violence d’un système qui broie, qui étouffe, qui ne donne plus aucune perspective. Ce que les travailleurs diraient, c’est qu’ils ont peur, peur d’être virés, passés en pertes et profits. En profit pour golden parachutes. Peur de ces petits harcèlements quotidiens, peurs de ce mépris. Ils diraient l’épuisement quotidien lié à des cadences qui s’accélèrent sans cesse, des heures qui s’étirent. «Travailler plus pour gagner plus », disait le candidat du Medef! La souffrance au travail s’exprime dans ce slogan désormais célèbre.

«Travailler plus… »

Depuis plus de dix ans, les travailleurs travaillent plus. Les chiffres sont là. Ils travaillent plus et les maladies professionnelles explosent. Les troubles musculo-squelettiques sont à ce titre un indicateur fort instructif. Ils augmentent régulièrement et relèvent pour l’essentiel de cadences excessives. Ces troubles se développent à l’occasion de mouvements répétitifs et lorsqu’il n’est plus possible de changer de postures et de modifier ses gestes. Tout médecin du travail ou ergonome sait que la diminution des marges de manoeuvre dans le travail provoque ce genre de pathologies.

Déjà, en 2002, le Bulletin d’information du Bureau technique syndical européen pour la santé et la sécurité4 relevait que «les troubles musculo-squelettiques du membre supérieur (TMS-MS) représentent une des premières causes de maladies professionnelles en Europe. […] Ainsi, des facteurs de risque biomécaniques (répétitivité, efforts, postures articulaires extrêmes) et psychosociaux ont été mis en évidence». Du stress à la souffrance, de la souffrance au suicide Souffrances, violences, suicides, c’est pas très «bling-bling». «Risques psychosociaux
», c’est mieux : il y a un peu de psychologie, d’individuel, donc un peu l’idée que le problème vient des travailleurs eux-mêmes.

Ainsi dès qu’un suicide intervient sur le lieu de travail, pour Légeron et Nasse, ça «ne veut pas dire systématiquement suicide lié au travail». Et ce qu’il convient de faire c’est «une autopsie psychologique». Pour permettre «le consensus d’approche», les experts nous invitent sérieusement à réaliser «le recueil minutieux des données susceptibles de reconstituer l’environnement psychosocial d’un individu qui s’est donné la mort et ainsi de mieux comprendre les circonstances entourant son décès. La collecte de ces données porte sur un grand nombre de paramètres qui incluent les détails de la mort, le paysage familial, le contexte
social, le parcours de vie, le monde relationnel, les conditions de travail, la santé physique et mentale et les antécédents, les éventuelles conduites suicidaires antérieures, les événements de vie négatifs, l’éventualité de contact avec des services d’aide ou médicaux avant le passage à l’acte et la réaction des proches au suicide». Le responsable est tout trouvé : c’est le travailleur lui-même!

Le capitalisme en cause

Le seul but de ce rapport est de proposer quelques mesurettes qui satisferont les patrons. Jamais les questions de fond ne sont abordées. Si tel était le cas, alors il faudrait convenir qu’en France, depuis dix ans, la situation s’aggrave, que les conditions de travail sont pires que pendant les décennies précédentes, que la souffrance est une donnée centrale du «pacte social» dans l’entreprise, que la crise du vivre ensemble au travail se déplace dans la cité.

Au-delà de l’analyse nécessaire de la souffrance au travail, c’est aux causes premières qu’il faut remonter. Sans grande surprise, l’organisation du travail et les diverses formes de management
en sont les éléments clés. Bien sûr, plus avant, c’est le principe même d’un système capitaliste, faisant de l’opérateur humain un simple maillon dans l’entreprise et l’inscrivant dans l’organisation en lieu et place de l’outil, qui pose problème.

La lutte contre la souffrance au travail passe par la prise en compte des savoir-faire, mais aussi des imperfections, des errances, des échecs comme autant de réalités qui ne doivent pas être cachées et ignorées. Cette réalité assumée n’est possible que dans un système où les opérateurs ne sont pas soumis aux règles du management Kleenex, et où leurs places dans la prise de décision en font des acteurs de premier plan. Cela suppose une réelle démocratie participative dans l’entreprise. Cette lutte nécessite aussi l’enrichissement du travail par décloisonnement
des tâches et multivalence non imposée. S’attaquer sérieusement à la souffrance au travail, c’est d’abord placer le travail, dans ses dimensions individuelles et collectives, et l’intelligence
opérative au coeur du système de production.

Le rapport remis à Xavier Bertrand ne pouvait évidemment pas s’inscrire dans une telle démarche. Le rêve n’est-il pas l’apanage des fous?

Christophe Abramovsky

Christophe Abramovsky est ergonome
de formation. Après quelques contrats
en entreprise, il démissionne, écoeuré
par le manque de marge de manoeuvre.
Il rentre en 1996 dans l’Éducation
nationale et est actuellement prof au
LP de Jolimont. Il est partie prenante
du processus de construction du nouveau
parti anticapitaliste proposé par
la LCR.

Notes:
1. «Rapport sur la détermination, la mesure et
le suivi des risques psychosociaux au travail»,
de Philippe Nasse, magistrat honoraire, et
Patrick Légeron, médecin psychiatre, remis à
Xavier Bertrand, ministre du Travail, des
Relations sociales et de la Solidarité, mercredi
12 mars 2008.
2. Christophe Dejours, professeur de la chaire de
Psychanalyse-Santé-Travail au Conservatoire
national des Arts et Métiers. Paris.
3. Christophe Dejours, «Souffrance en France.
La banalisation de l’injustice sociale», éditions
du Seuil, 1998.
4. «Le stress au travail», Bulletin d’information
du Bureau technique syndical européen pour la
santé et la sécurité, no 19-20, septembre 2002.

GRANDE DISTRIBUTION: Au royaume de la précarité, les serfs se rebiffent

Le commerce regroupe 636000 salariés, pour l’essentiel payé au SMIC. La hausse des prix y est immédiatement palpable vu la proximité des rayons, la misère des salaires aussi. Le patronat y est un des plus inflexibles et la chasse aux syndicalistes et aux fortes têtes est le sport favori de cette bourgeoisie qui compte parmi les plus grosses fortunes françaises. La Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) organise ces dirigeants et en veut encore plus : obtenir du Parlement l’ouverture le dimanche. Mais à force de brimades et de fiches de paye dérisoires les salariés agissent et s’organisent.

Pour la première fois dans le commerce, FO, CGT et CFDT appelaient l’ensemble des salariés de toutes les enseignes à se mobiliser le 1er février 2008. Cette journée était organisée pour faire pression sur la négociation nationale de la branche commerce concernant la grille des salaires qui n’a pas bougée depuis cinq ans. Il faut savoir que dans les trente et une branches de ce secteur, vingt-quatre sont en dessous du SMIC! Les revendications portaient aussi sur la possibilité pour les temps partiels de passer à plein temps et contre le travail dominical.

La mobilisation est allé bien au-delà des espérances. De nombreux magasins se sont retrouvés avec une ou deux caissières sur la ligne. Des chaînes comme Carrefour ou Auchan ont été massivement touchées par cette grève. Dans notre région, le point d’orgue a été atteint à Portet-sur-Garonne. Près de 500 grévistes y ont manifesté dans la galerie marchande et dans les magasins aux alentours, entraînant des débrayages spontanés.

Du côté du patronat, Michel Édouard Leclerc proposait une augmentation des salaires si l’État prenait en charge le peu de cotisations sociales encore payées par l’employeur. Jérôme Bédier, le président de la FDC, déclarait «ne pas comprendre ces grèves», il apportait aussi une solution pour en finir avec le temps partiel des caissières : le recours aux caisses automatiques! Mais il évoquait aussi un mouvement plus «politique». Justement la force du thème du pouvoir d’achat, la proximité des élections municipales et le succès de la grève appelaient à continuer
à battre le fer avant qu’il ne soit aussi dur qu’une fin de mois de caissière.

Malheureusement ce front syndical uni s’est immédiatement fissuré. Quelques jours après cette grève historique, FO acceptait les propositions patronales sous prétexte «de véritables négociations sur les temps partiels» et d’«un engagement formel à ouvrir une négociation si le
SMIC venait à augmenter plus tôt que prévu». Dans le même temps les autres directions syndicales tentaient de proposer aux salariés une journée d’action pour le lundi de Pâques, un des rares jours fériés respectés dans le commerce.

Cela sous prétexte de la difficulté à mobiliser. Après la journée du 1er février, on croit rêver. Finalement les salariés syndiqués et non syndiqués ont réussi à imposer des actions pour la semaine avant Pâques. Malgré l’éparpillement syndical et l’éloignement du 1er février on a compté cette semaine-là des grèves qui regroupaient de 15 à 30 % du personnel de la grande distribution, avec des pointes dès que des actions de soutien avaient lieu devant ces magasins.
Souvent le pessimisme était de mise sur les capacités à se mobiliser d’un salariat qui réunissait tous les facteurs pour rester docile : éclaté, précarisé,jeune, féminisé et sans syndicats implantés. Mais quand les salaires ne permettent plus de payer le loyer ou l’essence pour aller travailler, quand les heures de travail empêchent de voir sa famille ou ses amis, le travailleur
aussi précarisé qu’il soit est amené à se battre. L’intérêt de ces journées à été de montrer à ces salariés qu’ils n’étaient pas seuls à se sentir exploités et harcelés pour des clopinettes, que malgré la peur ils pouvaient ensemble peser sur les propriétaires et les actionnaires. Et cela se ressent immédiatement.

De nouvelles sections syndicales se sont ouvertes dans la région, de nouveaux délégués syndicaux ont été nommés, des contacts à la base se nouent avec les petites unités de quelques salariés, des grèves pour les salaires ou les conditions de travail se déroulent en permanence.
La situation semble favorable pour préparer les prochains rendez-vous qui auront lieu en mai quand le projet de loi de modernisation de l’économie sera examiné au Parlement. Projet qui prévoit entre autres l’ouverture des magasins le dimanche, proposition qui fait l’unanimité
des employés du commerce contre elle. Le royaume de la précarité a encore quelques jours devant lui, mais les damnés de la distribution ont commencé à se lever… et ça fait beaucoup de monde!

Lemmy Melt

Infos sur le commerce et services dans la région toulousaine sur le blog de l’UL CGT du Mirail, en pointe dans cette branche : ulcgtmirail.over-blog.com



Travail du dimanche

Les magasins d’ameublement sont désormais libres d’ouvrir le dimanche. Ce retour en arrière est l’oeuvre de la sénatrice UMP Isabelle Debré. Elle affirmait que son amendement permettait de garantir une rémunération supérieure pour les salariés qui travailleront le dimanche sur la base du volontariat. Cette affirmation était fondée sur une convention collective qui garantissait ces droits. Seul problème, la convention collective en question est applicable à toutes les entreprises d’ameublement… de Corrèze!

La convention collective du négoce de l’ameublement prévoit bien une majoration salariale et un repos compensateur en cas de «travail exceptionnel le dimanche». Mais elle est «inapplicable au salarié qui travaille habituellement le dimanche», selon un arrêt de la Cour de cassation du 31 janvier 2006.

Résultat pour les 70 000 salariés du secteur de l’ameublement : ils seront obligés d’aller travailler pour des clopinettes le dimanche.

AIRBUS

Nouvelle année record chez Airbus en 2007, après 2006 qui en était déjà une : 1 341 avions commandés soit, aux cadences actuelles, six années de travail. L’année 2008 démarre en fanfare avec une commande historique passée par le Pentagone portant sur 170 appareils, soit 35 milliards de dollars. La productivité a augmenté de 50 % (si! si !) au cours des trois dernières années. Quant à la trésorerie nette de EADS (le groupe dont Airbus fait partie), elle est passée de 4,2 milliards d’euros l’année dernière à un peu plus de 7 milliards en 2007. Les perspectives, elles, sont colossales avec un marché estimé à 25 000 avions à produire dans les vingt prochaines années.

Vous allez donc penser que tout va bien. Eh bien! non… tout va mal, parce que figurez-vous que le taux de rentabilité ne veut toujours pas passer à deux chiffres, et que ça, c’est dramatique
pour tout actionnaire normalement constitué.

Comment faire alors… Eh bien! notre actionnaire normalement constitué se met à gémir et à crier au loup. C’est que, voyez-vous, le dollar est trop faible par rapport à l’euro, la main-d’oeuvre est trop chère et puis les pouvoirs publics ne l’aident pas assez.

Licenciements et fermetures de sites à l’horizon…

Nous en sommes là aujourd’hui chez Airbus. Louis Gallois (EADS) et Tom Enders (Airbus) ont annoncé en début d’année que le plan Power 8, qui prévoit entre autres 10 000 suppressions
d’emplois et la vente de sept sites en Europe, serait renforcé. Pas question, donc, de lâcher sur quoi que ce soit. En France, le site de Méaulte et celui de Saint-Nazaire-ville sont vendus à Latécoère qui, dans le même temps, annonce la construction d’un site de production en Tunisie. Airbus se veut rassurant en disant qu’il reste dans le capital de la joint-venture pendant trois ans. Mais il n’y a pas besoin d’être devin pour dire dès aujourd’hui que nos camarades de Méaulte et Saint-Nazaire-ville iront pointer au chômage dans cinq ans au maximum.

Tout cela se fait avec la complicité tacite, si ce n’est active, des syndicats majoritaires. Après l’annonce de la vente des sites à Latécoère, Force Ouvrière raconte qu’elle restera vigilante
sur le statut des salariés des deux sites ; autrement dit la vente est entérinée…

La CGT reste le seul syndicat à être opposé à la vente des sites et elle a d’ailleurs organisé une manifestation à Saint-Nazaire le 9 avril. Le sort de l’usine de Saint-Éloi à Toulouse n’est pas encore scellé mais la production du site (les mâts réacteurs) est très facile à délocaliser et
cela pourrait très bien être la prochaine étape du vaste mouvement de restructuration de l’industrie aéronautique européenne.

Notre actionnaire normalement constitué de tout à l’heure s’est trouvé un nouvel Eldorado où la paix sociale est assurée (pour le moment), la maind’oeuvre pas chère et les pouvoirs
publics très accueillants. Ce nouvel Eldorado, c’est le Maghreb où EADS emploie déjà 10 000 personnes au Maroc. Le modèle de nos dirigeants c’est leur concurrent Boeing qui sous-traite
80 % de sa production. Pour eux c’est l’objectif à atteindre. Ce qui se joue là c’est l’existence de milliers d’emplois sur l’agglomération toulousaine, c’est la quasi-disparition de l’industrie
aéronautique de la région, même si les deux principales têtes de liste aux municipales à Toulouse (Moudenc et Cohen) se sont bien gardés de faire campagne là-dessus.

… et salaires en berne

Les négociations salariales annuelles viennent de commencer chez nous, une première réunion
vient d’avoir lieu : c’est la cerise sur le gâteau. Pour le personnel non cadre, la direction lâche, tenez vous bien… 1,5 % d’augmentation générale, plus 1,1 % d’augmentation individuelle (à la tête du client), quant à la prime de participation et à l’intéressement inutile de dire que l’on
peut s’asseoir dessus. Eh oui! n’oublions pas que l’entreprise fait face à de « graves » difficultés. EADS peut mettre du jour au lendemain 7 milliards d’euros sur la table… mais
non! pour nous, ce sera 1,5 % d’augmentation !

Décidément il y a des grèves et des coups de pied au c…l qui se perdent!

Correspondant

RÉFORME DE LA FONCTION PUBLIQUE: L’estocade

La Fonction publique est aujourd’hui au coeur du maelström. On aurait tort de voir dans les «réformes» annoncées une simple politique d’économie budgétaire, même s’il est évident que réduire les dépenses publiques fait partie des motivations du gouvernement. Éliminer 160 000 emplois dans les quatre prochaines années ne pourra se faire sans une remise en cause de la structure elle-même : son fonctionnement et ses missions, les deux volets étant totalement liés.


Ce n’est pas seulement une politique d’«austérité» Le statut des personnels de la Fonction publique d’État tient sa spécificité du fait que ceux-ci assurent une mission de service public. Il est la contrepartie de contraintes spécifiques qu’impose une mission de service public, par exemple assurer la présence desdits services sur tout le territoire, et permet de garantir à tous les usagers l’accès effectif à des services de qualité égale pour tous. Le statut garantit les conditions d’emploi, de rémunération et la définition des missions des fonctionnaires, et ce en
dehors de toute pression du pouvoir politique. Si celui-ci peut éventuellement modifier les règles statuaires, les agents ne sont pas taillables et corvéables au gré du bon vouloir du
ministre ou de ses représentants, ils sont au service du public avant d’être au service de leur employeur.

Il y a donc un lien obligé entre la mission et le statut des personnes qui l’assument : de même qu’il n’y a plus de service public dès lors que la mission est déléguée au privé (cf. l’eau). Il n’y a pas de réel service public quand les agents sont soumis à l’arbitraire patronal, fût-ce celui de l’État-patron.

Ce d’autant plus que, depuis 2001, la LOLF initiée par Jospin renverse la logique budgétaire : désormais c’est l’enveloppe budgétaire allouée qui impose la définition des missions et non plus la définition préalable des missions qui impose les moyens à y consacrer.

Le statut au coeur de l’attaque

La casse du statut passe notamment par le recrutement local des agents, la gestion individualisée des carrières et des rémunérations, c’est-à-dire à la discrétion des supérieurs hiérarchiques, lesquels définiront également les missions. À quoi s’ajoute la possibilité de licencier les fonctionnaires dont le poste aurait disparu (projet de loi sur la «mobilité dans la fonction publique »), ce qui, en période de restructuration des ministères et de suppression de postes, n’a rien d’anecdotique.

L’urgence : se battre

Le projet sarkozyen n’est donc pas seulement qu’il y ait moins de service public, mais qu’il n’y ait plus de service public du tout, au sens où nous l’entendons jusqu’ici. L’État assumera désormais des services non seulement réduits à la portion congrue mais de plus très inégaux selon les lieux et les publics visés. Le reste étant bien évidemment laissé aux bons soins du privé. Cette offensive libérale proprement réactionnaire est certes à l’oeuvre depuis de nombreuses années, mais ce que Sarkozy se propose de faire aujourd’hui n’est rien moins que porter l’estocade. L’enjeu est global, la société qui se profile est celle du cynisme et de l’individualisme, où les petits seront impitoyablement écrasés et laissés pour compte. C’est tout cela que combattent les enseignants et les élèves en grève dans les établissements de la région parisienne, comme le font à Toulouse, pour ne citer que ceux-là, les profs et parents du collège de Bellefontaine ou du lycée de Muret. Ils montrent la seule voie possible pour nous tous aujourd’hui : la lutte.

Marie-Cécile Périllat

Base élèves : le fichier de trop

Depuis 2005 se met en place nationalement l’expérimentation d’un fichier informatique centralisé et partagé entre Éducation nationale et municipalités appélé «Base élèves premier degré» (BEPD). À la rentrée 2009, tous les élèves du primaire (public, privé, CNED…) devront y être inscrits. L’administration fait la promotion de BEPD en arguant de l’intérêt pour les directeurs d’école (ce serait une excellent logiciel de gestion!), pour les inspecteurs d’académie (là, c’est sûr, c’est une excellent logiciel de contrôle des effectifs), pour les mairies (là aussi pour la gestion).

Mais BEPD n’est pas seulement cela. C’est un nouveau fichier contenant beaucoup d’autres données : absentéisme, lieu de naissance, RASED (enfance en difficulté), PPS (handicap), PPRE (difficultés scolaires présentes et passées). Champs non obligatoires, nous dit-on, mais jusqu’à quand et pourquoi sont-ils là? Le rapport Bénisti, déjà, proposait en 2004 de suivre les enfants susceptibles de «déviance» dès leur plus jeune âge : langue étrangère parlée à la maison, difficultés scolaires et indiscipline. Le 15 février 2008, a paru un décret permettant aux municipalités de constituer un fichier en croisant le fichier CAF et les informations de l’Éducation nationale sur l’absentéisme. Depuis un mois, ce sont les listes d’élèves de CM1 et CM2 en difficultés (avec PPRE) qui sont demandées par l’Inspecteur d’Académie pour les stages de «remise à niveau» pendant les vacances scolaires.

Le Collectif 31 «Base élèves : Non!», qui regroupe une quinzaine d’organisations (FSU, FCPE, LdH…), se bat depuis plusieurs mois pour informer, agir contre ce logiciel. Dans la Haute-Garonne, les communes de Saint-Orens, Castanet, Ramonville, Donneville et Toulouse (depuis les élections) refusent d’entrer et de se servir du logiciel. Nous devons tout faire pour que les autres villes du département fassent de même et pour que l’Éducation nationale ne puisse pas le faire fonctionner.

Patrice Soulié

ENVIRONNEMENT : Remunicipaliser l’eau

Interview d’Anne Bouzinac, présidente d’Eau secours 31, parue dans Rouge no 2239, du 14 février 2008.


Dans quelles circonstances a été créée Eau secours 31?

Anne Bouzinac. Peu de temps après les municipales de 2001, je militais à Attac, association au sein de laquelle une commission eau avait été créée. Cette commission travaillait plus sur des problématiques théoriques que pratiques.

Alors que j’habitais à Banyuls, j’avais été confrontée à la problématique du service de distribution de l’eau, après qu’un scandale eut éclaté. Cette première expérience m’a permis de me mettre en relation avec d’autres associations qui militaient déjà sur ce sujet, dont les réseaux qui étaient déjà en place, comme dans la ville de Grenoble, où l’eau a été remunicipalisée après l’affaire Carignon. D’autres associations existaient, mais pas une seule spécifiquement sur le problème de la remunicipalisation. Nous nous sommes donc tous réunis, associations, citoyens, militants politiques, en assemblée générale, pour constituer Eau secours 31. Les statuts de l’association ont été déposés en juin 2001.

Comment avez-vous suscité la mobilisation autour de la question de l’eau?

Anne Bouzinac. Toutes ces personnes, venues d’horizons différents, travaillaient de près ou de loin sur cette question. Nous avions décidé de nous appeler Eau secours 31, en référence à l’association de Grenoble et pour s’inscrire dans une dynamique plus nationale.
Nous avons déjà dû commencer à travailler sur les contrats et avenants, pas toujours facile à obtenir. Le fait d’avoir des élus dans l’association nous a aidé à obtenir tous les documents de la part de la mairie, et donc de mener une expertise afin de trouver les failles juridiques. Il nous a fallu deux ans pour récupérer toutes les pièces nécessaires.

Ainsi, nous avons porté plainte contre la mairie de Toulouse pour charges indues sur les factures. Il faut dire que le cas de Toulouse est assez emblématique de ce type de délégations, passées entre une mairie et ces multinationales. Le droit d’entrée – somme versée à la signature du contrat par l’entreprise sur le budget général de la ville – était d’environ 400 millions de francs, remboursé sur nos factures à un taux annuel de 14 %, ce qui permet de dire à la mairie sortante qu’elle n’a aucune dette, alors que ce sont les usagers qui remboursent.
La formule qui permettait de calculer le prix de l’eau, extrêmement complexe, incluait ce droit d’entrée ainsi que le coût du personnel à une hauteur de 50 %, alors que notre expert-comptable a déterminé qu’il était en fait d’environ 20 %. Ces chiffres coïncidaient avec l’enquête de l’UFCQuechoisir, qui dénonçait un taux de marge de 30 %.

Par quel biais attaquez-vous la mainmise de Veolia sur Toulouse?

Anne Bouzinac. Nous agissons de différentes manières : diffusions de tracts, réunions d’information, articles dans La Dépêche du Midi. Il faut bien avouer que nous avons eu de la chance d’avoir, à chaque initiative, une forte couverture médiatique. Au moment où nous avons déposé la plainte contre la mairie, les médias nationaux ont relayé l’événement. En plus de ces activités, nous publions un journal qui informe de l’avancée de nos investigations et de notre combat, ainsi que des initiatives à venir, comme la projection de films sur ce thème au cinéma Utopia. Nous avons également participé au forum social du Grand Sud, il y a trois ans, qui avait l’eau comme thème central.

Depuis la création d’Eau secours 31, nous avons toujours participé à ce genre d’initiatives locales, nationales, voire internationales, comme lors du Forum social européen, qui s’était tenu à Paris. Cette année, nous avons organisé des états généraux de l’eau dans toute la région afin d’élaborer une plate-forme commune. Elle a été proposée, par la suite, à tous les candidats
aux élections municipales. Certains engagements ont été pris par les candidats. Le plus surprenant a été la demande faite par […] Jean-Luc Moudenc, au dernier conseil municipal, d’étudier la possibilité d’une baisse du prix, alors qu’il n’y a eu ni baisse ni négociation à
cette fin depuis la signature du contrat.

Quelle a été la réaction de Veolia eau?

Anne Bouzinac. Au départ, Veolia eau faisait le dos rond. Mais, dès que nous avons déposé notre plainte au tribunal administratif,Veolia a sorti le grand jeu. À chaque mémoire déposé, Veolia en déposait un autre, alors que c’était la mairie qui était attaquée et non l’entreprise. Ces mémoires étaient rédigés par les avocats de Veolia – trois avocats du conseil d’État! Le tribunal a suivi à la lettre le mémoire déposé par Veolia jugeant non sur la surfacturation de l’eau – objet de notre plainte initiale –, mais sur le contrat. Quand nous avons attaqué, par la suite, sur le contrat, qui n’avait pas été soumis à l’avis du préfet et des administrés, notre surprise fut grande. Au même moment, l’Assemblée nationale discutait de la loi sur l’eau. Un amendement déposé à la dernière minute par un de «nos» députés permettait à tous les contrats signés avant 1996 (1994 pour Toulouse) et comportant quelques vices de forme de ne pas être attaquables en justice, loi rétroactive bien entendue. Loi de circonstance!

Où en êtes-vous aujourd’hui dans le processus de remunicipalisation de l’eau et de baisse des prix?

Anne Bouzinac. Pour des raisons idéologiques, notre but a toujours été la remunicipalisation : l’eau et l’assainissement doivent être gérés en régie directe. Une régie est, en moyenne, 20 % moins chère, car elle ne paye pas de taxe professionnelle, pas d’impôts sur les sociétés et elle n’a pas d’actionnaires à rémunérer. Nous attendons que les élus que nous avons rencontrés tiennent leurs promesses, comme celle de lancer un audit sur la gestion de l’eau pour permettre une véritable baisse du prix, en attendant que nos démarches juridiques aboutissent. Nous commençons à organiser, pour novembre de cette année, des états généraux de l’eau
sur l’environnement et la santé.

Propos recueillis par Thibault Blondin

MONTAUBAN: Les salariés de Leche Pascual en lutte pour leur dignité

Mercredi 27 février, nous étions présents au rassemblement qui avait lieu devant la laiterie de Leche Pascual.

Le 21 février dernier, la direction espagnole du groupe est venue annoncer brutalement l’arrêt de l’activité transformation et conditionnement du lait. Ceci implique la suppression de 39 emplois sur 45 existants. Cet arrêt de l’activité n’a qu’un seul but : augmenter la rentabilité de l’entreprise sans tenir compte du préjudice que subiront les personnes licenciées.

À l’annonce de cette nouvelle, les salariés ont décidé de se mettre en grève pour exiger des négociations. Ce qu’ils veulent : le maintien de leurs emplois ou, à défaut, une indemnisation du préjudice qu’ils subissent. La direction, quant à elle, ne propose que la mise en oeuvre des dispositifs habituels avec une possibilité de reclassement sur des postes… en Espagne.

Après dix-huit ans de bons et loyaux services, les salariés ont le sentiment d’être jetés comme de vulgaires mouchoirs en papier. Ils interpellent l’ensemble des acteurs politiques et économiques
sur la nécessité de maintenir les emplois sur Montauban car le site est rentable.

La dignité des salariés n’est pas à vendre et dans la négociation en cours, ils ont le sentiment que le stock de lait intéresse plus la direction que leur devenir. Unis et solidaires, ils sont déterminés à se battre et nous soutenons leur lutte.

Les salariés ont repris le travail le 7 mars après avoir obtenu le paiement des jours de grève et des indemnités de licenciement plus avantageuses que celles prévues au départ. Cependant le
conflit n’est pas terminé.

LCR 82, le 14/03/08

ITALIE

Au-delà du désastre annoncé Berlusconi a gagné les élections italiennes. L’analyse de Flavia D’Angeli, candidate de Sinistra Critica à la présidence du Conseil.

Comment analyser la victoire de Berlusconi?

Flavia D’Angeli. Depuis le début du gouvernement Prodi, nous avons critiqué sa politique, sur le plan social comme international, en expliquant qu’à force de courir derrière la droite, la gauche gouvernementale ne pourrait que la favoriser. Malheureusement, le résultat des élections va au-delà de nos prévisions, avec une victoire très large de Berlusconi. Le nouveau Parti démocrate (anciens du PCI et de la Démocratie-chrétienne), farouche partisan de la bipolarisation de la vie politique italienne, n’a finalement pris aucune voix à la droite. Il en a seulement gagné sur la coalition Arc-enciel1, qui se voulait la vraie gauche. En revanche, la droite s’est largement renforcée, avec notamment une poussée inquiétante de la Ligue du Nord, qui
recueille 8,5 % des voix. Un vote en partie ouvrier et populaire…

Et le score de Refondation Communiste?

Flavia D’Angeli. La coalition Arc-enciel a obtenu un peu plus de 3 %. C’est un véritable tsunami pour la gauche et, pour la première fois, la gauche radicale n’aura plus un seul élu dans les Assemblées. C’est la fin de la période ouverte en 1991, avec la création de Refondation communiste (PRC) comme tentative de sortir à gauche de la crise du stalinisme. Mais deux ans de cogestion gouvernementale avec Prodi ont abouti à ce désastre et à ce gâchis. Le PRC qui, certes, n’était pas implanté socialement mais avait toujours bénéficié d’un vote d’opinion, a perdu toute crédibilité en appliquant une véritable politique de trahison du monde du travail.
En outre, il a présenté le président sortant de la Chambre, Fausto Bertinotti, comme candidat au poste de président du Conseil, mais on ne peut pas jouer à la fois tous les rôles d’une comédie. N’a-t-il pas, à quelques mois de distance, déclaré que «nos soldats au Liban sont la vitrine du pays» et qu’il fallait gouverner avec l’administrateur de Fiat (présenté comme représentant de la «bonne bourgeoisie») pour, durant la campagne, faire appel à la lutte de classe et à l’internationalisme. Les gens en ont eu marre. Désormais, c’est la crise totale.

La fédération Arc-en-ciel va exploser, avec des vieux staliniens qui, ayant tout avalé, vont ressortir les drapeaux rouges et la faucille et le marteau. Mais c’est dérisoire et ce sera un échec. Les morts ne peuvent pas sauver les vivants. Cette coalition sera incapable de faire de la politique sans appareil, sans argent et sans élu. Quant à Bertinotti, il vient d’annoncer son retrait. Le mieux qu’il puisse faire serait d’abandonner la politique. Sa seule réussite aura été de faire ce
qu’Ochetto, le dernier secrétaire général du PCI, n’avait pas pu en 1991 : détruire la gauche italienne.

Et pour ce qui est des résultats et perspectives de Sinistra Critica?
Flavia D’Angeli. Dans cette situation de déroute généralisée à gauche, on s’en sort plutôt bien pour une formation politique n’ayant que trois mois d’existence et un budget de 20 000 euros. Nous obtenons 0,5 %, soit près de 200 000 voix. Il est intéressant que, là où nous sommes
actifs, nous obtenons plus de 1 %, notamment à Rome, Turin ou Milan, et 2,7 % à Val de Suza, près de Turin, où se déroulent des luttes importantes pour la protection de l’environnement.
Face à une gauche en ruine, en se présentant partout et en faisant ainsi connaître notre existence, nous avons rencontré un écho bien supérieur à notre score, notamment grâce à la campagne télévisée. Nous avons désormais les moyens d’engager la reconstruction d’une vraie gauche qui ne renonce pas.

C’est une tâche énorme, dans un contexte très difficile, mais on a réussi à sauver un collectif large de militants qui ne sont pas prêts à se résigner. La campagne nous a permis d’obtenir des centaines de nouveaux contacts et de doubler le nombre de villes où nous sommes présents. Sans parler de tous ceux qui se sont reconnus dans nos propositions mais ont voté «utile». Le monde du travail va souffrir. Résister et reconstruire, c’est notre perspective.

Propos recueillis par Alain Krivine

1. Composée du Parti de la refondation communiste, des Verts, du Parti des communistes d’Italie et de l’aile gauche des anciens Démocrates de gauche.

AFGHANISTAN Dehors les troupes impérialistes

La semaine dernière, la motion de censure déposée par le PS contre l’envoi de 700 soldats supplémentaires en Afghanistan a été repoussée. Sans grande surprise. Ainsi le contingent français sera-t-il de 3 000 hommes sur les 47 000 engagés dans un pays d’à peine 20 millions d’habitants, l’un des plus pauvres de la planète. Une véritable opposition à l’intervention des puissances impérialistes, sous la houlette de l’OTAN, est à construire.


Fillon a eu beau jeu d’ironiser contre François Hollande, en rappelant que c’était Jospin, avec Chirac, qui avait engagé, en 2001, la France en Afghanistan après les attentats du 11 Septembre. Hollande et le PS disent avoir voulu condamner «le changement de nature de notre engagement
en Afghanistan». Une façon de ne pas condamner leur propre politique passée, mais la seule chose qui ait changé, c’est qu’il est devenu bien difficile de prétendre intervenir au nom de la démocratie et de la lutte contre le terrorisme, alors que la situation connaît la même dégradation qu’en Irak.

Les talibans sont loin d’être vaincus. La guerre a fait, l’an dernier, 8 000 morts, dont 230 militaires de l’OTAN, et plus de 160 attentats suicides ont eu lieu. Et les statistiques officielles sont loin de rendre compte des souffrances de la population, en particulier des femmes sur lesquelles pèse particulièrement le poids de la guerre. La production d’opium n’a jamais été aussi élevée. Sur les 25 milliards de dollars d’aide internationale promis depuis 2001, seuls 15 sont parvenus à Kaboul.

Sarkozy poursuit un double objectif : gagner les faveurs des États-Unis et, en réintégrant officiellement l’OTAN, se mettre en position offensive pour entamer la présidence française de l’Union européenne. Son alignement sur les États-Unis vise à monnayer une place pour la France dans le cadre d’une future défense européenne.

Le PS n’y est pas réellement opposé. «Je ne suis pas hostile à ce que l’on en discute, mais là encore, il ne faut pas rentrer dans l’OTAN pour rentrer dans l’OTAN, sans la possibilité d’exercer le moindre contrôle politique et militaire», a déclaré Jean-Marc Ayrault. Une opposition pour le moins complaisante.

Il ne faut pas oublier non plus que «l’Afghanistan, avec la grâce de Dieu, est le plus riche pays de la région en minéraux», selon les propos de son ministre des Mines. Son territoire, un peu plus
grand que la France, recèle du cuivre, du pétrole, du gaz, du minerai de fer, ou encore de l’or et des pierres précieuses. Ce qui lui donne non seulement une position stratégique, mais un attrait
pour les capitaux au moment où les prix des matières premières flambent.

Nous avons, nous, toute raison de combattre les ambitions personnelles de Sarkozy autant que celle des financiers. C’est dans ce but que nous avons adressé une proposition de rencontre à l’ensemble des partis de gauche. À Paris, une réunion a eu lieu la semaine dernière à l’initiative du Mouvement de la paix, à laquelle ni le PS ni le PCF n’étaient présents. Une nouvelle réunion est prévue le 22 avril, pour associer le plus largement possible à la mobilisation nécessaire sur les trois mots d’ordre : troupes françaises hors d’Afghanistan, la France hors de
l’OTAN, pas un euro pour la guerre!

Yvan Lemaitre



«REDACTED» («REVU ET CORRIGÉ») / BRIAN DE PALMA

Une rature jamais n’abolira l’horreur Honni, boycotté, menacé par les « faucons» américains, pour qui l’Irak est une terre de croisade contre l’axe du Mal et de défense armée de la démocratie néolibérale, ce film de Brian De Palma est un film anti-guerre radical. Redoutable machination cinématographique, il a pourtant la force de dénonciation du cinéma « direct ».


Sans cesse, le film, chronique de l’été 2006, parle de lui-même comme s’il se faisait là, devant nous. Il se compose d’éléments divers tournés en caméra numérique : journal d’un soldat américain, fragments d’un documentaire français, reportages de l’équipe d’une TV irakienne, sites internet (celui d’Al Qaida, entre autres), caméras de surveillance, webcams…

La présence des caméras est permanente, multiple et parfois en miroir : on se filme en train de filmer, on se met soi-même en scène, on adresse au spectateur des regards gênants. Mais tous ces documents mis bout à bout sont des faux : ils ont été refaits, à partir de documents réels, ou inspirés par eux.

Le terme « redacted » désigne le « caviardage » des textes et des images par la censure. Par effet de double sens, il désigne aussi ces fragments de films «revus et corrigés» : le vrai vient du faux. Dès le début du générique, le titre lui-même est l’anagramme partielle d’un message initial peu à peu raturé : «toute ressemblance avec des événements ou des personnages réels… etc.»; le programme est donné.

Globalement, le film est le remake d’un autre film anti-guerre de Palma : Outrages (1989), sur la guerre du Vietnam : «L’incident sur lequel est basé Redacted… m’a semblé effroyablement proche de celui qui avait fourni la matière d’Outrages : c’est comme si l’histoire se répétait… Je me suis dit : il faut raconter cette histoire, car de toute évidence nous n’avons pas su retenir les leçons des crimes du passé.»1

Quels crimes? Le viol et le meurtre d’une très jeune fille. Quelles leçons? Le refus de participer d’un membre du commando qui dénoncera l’affaire à l’état-major. Les dommages collatéraux ne sont pas l’effet du hasard. C’est ça, la guerre : sanglante, implacablement concrète.
Au bout du compte, les justifications idéologiques ne tiennent plus : il reste des corps à détruire. Que sont ces armes ou ces pénis pénétrant les chairs? Les effets ultimes de la pulsion de mort légalisée, se soumettant la pulsion sexuelle.

Lors de la nuit de l’horreur, les morts-vivants sont à l’oeuvre : dominante verte des caméras à infrarouges, regards phosphorescents aux pupilles blanches.

On atteint les limites du filmable. Le pire est laissé hors champ ou les images s’arrêtent : le soldat qui filme sort, épouvanté… le faux-direct est mis au service d’une éthique cinématographique.
On pourrait dire de l’art, et donc du cinéma, la même chose, toutes proportions gardées, que ce que Clausewitz disait de la guerre : c’est la continuation de la politique par d’autres moyens…

En dénonçant la guerre, De Palma politise son cinéma par les moyens du cinéma lui-même qui construisent le spectateur comme sujet «politique» : trouble incessant du processus d’identification, perturbation de la position de «voyeur » grâce aux « regardscaméra », multiplication des points de vue, des discussions, des jugements, des interpellations…

Qu’ont en commun l’esthétique et la politique? Trois éléments dit Jacques Rancière2 : la position et le mouvement des corps, les fonctions de la parole, les rapports du visible et de l’invisible… Ici : visibilité et invisibilité de l’«ennemi» (présence sporadique : enlèvement, exécution), contraintes absolues exercées sur les corps, parole autoritaire du gradé, parole sexiste des
chambrées, parole libératrice avouant la lâcheté, parole inutilement «réparatrice» de l’autorité militaire.

La séquence finale résume le film, dans l’empathie : vraies photos des morts irakiens aux yeux raturés de noir sur décision des producteurs-censeurs, et photos faites pour le film, sans ratures. La dernière, celle de la jeune victime est bouleversante. Tandis que, avant le silence glacé du générique de fin, s’achève l’extrait de La Tosca, de Puccini : « e lucevan le stelle… », l’assidu lecteur se souvient de l’époque où les étoiles qui brillaient au ciel de Bagdad éclairaient Les Mille et Une Nuits d’une Shéhérazade… qui pourtant, déjà, devait lutter, par la parole, contre la mort.

Bernard Chamayou

Notes
1. «En ligne avec Brian De Palma», Cahiers du
cinéma no 631, février 2008.
2. Jacques Rancière, Le partage du sensible.
Esthétique et politique, La Fabrique, 2000.


«Nous ne sommes rien, soyons tout»

Valerio Evangelisti, Éd. Rivages thriller, 23 €

Dans les années 20, Eddie Lombardo, jeune italo-américain, a tout juste 16 ans quand il renonce à une carrière lucrative de proxénète pour entamer celle de mouchard et trahir sa classe et plus précisément son père et ses frères très engagés dans les luttes des dockers sur le port de Seattle. Son parcours ne sera plus que meurtres, trahisons, violences et compromission, parallèlement à son ascension au sein des syndicats les plus corrompus, très liés à la mafia. La crise des années 30, la deuxième guerre mondiale, puis le délire anticommuniste du maccarthysme lui permettront d’exprimer ses basses manoeuvres. Jusquà ce que, devenu encombrant et perdant la confiance des parrains, il ne serve plus à rien et soit écrasé. Dans ce roman, l’auteur italien Valerio Evangelisti, dresse une fresque de plus de trente années de luttes sociales, de répressions et de violences. Dans le même temps et sans aucun romantisme, il s’inscrit dans la veine des grands précurseurs du roman noir américain, Hammett en tête.

Jean-Claude Fages

«Les révolutionnaires ne meurent jamais»


Georges Habache, Éd. Fayard, 20 €

«Impossible de comprendre Georges Habache sans revenir à 1948 et au départ forcé des siens de leur ville de Lydda, aux côtés de milliers d’autres Palestiniens», nous prévient, dès la préface, Georges Malbrunot, ce journaliste fin connaisseur du monde arabe, qui fut lui-même pris en otage en Irak, et qui a recueilli le témoignage du fondateur du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), quelques mois avant sa mort, en exil, à Amman, le 26 janvier dernier, à l’âge de 82 ans. «Revenir à 1948» pour ne rien oublier d’un combat difficile où le peuple palestinien paie, seul, la réparation d’un crime – la destruction des Juifs d’Europe – dont il ne porte aucune responsabilité. «Je suis pour le retour de chaque Palestinien dans sa ville natale, y compris ceux nés dans les territoires de 1948. Moi aussi, je veux rentrer à Lydda, même si ma maison y a été détruite par les Israéliens. […] Je suis pour un État démocratique et une cohabitation pacifique entre Juifs et Palestiniens. Voilà ma philosophie. Et, jusqu’à mon dernier souffle, je continuerai à lutter pour la réalisation de cet idéal» (page 300). Tel était, a vécu, pensé et lutté Georges Habache.

Ses tentatives d’enraciner un Mouvement des nationalistes arabes indépendant des bourgeoisies du Moyen-Orient alliées de l’impérialisme dans les années 60, de renverser la monarchie jordanienne en 1970, sa «victoire morale» à Beyrouth en 1982 contre l’invasion israélienne, l’appui du FPLP aux Intifidas de 1987 et 2000, ses convergences et divergences avec Yasser Arafat, jusqu’à la rupture, son refus de la «compromission» d’Oslo en 1993 et son rejet sans appel de la politique actuelle de Mahmoud Abbas, sa réponse laïque à l’émergence du Hamas et du Hezbollah et au «retour du religieux»… soixante ans d’engagement pour l’unité arabe, la libération nationale et le socialisme passés au crible d’une réflexion sans concession sur ses propres erreurs («ne pas avoir assez insisté […] sur la démoratie» [page 260]), celles de la gauche palestinienne qu’il a représentée au sein de l’OLP.

Pierre Granet

Le Piment Rouge n°68 est sorti...

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Incendie criminel de la mosquée de Colomiers

La LCR condamne l'incendie criminel qui s'est déroulé à la mosquée de Colomiers. C'est une agression raciste et islamophobe qui fait suite aux profanations de tombes musulmanes du cimetière militaire de Notre-Dame de Lorette. Nous exigeons que les auteurs de ces actes soient le plus rapidement mis hors d'état de nuire et que ces faits soient sanctionnés. Fait troublant, depuis quelques semaines des autocollants du groupe renouveau français sont apparus dans Colomiers. La propagande de ce groupe fasciste chantre du choc des civilisations, lié à la phalange espagnole, ne peut au mieux que conforter les auteurs de cet incendie.

Laurent Marty conseiller municipal LCR 100% à gauche
Myriam Martin porte parole de la LCR 31

IEP Toulouse en lutte



Contre la hausse des frais d'inscription, et par extension, contre le désengagement de l'Etat dans le service opublic d'enseignement supérieur, les étudiants de Sciences Po Toulouse ont soumis au vote le blocage de l'IEP, approuvé en Assemblée Générale le lundi 7 avril. Le mercredi 9, après deux jours de blocage et l'annulation des examens, un pique-nique/discussion est organisé par les étudiants mobilisés avec l'ensemble de l'IEP. Reportage...

Il était une fois, la LCR à Foix

«Ça a fait son petit effet…» Denis Seel reste sobre quand il commente le résultat des élections municipales à Foix.


Ce professeur de Lettres militant de la LCR y a réalisé 10,85% des voix au premier tour. S’est maintenu et s’y est fait élire le dimanche suivant.


«Denis Seel est le seul de la liste “Vraiment à gauche !” à être passé», relativise la fédération ariégeoise du Parti socialiste.


Le coup n’en est pas moins «terrible», selon un de ses plus vieux militants : «sur cette terre d’Ariège où j’ai toujours vu le PS dominer, c’est peut-être une première brèche dans ses fortifications». La vieille terre socialiste est ébranlée.


Mieux implanté que les socialistes, dans le paysage ariégeois, il n’y a guère que les Pyrénées.


Malgré quatre listes présentes au second tour à Foix, le PS Jean-Noël Fondere emporte l’élection avec 44,52% des voix. En Ariège, l’élection d’un socialiste est comme une habitude.


D’ailleurs, l’omniprésence du PS ne se discute pas plus qu’une habitude. Tant qu’à faire, ses élus de Foix viennent aussi de rafler les 15 postes de titulaires et les 5 postes de suppléants à la Communauté de communes. Avec l’aval des élus Verts de la liste PS qui n’ont pas moufté. Et même le vote positif du seul élu UMP de ce nouveau conseil.


Pour le coup, la LCR s’énerverait un peu qui dit avoir assisté au «spectacle attristant» d’un «déni de démocratie». Le fait nouveau est qu’elle ne se lamente plus tout à fait dans le désert.


Les amis ariégeois d’Olivier Besancenot ne sont pas si nombreux. «Notre réseau est très important, développe Denis Seel. Mais nous ne sommes qu’une dizaine de militants dans l’Ariège et peut-être trois dans la ville de Foix».


Ce n’est pas l’arithmétique qui l’a porté au Conseil municipal. «C’est plutôt que nous avons le discours de gauche que le PS ne tient plus», observe le professeur. Ainsi, la seule usine de la ville est celle de Siemens-Continental qui y emploie 400 personnes.


L’équipementier automobile envisage, malgré ses actions grimpant en bourse, de licencier dans son groupe. Au cas où les dégraissages se produiraient à Foix, Denis Seel demande le remboursement de la taxe professionnelle dont la ville l’exonère. Le maire socialiste ne veut pas en entendre parler, qui fait le pari que ces licenciements auront lieu en Allemagne.


«Demandant ces remboursements, je ne fais que suivre les recommandations de la candidate PS à la présidentielle Ségolène Royal», poursuit l’élu LCR qui se garde surtout de tout «gauchisme». C’est la construction d’un «grand parti vraiment de gauche» qu’il vise. Le trouble de quelques militants PS vient de ce que le PCF pourrait finir par leur préférer ces militants «jeunes et résolument engagés du bon côté».

Le premier pas est fait. Il n’y a plus d’élus du PCF au conseil municipal de Jean-Noël Fondere. Le sortant communiste Jean-Pierre Icre explique que le PS leur a bien proposé de refaire liste commune mais dans des «conditions inacceptables». Avec une représentation moindre que dans de la dernière mandature et une obligation de voter sans jamais rechigner les budgets de la majorité.


Ni une ni deux, la trentaine de militants communistes de Foix ont choisi de constituer une liste commune Denis Seel. Et pour bien marquer la rupture avec les vieilles habitudes, Jean-Pierre Icre a même souhaité que le leader de la LCR conduise cette liste.


L’Ariège et le PS, c’est une vieille histoire qui n’en finit pas. Les socialistes ne se sont singulièrement pas enterrés dans leurs tranchées pour empêcher l’UMP André Trigano de présider la Communauté de communes de Pamiers.


En échange de quoi, le conseiller général de Saverdun, président ariégeois de l’UMP, a voté pour le PS Augustin Bonrepos à la tête du département. Il y a toujours eu un «socialisme cassoulet à la mode ariégeoise», selon le mot d’un maire voisin de Foix.


Un caillou LCR vient juste de tomber au milieu de ses haricots.


GLv.

Solidarité avec Gwenaël aux galeries lafayette de Toulouse

Gwenaël est en mise à pied conservatoire depuis 3 semaines. Il est accusé de violence mais tout le disculpe (témoins, videosurveillance) ... Son seul crime: être délégué CGT et lutter contre les licenciements et le recours systématique aux intérimaires dans cette boite.

Réalisation: Julien Terrié

Les luttes alternatives débarquent à "Friture"

20e Rencontres des cinémas d'Amérique Latine

Avant dernier volet d'Ecran Libre autour des mouvements sociaux

Un festival de cinéma d'Amérique Latine sans aborder les mouvements sociaux et les alternatives du coin du monde le plus en ébullition … ça n'existe pas, ça n'existe pas. Jeudi soir à 21 H, dans les locaux de Friture, avant-dernier volet d'Ecran Libre avec un zoom sur les luttes alternatives. Des alternatives locales que relaie Friture aux alternatives d'Amérique du Sud, il y a tout de même un océan, eu égard à l'ampleur des luttes qui s'enracinent sur l'autre continent.

(JPG) Ce soir donc, Ecran Libre propose un travelling engagé à travers le Brésil, l'inévitable Venezuela, le Chili et le Guatemala. L'invité de cette quatrième thématique, Julien Terrié, que certains Toulousains, suivant l'actualité politique à gauche de la gauche, pour ne pas citer de parti, doivent connaître. Julien s'intéresse depuis quelques années au Mouvement des paysans Sans-Terre au Brésil (MST). Il a notamment suivi en 2005 le forum social de Porto Alegre et la construction de l'université du Mouvement des sans-terre à Sao Paulo. Il en a tiré le documentaire « Descobrimos as Raizes, La mistica du Mouvement des Sans Terre brésilien ».

Quelques chiffres avant tout pour comprendre la situation brésilienne et l'ampleur du mouvement : 1% des propriétaires terriens possèdent 44 % des terres cultivables ; plus de 4 millions de familles sont sans terre ; 1, 5 millions de paysans ont rejoint le mouvement et ont conquis 20 millions d'hectares.
Depuis 1979, date de la première occupation de terre, le mouvement est devenu le plus gros mouvement social d'Amérique Latine. Non sans heurts et autres drames comme celui d'Eldorado Dos Carajas du 17 avril 1996 où dix-neuf personnes furent massacrées. Cette date est d'ailleurs devenue la journée internationale paysanne, véritable journée mondiale anti-OGM.
« J'ai voulu montrer dans ce documentaire, explique Julien Terrié, comment ce mouvement arrive à impliquer des exclus analphabètes dans le champ politique. Ce mouvement social est un prodige ». Lula, dont le Mouvement des Sans-Terre a facilité la réélection en 2006, n'a pas forcément joué le rôle que certains pourraient croire. « Le budget de la réforme agraire a baissé de moitié, précise Julien, Lula a choisi de privilégier l'agrobusiness. Il a renié ses promesses de campagne ».
Ces dernières années, dans d'autres pays comme en Bolivie ou en Equateur, une gauche plus radicale est arrivée au pouvoir. Est ce le début de débouchés politiques pour les mouvements sociaux ? Rappelons qu'hormis la Colombie, l'Amérique Latine gouverne à gauche. Mais il y a gauche libérale et gauche antilibérale. Quoi qu'il en soit, force est de constater que depuis l'effritement des dictatures et depuis que les Etats-Unis lorgnent plus sur le Moyen-Orient, les luttes alternatives bouillonnent en Amérique Latine et qu'ailleurs les bombes explosent.

Emmanuel Scheffer

Le programme de la soirée :

Découvrir nos racines, Julien Terrié, 26 min, France (VOSTF)
Proposition pour une télé libre, Thierry Deronne, Venezuela
Que en paz NO descanses//Action de quartier de La Victoria, Chili, Senal 3
Sipakapa no se vende, et autres...Guatemala
De mi corazon, Julio Hernadez, 12 min, Guatemala (VOSTA)

Souscription 2007 / 150000 €
récoltés 94000 €/ manquent 56000 €

Non, la LCR ne sort pas ruinée de l’élection présidentielle : nous avons construit notre budget de campagne de manière à ce qu’il soit couvert, pour l’essentiel, par le forfait de 800000euros accordé par l’État à chaque candidat. D’autres partis ont été moins prudents… Renforcée, non seulement par le nombre de voix qui se sont portées sur Olivier Besancenot, mais aussi par l’écho de la campagne, pour la première fois, la LCR a présenté ou soutenu plus de 500 candidatures aux élections législatives, beaucoup plus que ce que nous avions prévu et budgétisé. Et là, pas de remboursement de l’État.

Mais les activités de la LCR ne s’arrêtent pas à cela :
– Nous voulons que de nombreux jeunes, chômeurs, salarié-e-s précaires puissent participer à notre Université d’été, au-delà des contraintes financières.

– Nous voulons pouvoir être présents, dès maintenant, avec des affiches, des tracts contre la politique de Sarkozy et sa bande de tueurs des droits sociaux et démocratiques.

– Nous voulons que notre hebdomadaire, Rouge, puisse vivre.
Nous savons que vous comptez sur la LCR pour les luttes futures. La LCR compte sur vous pour l’aider à les mener. En 2006, comme en 2005, nous avons réussi la souscription et dépassé les 150000 euros. En 2007,nous ne doutons pas que nous ferons aussi bien.

D’avance, merci à toutes et tous

Participez à la souscription en envoyant vos chèques pour "lcr souscription" à lcr31 9, rue corneille 31300 Toulouse