Ce site n'est plus actualisé, toute l'ACTU dela LCR31 est maintenant sur ce site:

Colomiers: Quatrième grève à ACTIA, RDV le 2 avril à 11h à Actia Colomiers

Malgré plusieurs interventions organisées par La Direction et relayées par la hiérarchie auprès des salariés pour leur déconseiller de faire grève, un quatrième mouvement de grève depuis le début du mois a eu lieu le jeudi 29 mars 2007 sur les deux sites D’ACTIA-SA, (Colomiers et Pouvourville)

Sur le site de Colomiers, une centaine de salarié(e)s et de syndiqués déterminés, se sont relayés toute la journée pour participer activement au mouvement de grève qui a paralysé toute la production.

Sur le site de Pouvourville (siège d’ACTIA), environ 35 salariés et syndiqués se sont joints au mouvement et ont simultanément débrayé pour la 1ère fois en 20 ans d’existence.

Plusieurs délégations syndicales CGT, dont celles de la « branche Aéronautique » sont venues nous soutenir : (Airbus, Liebber, plusieurs sous traitants d’EADS, etc).

La presse locale est toujours présente et continue de couvrir ce mouvement malgré sa minimisation par la Direction.

Malgré une ébauche de dialogue informel improvisé sur le parking entre la Direction et les grévistes, la situation est toujours bloquée et la Direction n’a toujours pas fixé de date pour ouvrir de VRAIES NEGOCIATIONS.

CAR LA DIRECTION DEFORME LA REALITE :

Vous avez tous pu lire le "tract" de la direction pour essayer de casser la grève : […] le plus haut niveau alloué depuis 2001 [...], avec : 2,6 % en moyenne pour tous […] mais en regardant votre fiche de paye vous vous demandez encore comment la direction ose affirmer que vous avez reçu une augmentation de 2,6% ?


Elle a bon dos la moyenne… Car rappelez vous que la direction parle DE LA MASSE SALARIALE : les primes, repositionnement, augmentation du smic mais aussi voitures de société et avantages de fonction divers…

Les grévistes ne se laisseront pas abuser et ont voté la reconduite du mouvement à lundi 2 avril 2007, pour laisser le temps à la Direction d’organiser une « VRAIE » réunion avec la délégation syndicale, avec des propositions plus proches de vos revendications.

L'ACTION CONTINUE ET NOUS DEMANDONS A
CHRISTIAN DESMOULINS
DE RENCONTRER LA DELEGATION CGT
DANS UN REEL ESPRIT DE NEGOCIATION
AUTOUR DE NOS REVENDICATIONS

Pour mémoire nous demandons toujours :

UNE AUGMENTATION GENERALE avec un plancher minimum de 80€, (hors primes d'anciennetés, repositionnements, augmentation du SMIC et primes discrétionnaires).
L’HARMONISATION DES HORAIRES VARIABLES pour tous les salariés travaillant en horaires fixes et en journée normale, (36 personnes)
L’EMBAUCHE DES INTERIMAIRES qui sont présents de manière récurrente dans la société depuis plusieurs années à des postes similaires ? (+ de 6 ans pour certains)


Contact Colomiers : Jean POLETTO - 05 62 74 34 00
Contact Pouvourville : Nicolas MATHIEU - 05 61 17 68 68


POUR FAIRE LE POINT SUR L’AVANCEE DE CES NEGOCIATIONS ,
RETROUVONS NOUS TOUS ENSEMBLE

LUNDI 2 AVRIL A 11 HEURES
SUR LE PARKING D’ACTIA-COLOMIERS

Christian Barbut : «il faut une gauche de combats»


par Yannick Périé

Le «difficile» travail de récolte de signatures de maires tout juste achevé, les militants locaux de la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) sont entrés en campagne, jeudi soir, à la faveur d’une conférence de presse.


L’occasion pour Christian Barbut, candidat aux dernières élections législatives, d’annoncer «la création d’un comité de soutien à Olivier Besancenot», en raison d’une «forte demande de citoyens, jeunes et moins jeunes, à participer à cette campagne». Au programme : «un travail de fond, militant, et des rencontres avec les gens dans les quartiers», promettent les militants de la LCR.

D’ores et déjà, deux dates clés sont avancées : le 14 avril, Olivier Besancenot tiendra un meeting au Parc des Expos de Montpellier, et un bus sera affrété ; le 20 avril, une réunion publique sera organisée au Créa en présence de Samuel Joshua, membre du bureau politique de la LCR.

«Rétablir les droits fondamentaux»

Dans un contexte «d’actualité sociale de plus en plus présente», de «baisse des salaires», de «procédures de licenciements (Airbus, Alcatel, Synelec à St-Sernin-sur-Rance...)», et de «chantage à la délocalisation (Bosch à Rodez...)», «beaucoup de gens se retrouvent dans la candidature de Besancenot», affirme Christian Barbut, seul candidat, selon les militants, à être capable de «rétablir quelques droits fondamentaux comme ceux du travail, de la sécurité sociale et du logement».
«Cela pour un peu que l’on répartisse mieux les richesses», expliquent les militants, en rappelant les 300 euros «nets» d’augmentation du SMIC proposés par le candidat Besancenot. «Il faut une véritable gauche de combats, résume Christian Barbut, pour redonner un sens aux valeurs de gauche, à l’heure où on assiste à une perte de repère entre gauche et droite».

Pour contacter le comité de soutien : 06 70 04 31 16 ou lcrmillau@wanadoo.fr


Question pour un champion...

Indice : personnalité politique française


Je suis noble, issu d'une famille de barons hongrois qui a collaboré avec le régime nazi durant la guerre et a fui la Hongrie pour éviter d'être jugée pour collaboration après la Libération.

Dans ma jeunesse je participe à des manifestations contre les étudiants grévistes.

Contrairement à ce que j'essaye de faire croire je ne suis pas le candidat de la « rupture » ou de la « nouveauté » en politique je suis entré en politique sous Giscard il y a 30 ans et j'ai été plusieurs fois ministre, député, maire, président de Conseil Général.

À l'époque de la catastrophe de Tchernobyl j'était délégué interministériel au nucléaire et c'est moi qui ai mis en place la campagne de désinformation prétendant que le nuage de Tchernobyl s'est arrêté aux frontières de la France. J'ai fait cependant disparaître cet épisode de ma vie politique de ma biographie officielle sur le site internet du ministère de l'Intérieur.

Ministre de l'économie durant une partie du gouvernement Raffarin, j'ai défendu la rigueur et la baisse des dépenses publiques. J'ai réalisé l'ouverture du capital d'EDF-GDF et me suis engagé à ce que jamais cette entreprise ne soit privatisée. J'ai renié cet engagement en 2006 en privatisant GDF, je suis donc un menteur.

Ministre de l'Intérieur depuis 2002, j'ai mis en place de nombreuses lois liberticides et j'ai réussi à faire exploser l'insécurité alors que j'étais censé la faire diminuer. Je suis directement responsable du déclenchement de la révolte des banlieues en 2005 par ma politique répressive et mes propos insultants envers les habitants de ces banlieues.

J'ai mis en place la loi CESEDA qui organise l'immigration choisie au profit des capitalistes et j'ai mené la chasse à l'enfant en expulsant les enfants sans-papiers, parfois en les séparant de leurs parents.

J'ai fait obtenir la Légion d'Honneur à un de mes amis qui se trouve être un maire d'extrême-droite ayant été condamné à plusieurs reprisespour incitation à la haine raciale. D'ailleurs mon conseiller politique, Patrick Devedjian, est l'un des membres fondateurs d'Occident, ancien groupe d'extrême-droite terroriste et antisémite.

J'ai repris l'un des slogans de Jean-Marie Le Pen « la France tu l'aimes ou tu la quittes » et je défends ses thèses que ce soit sur l'immigration ou l'insécurité. Je me vante d'ailleurs d'avoir l'électorat du Front National pour moi.

Je suis un fervent partisan des États-Unis, de George Bush et les néoconservateurs américains m'apprécient beaucoup. Je suis pour la guerre en Irak et je suis venu apporter mon soutien à mon ami Georges Bush. Je me suis fait photographier lui serrant la main et, pour paraître plus grand, j'ai fait truquer cette photo.

Lors de l'affaire Clearstream j'était au courant depuis le début que mon nom était présent dans les listings et j'ai laissé faire dans le but d'apparaître comme une victime. J'ai même déclaré que je souhaitais voir « pendus à un crochet de boucher » ceux qui ont mis mon nom sur les listings.

Il y a plusieurs mois, j'ai dévoilé à la TV qu'une opération d'arrestation de terroristes allait avoir lieu et j'ai ainsi risqué de faire échouer cette arrestation.

Dans une de mes visites électorale en Corse, aux frais du contribuable, j'ai utilisé pour moi le seul hélicoptère de l'île. Un enfant s'est le même jour gravement blessé en randonnée et il est mort car il n'a pas pu être emmené aux urgences à temps, puisqu'il n'y avait plus d'hélicoptère disponible pour l'y emmener...

Je suis, je suis...

VENEZUELA : 18 questions et réponses sur le socialisme du XXIè siècle

"Subversion radicale autour du monde: A bas le capitalisme" Photo Yannick Bovy

Par Haiman El Troudi*
Traduction : Mathilde Gauvain, Romain Migus.

Suite à la publication d'une partie de notre programme : "Oui, le socialisme !", nous avons choisi de faire parler un acteur du processus révolutionnaire vénézuelien actuel. Seul processus qui, aujourd'hui, cherche à sortir du modèle libéral. L'intérêt de leurs débats, malgré la différence entre les situations vénézueliennes et françaises est de montrer qu'avec de la volonté anticapitaliste claire, de la créativité et une véritable confiance en ceux qui souffrent et veulent changer de condition, on peut affronter la plus grande puissance mondiale et bâtir une société plus juste. Ce n'est pas de l'utopie mais bien la réalité des vénézueliennes et des vénézueliens d'aujourd'hui...

Lire le Question/Réponse...

Communiqué : Après les enfants, leurs parents, Nicolas Sarkozy s’attaque maintenant aux enseignants !

Depuis ce matin, la directrice d’école de la rue Rampal (Paris XIXe) est en garde à vue pour « outrage et dégradation de biens publics en réunion ». Lundi 19 mars et mardi 20 mars après-midi, la police a tenté d’arrêter des parents « sans papiers » qui venaient chercher leurs enfants à l’école. Devant les protestations des parents d’élèves et des enseignants, par deux fois la police a dû reculer dans ses tentatives de rafles d’un nouveau genre malgré l’usage de gaz lacrymogène et les coups. Avec les enseignants, la directrice a cherché à protéger les enfants pendant ces incidents. Le ministre candidat Sarkozy montre son vrai visage : derrière son discours électoraliste sur le respect des enseignants pointe ouvertement sa politique répressive et policière !Pour draguer l’électorat de Le Pen, il veut expulser les immigrés sans papiers et punir celles et ceux qui les soutiennent. La LCR exige la libération immédiate de la directrice actuellement en garde à vue et réaffirme son soutien à la lutte des sans papiers qui doivent tous être régularisés.

Olivier Besancenot, le 23 mars 2007

TARN-ET-GARONNE : Réseau Éducation sans frontières

Photothèque Rouge/JMB

Par Maryse Alayrac

Le 13 juillet 2006, a été créé à Montauban Réseau Éducation sans frontières 82 (RESF 82). Plusieurs associations (Emmaüs, CIMADE, Ligue de l’enseignement, Secours catholique…), syndicats (Solidaires, CGT, FSU…), partis politiques (PCF, LCR…) et particuliers ont participé à cette création. La section de la LCR du Tarn-et-Garonne était présente dans cette démarche. Lire la suite...

Printemps des Services Publics, Firmi, Aveyron, 31 mars 2007

De Guéret à Firmi…
Par Marie-Pierre Lesur

Les États généraux des services publics se sont réunis à Paris le 10 mars 2007. Compte rendu.

L’histoire a démarré grâce au collectif départemental de Guéret qui souhaitait relier les luttes, lui-même composé de comités locaux très ciblés, l’un pour la défense de la poste, l’autre contre la fermeture de classes, etc. et dans lequel nous retrouvons le trépied nécessaire : syndicats, partis et collectifs d’usagers. À la suite de la fermeture de six trésoreries, une centaine d’élus locaux ont démissionné en octobre 2004. Aussi ce collectif départemental a organisé une première manifestation en novembre 2004 ; François Hollande et Dominique Strauss-Kahn s’y étant invités, les médias n’en ont eu que pour eux. Ce point négatif a poussé les organisateurs, soutenus par les collectifs de Charente et de Bretagne, à organiser la manifestation nationale du 5 mars 2005 à Guéret : 7000 personnes malgré la neige ! Lire la suite...

FÉMINISME: L’égalité hommes / femmes, c’est pour quand ?


Par Marie Neuville

Un combat toujours d’actualité ! Vingt années de politiques néo-libérales se sont traduites principalement par la remise en cause d’un certain nombre d’acquis obtenus par les luttes des femmes dans les décennies précédentes. Avec le désengagement de l’État, les inégalités se sont renforcées entre hommes et femmes et également entre femmes.


Certes, nous nous félicitons d’une plus grande féminisation de la vie politique, liée en partie aux nouvelles lois électorales adoptées en 2000 en faveur de la « parité ». Mais ces lois resteront insuffisantes pour encourager la participation des femmes les plus précarisées à la vie politique si rien ne modifie radicalement leurs conditions de vie et de travail. Lire la suite...

Patritude

Nationalisme 1

Sarkozy court après Le Pen. Résultat, il veut créer un ministère « de

l’identité nationale et de l’immigration ».

Nationalisme 2

Prise de cours, Royal court auprès de Chevènement. Au cours de cette rencontre (imaginaire), l’idée survient : chaque français achètera un drapeau français pour le mettre à son balcon le 14 juillet.

Nationalisme 3

Bayrou, par l’odeur alléché, leur dit de se calmer. Pas de ça dans la campagne ! Mais il court sans en avoir l’air, et propose de supprimer le droit du sol à Mayotte et en Guyane.

Nationalisme 4

Le Pen se marre.

Grèves des services sociaux

1 Le jeudi 15 mars, à l’appel de Sud, les agents des services de la protection de l’enfance et d’autres services sociaux du conseil général 31 ont fait une journée de grève. Ils veulent un service public de qualité, une réelle prévention pour les gosses en difficulté, des meilleures conditions de travail. Réponse du président du conseil général (PS) : « Je vais prendre ce problème à bras le corps. » Réponse des intéressés, une nouvelle grève le 20 avril, car ils veulent des actes et pas des paroles. Qu’ils sont suspicieux ces travailleurs sociaux.

2 Les personnels de la Maison d’enfants Le Ramel (CCAS de Toulouse) sont en lutte depuis plusieurs semaines. Contre la précarité et pour un meilleur service au public, contre une hiérarchie autoritaire. Ils ont tout notre soutien.

Stéphane Borras

JEUNES : Une allocation d’autonomie au SMIC !

Photothèque Rouge/JMB

Par Sylvain

Les deux ans qui viennent de s’écouler nous ont montré que la question de la jeunesse est au centre du débat politique. Ça a commencé en 2005 avec des milliers de lycéens dans les rues contre la casse de l’éducation. Puis ce sont les jeunes des quartiers populaires qui ont relevé la tête, étouffés par la misère sociale et les discriminations. Enfin, au printemps dernier, l’ensemble de la jeunesse s’est dressée contre le CPE et la loi sur « l’égalité des chances ». Ces révoltes viennent de la dégradation de nos conditions de vie, d’études et de travail. Nous sommes la première génération qui vivra moins bien que celle de ses parents. Lire la suite...

EMPLOI: Une loi pour protéger tous les travailleurs

Photothèque Rouge/JMB

Par Lucien Sanchez

Sur cette question, les propositions de la LCR et d’Olivier Besancenot rencontrent parfois un scepticisme dans le genre « On ne peut pas éviter les licenciements dans une économie de concurrence », quand ce n’est pas une franche opposition. Une loi anti-licenciements serait inapplicable.

Notons qu’avec ce genre de raisonnement, la Sécu n’aurait jamais vu le jour. La Sécu est encore (malgré les attaques qui lui sont portées) en gros un système solidaire de défense de la santé de tous les travailleurs. C’est du moins dans ce sens qu’elle a été mise en place. Pourquoi ce qui est possible pour la santé ne le serait-il pas pour l’emploi ? Au nom de quoi ?

La réalité des licenciements peut déjà donner une idée de la réponse à donner : il y a sans arrêt de nouveaux plans de licenciements, qui sont le plus souvent connus parce qu’ils touchent d’un seul coup des centaines de travailleurs, voire des milliers comme dans le cas d’Airbus. Mais on oublie souvent que 70 % des licenciements sont des individuels. De ceux-là on ne parle pas ou si peu.

C’est pourquoi une loi anti-licenciements ne peut se limiter à l’interdiction (certes nécessaire) des licenciements dans les entreprises qui font des profits. Il faut une protection globale, pour l’ensemble de la classe ouvrière.

C’est pourquoi la LCR défend la création au sein de la Sécurité sociale d’un fonds de mutualisation alimenté exclusivement par les cotisations patronales et géré par les salariés, qui permettrait de financer le droit permanent à l’emploi pour tout salarié quelle que soit son entreprise.

Le patronat doit devenir collectivement responsable de la continuité du contrat de travail.

Bien sûr, ces mesures ne sont pas envisageables sans la construction d’un rapport de forces pour faire plier le patronat, comme ce dernier a réussi à faire plier les salariés ces dernières années. Elles tracent aussi ce que serait le chemin que prendrait un gouvernement vraiment fidèle aux travailleurs, rompant avec les logiques capitalistes des gouvernements actuel et précédents.

SALAIRES: Réclamer son dû !


Par François Duval


Le constat est simple : 1,1 million de personnes sont au RMI, 600000 personnes vivent du minimum vieillesse (autour de 600 € par mois), 2,5 millions de salariés sont au SMIC (1254 € brut/mois), mais 40 % d’entre eux (dont 80 % de femmes) sont à temps partiel. Et dans près de la moitié des branches professionnelles, le salaire plancher est inférieur au SMIC ! Globalement, la moitié des salariés gagnent moins de 1500 € par mois.

Cette réalité a peut-être quelque chose à voir avec l’annonce des profits des entreprises du CAC 40 : 100 milliards d’euros, dont 31,6 milliards redistribués aux actionnaires sous forme de dividendes, soit une augmentation de 23 % par rapport à l’exercice précédent. Et si l’on examine les patrimoines, les inégalités sont encore plus fabuleuses : les 3 % les plus privilégiés détiennent 27 % du patrimoine ! Lire la suite...

Le 16 mars à Blagnac…

Nous étions environ 7000 salariés venus protester contre le plan de restructuration « Power 8 » devant le siège d’Airbus à Blagnac le vendredi 16 mars. L’ambiance était chaude et dynamique. Les salariés anglais, allemands et espagnols détachés en France étaient présents et nos collègues allemands sous les drapeaux de l’IG Metall se sont fait entendre aux cris de « Toulouse, Hambourg solidarité ! ». Le ton du rassemblement était résolument contre les actionnaires ce qui est un fait nouveau car, jusque-là, les syndicats majoritaires (FO, CGC, CFTC) se battaient pour un « partage équitable des sacrifices » ! C’est ainsi que la manifestation du mardi 6 mars s’était faite avec comme slogan « l’A320 à Toulouse ! » et que des tracts disant que c’est la France qui supporte l’essentiel du plan « Power 8 » n’ont pas manqué.

Eh oui ! les faits sont là et bien là : Airbus engrange des commandes et sa maison mère EADS fait des profits comme jamais. Le sentiment qui gagne du terrain c’est que la direction nous ment et qu’Airbus ne va pas si mal que ça.

C’est du parasitisme du capital financier dont nous sommes victimes et non pas de la parité euro/dollar dont on nous rebat les oreilles à longueur de journée.

Sur tous les sites européens d’Airbus la journée d’action a été un succès mais pour faire remballer son plan à la direction et, derrière elle, aux actionnaires, il faut passer à la vitesse supérieure et bloquer réellement la production.

Petit calcul : sachant qu’il sort environ deux avions par jour des chaînes de Toulouse, c’est à peu près 100 millions d’euros par jour que nous produisons. Ça donne des idées non… ?

Correspondant Airbus

INTERVIEW: « Haltet uns nicht zum Narren ! »*

*«Cessez de nous prendre pour des idiots !».

C’est ce que l’on pouvait lire sur un panneau brandi par un salarié d’Airbus Hambourg à la manifestation du 16 mars. Comme quoi, en allemand, en français, en espagnol ou en anglais, les travailleurs de l’entreprise européenne traduisent très bien « Power 8 ». Extraits d’une interview de Werner et Andreas, syndicalistes à Airbus Hambourg, publiée dans la Sozialistische Zeitung (la «Gazette socialiste»).



EADS a annoncé la fermeture ou la vente d’usines et veut supprimer 10 000 emplois en Europe. Ces annonces vous ont-elles surpris ?

Werner. En interne, la direction avait fait des simulations depuis des mois. Au comité d’entreprise, avec l’IG Metall [le syndicat allemand de la métallurgie], nous étions au courant. Mais, pour le personnel, ce fut une surprise, car personne n’y croyait vraiment. À quelles conditions et à qui doivent être vendues les usines ? Quels postes doivent être supprimés ? Avec la réduction des frais généraux, comment doit être organisé le travail ? En tout état de cause, nous refuserons une intensification du travail. […]


Comment le personnel a-t-il réagi à ces attaques ?

Werner. Sur les sites de Varel et de Nordenham, le travail a cessé spontanément pendant plusieurs jours. Les salariés sont en colère et désespérés de voir leur site, vieux de cinquante ans, promis à un avenir incertain. La solidarité avec les grévistes a pu être mesurée à la quantité d’aide matérielle aux piquets de grève. Le 16 mars, les travailleurs des entreprises voisines, et même des lycéens, sont venus en nombre.


EADS est l’un des rares groupes doté d’une direction multinationale où la division du travail est peu hiérarchisée entre les différents pays. Ce sont de bonnes conditions pour une lutte européenne. Quels sont les obstacles à une contre-offensive européenne des syndicats ?

Andreas. Les plans actuels sont ressentis comme une gifle par tous. Cependant, le processus d’intégration des personnels au niveau européen n’est pas encore réalisé. Il y a beaucoup trop peu de relations personnelles entre nous, et le danger que représente la recherche d’une « solution » nationale est toujours là. On peut se demander comment une lutte de longue haleine est possible si elle reste l’affaire des seuls états-majors syndicaux, qui décident du calendrier et des initiatives. Le minimum devrait être que les salariés de Brême et de Hambourg ne laissent tomber ni les salariés de Nordenham, Varel et Laupheim, ni ceux de Méaulte, Saint-Nazaire, etc. Notre mot d’ordre est : « Si l’un d’entre nous est attaqué, nous le sommes tous. » Nous pensons qu’une lutte internationale ne peut vivre que si on se sent impliqué. Il faut donc, pour que la perspective d’une action commune de longue durée prenne sens, que les collègues apprennent à se connaître et, pour ce faire, participent aux actions de l’autre côté de la frontière.


Le 16 mars, c’était la journée européenne d’action. Quels en sont les résultats et quelles sont les suites à en donner ?

Werner. Le 16 fut un bon début – ici, à Hambourg, 25000 personnes y ont participé –, mais la coopération européenne doit être considérablement améliorée. Un signal fort aurait été la prise de parole d’un collègue français à Hambourg, et vice versa en France, même si c’est déjà un succès que nos collègues allemands présents à Toulouse aient participé à la manifestation avec les Français. Maintenant, il va y avoir des négociations entre le comité central d’entreprise européen et la direction. L’IG Metall est prête à présenter un contre-projet. Dès que les mesures concrètes seront connues, on planifiera d’autres actions.


Traduit par Gérard Torquet et Pierre Vandevoorde

AIRBUS: Renationalisation sans indemnités sous le contrôle des salariés


Par Jean-Michel Audoin

La presse « économique » s’empresse de reprendre tous les arguments de la direction d’EADS. Pourtant, aucun d’eux ne tient vraiment la route :

– La parité euro-dollar tuerait l’entreprise. Dans les locaux d’Airbus, la direction a fait placarder des affiches disant « Quand le dollar baisse de 10 centimes, Airbus perd 1 milliard d’euros ». Sauf que des processus financiers existent pour en atténuer les effets (les « couvertures de change ») et que toute perte à l’exportation se trouve compensée par un gain similaire… à l’importation : en clair, une société comme Total, qui achète son pétrole en dollars (pas cher) et le revend en euros (cher). Les gains des uns pourraient facilement équilibrer les pertes des autres. Mais cela suppose la présence d’un État qui assure ce transfert. Lire la suite...

« Outing démocratique »



Geneviève Berdeil est maire du village de Saint-Félix-de-Tournegat, dans l’Ariège. Elle nous a autorisés à publier la lettre ci-dessous qu’elle a adressée à ses administrés.
Merci à elle.




Le 14 mars 2007


LETTRE AUX HABITANTS DE SAINT FÉLIX DE TOURNEGAT


Objet : Parrainage Olivier Besancenot


Madame, Monsieur,

Pourquoi ce parrainage qui ne manquera pas de laisser beaucoup de gens perplexes ?
Tout d’abord, je n’appartiens à aucun parti politique.

Des idées politiques, j’en ai, elles sont miennes, et je ne trouve pas important de les exprimer non par honte, mais pour moi une idée politique est une étiquette, elle ne doit pas être une doctrine, et enfin, appartenir à un parti politique c’est perdre tout sens critique.

Je veux préserver ma liberté d’agir et de penser et c’est justement parce que je suis une femme libre de toute pression politique que je parraine ce candidat.

Ce parrainage vous prouve aussi le fort attachement que j’ai pour la démocratie et la liberté d’expression. Je n’admets pas que seuls soient présents à cette élection, les forts, les puissants, les énarques, remplis de certitudes qui nous regardent avec intérêt aujourd’hui et qui nous oublieront demain quand ils auront acquis le pouvoir.

La démocratie c’est ce panel, cette richesse d’idées, des millions de gens tous différents et chacun doit pouvoir se retrouver dans le discours de l’un ou de l’autre.

Pendant deux mois j’ai refusé de donner ma signature, je l’assimilais à un acte d’engagement qui me déplaisait. Mais après réflexion ce refus devenait pour moi trop lourd à accepter. Étais-je trop lâche (lâchons le mot) ? je ne pensais qu’à moi, au qu’en dira-t-on dans la commune.

Mais là, ma décision est prise, je suis une élue d’un État démocratique, j’appartiens à cette République et mon devoir est de m’impliquer et de donner aux gens la possibilité d’exprimer leurs convictions au travers d’un parti quel qu’il soit.

Je vous rappelle qu’accepter de donner mon parrainage n’est pas donner ma voix pour ce parti. Il n’y a aucun engagement politique de ma part, pas plus qu’il n’y a de calcul pour la récupération des voix accumulées par ce parti lors du 1er tour pour le vote du 2e tour.

Vous l’aurez remarqué aisément les mots démocratie et liberté reviennent souvent car ces deux mots sont les fondements de notre République. En tant qu’élue républicaine je ne peux rester muette et je me dois de donner ce parrainage par respect d’équité pour les personnes qui adhèrent aux idées de M. BESANCENOT.

En espérant de tout cœur que vous comprendrez ma décision.

Au travers de cette lettre je n’essaye pas de me justifier car j’agis en mon âme et conscience et en toute liberté.

Le Maire,

Geneviève BERDEIL

BAYROU: Le boomerang du « vote utile »

Par François Duval

Empêcher Sarkozy de remporter l’élection présidentielle constitue sûrement un des moteurs les plus puissants du choix de nombreux électeurs. Ce critère a assuré le triomphe de Ségolène Royal sur ses concurrents lors des primaires internes au PS.



Affirmer que Ségolène Royal a été choisie « contre les éléphants et l’appareil du PS » est pour le moins exagéré. Mais elle n’était pas a priori la candidate naturelle des hiérarques. L’argument déterminant de sa victoire est qu’elle est apparue comme « la plus à même de battre Sarkozy ». Et c’est cette seule conviction, d’abord partagée par les sympathisants PS, puis parmi les nouveaux adhérents à vingt euros, qui a fini par emporter la décision de l’appareil et des militants. Lire la suite...

Procès des Faucheurs


Procès des 5 de Daux, des 35 de ST Hilaire et des 4 glaneurs

  • mercredi 28 mars 2007 (Villefranche de lauragais)
  • mardi 27 mars 2007 {horaire: 09:00:00 la journée} (Villefranche de Lauragais)
  • mardi 27 mars 2007 {horaire: soir} (concert soutien Havana café)

PROCES OGM

!!! attention !!!
changement de dernière minute :

les 2 procès de St Hilaire et de Daux prévus mardi 27 mars sont reportés,

le 1er parceque que le président du tribunal estime qu'il n'est pas possible de juger dans la sérénité des prévenus parmi lesquels figure un candidat à la présidentielle,

le 2 ème, parcequ'il a paru très dangereux de séparer les 5 de daux et qu'il y avait un problème de citation de témoins.

Le procès des glaneurs est maintenu

mais ramené au mardi matin 27 mars à 9h.

Il n'y a aucun témoin cité ce qui signifie qu'il sera court .


view filetype[flyer5.pdf] view filetype[flyer5verso.pdf] view filetype[programme27-28.pdf]

EDITO

Le 22 Avril: POUR UNE GAUCHE 100% A GAUCHE, VOTEZ OLIVIER BESANCENOT !

Par Myriam Martin

Ca y est ! On est entrés dans la dernière ligne droite après avoir franchi, non sans difficultés, un obstacle de taille, celui des 500 parrainages indispensables pour être présent aux élections présidentielles. Et ce, malgré la censure administrative orchestrée par le PS et l’UMP. Ces deux « grands » partis auraient bien aimé laisser aux électeurs et aux électrices un choix bien limité, entre un libéralisme teinté d’un peu de social et un libéralisme pur et dur, entre en fait « l’ordre juste » de Ségolène Royal et « la rupture tranquille » de Nicolas Sarkozy ! Tout un programme ! Il ne manquait plus que « la révolution pacifique » de François Bayrou pour occuper quelques temps politologues et spécialistes en sémantique en tout genre. Lire la suite...

Ken Loach soutient Olivier Besancenot

Edito: Urgence Sociale et Démocratique !

Par Myriam Martin

On vit vraiment une époque formidable ! Les SDF, les mal-logés ? Dans deux ans c’est fini, grâce à Sarkozy ! Et même les travailleurs de ce pays n’ont plus à s’en faire, Blum et Jaurès inspirent le candidat de l’UMP ! Et si ces mêmes travailleurs se méfient – à juste titre – des propos de Sarkozy, ils peuvent se consoler avec Ségolène Royal qui, après avoir souhaité être la candidate de « la France qui réussit », aurait la volonté depuis peu d’être celle « des sans-voix » ! Lire la suite...

Achevons l’EPR

En avril 2006, la manifestation de Cherbourg réunissait 30 000 personnes contre le lancement du réacteur nucléaire EPR. Un nouveau rendez-vous national de mobilisation est fixé au 17 mars avec cinq manifs régionales. La Commission européenne vient d’encourager, le 28 décembre 2006, les États membres à développer le nucléaire civil pour prétendument mieux lutter contre l’effet de serre. La ficelle est un peu grosse de la part de cette Commission qui ne se soucie guère de l’effet de serre lorsqu’il s’agit de financer des autoroutes et d’encourager le transport par camions!

Il faut réussir les manifs du 17 mars pour imposer le débat sur l’EPR dans la campagne présidentielle et faire reculer le gouvernement.

à Toulouse, le 17 mars
14 heures, prairie des Filtres

Printemps des Services Publics, Firmi, Aveyron, 31 mars 2007

De Guéret à Firmi…

Les États généraux des services publics se sont réunis à Paris le 10 mars 2007. Compte rendu.

L’histoire a démarré grâce au collectif départemental de Guéret qui souhaitait relier les luttes, lui-même composé de comités locaux très ciblés, l’un pour la défense de la poste, l’autre contre la fermeture de classes, etc. et dans lequel nous retrouvons le trépied nécessaire : syndicats, partis et collectifs d’usagers. À la suite de la fermeture de six trésoreries, une centaine d’élus locaux ont démissionné en octobre 2004. Aussi ce collectif départemental a organisé une première manifestation en novembre 2004 ; François Hollande et Dominique Strauss-Kahn s’y étant invités, les médias n’en ont eu que pour eux. Ce point négatif a poussé les organisateurs, soutenus par les collectifs de Charente et de Bretagne, à organiser la manifestation nationale du 5 mars 2005 à Guéret : 7000 personnes malgré la neige !

La décision fut vite prise d’inviter tous les collectifs à une réunion nationale les 24 et 25 juin, symboliquement à Guéret. Où fut créé la Convergence nationale pour la défense et le développement des services publics (CNDDSP) : élaboration collective, mise en commun d’analyses et de revendications que les multiples organisations syndicales, associatives et politiques, parties prenantes de sa démarche, ne cessent de produire.

Depuis, cette Convergence s’est efforcée d’être de toutes les mobilisations dont la manifestation nationale de novembre 2005 à Paris, lors du congrès national de l’Association des maires de France (AMF). Puis elle a incité les collectifs à organiser, chez eux, la Fête des services publics, le 10 juin 2006, date de la création d’ailleurs du Collectif services publics 31 à Toulouse, un des rares collectifs sans élu et ce pour préserver notre indépendance et notre autonomie, ce qui ne nous empêche pas de nous retrouver ensemble dans des luttes particulières.

Lors de sa dernière assemblée générale, le 2 décembre 2006 à Vaulx-en-Velin, il a été proposé et acté d’organiser les États généraux des services publics à Paris le 10 mars 2007 afin de présenter publiquement un manifeste rédigé de manière collective et interpeller les candidats à la présidentielle.

Près de 600 participants, donc encore un succès. Il a été rappelé que les services publics permettent le libre exercice des droits fondamentaux dans une société d’égalité et de fraternité, qu’ils sont un outil au service d’une société qui refuse de poser la question de la satisfaction des besoins en termes de rentabilité mais plutôt en termes de progrès humain, de la naissance à la mort, et en termes d’appropriation sociale et démocratique.

Après une intervention du Collectif national pour les droits des femmes pour la création d’un service public de la petite enfance, trois thèmes ont été abordés :

– Biens communs et droits fondamentaux : logement (le DAL a proposé d’appliquer la loi de réquisition), école, santé, eau (J.-L. Touly nous a alerté sur les méthodes d’infiltration des multinationales de l’eau dans les espaces démocratiques). Il faut noter l’intervention très applaudie sur l’École d’un camarade JCR de Toulouse.

– Services publics, pivot d’un nouveau modèle social porté par la diversité et la richesse des collectifs régionaux.

– Services publics et Europe, avec la pétition européenne pour une directive sur les services publics soutenue par la Confédération européenne des syndicats et le projet fin 2007 du premier Forum européen des services publics.

Ces débats ont été entrecoupés par les interventions des représentants des candidats à la présidentielle (PS, PCF, Verts, Bové, Schivardi). Présent, Olivier Besancenot a clairement posé le problème du monopole.

Rendez-vous est pris pour une grande manifestation nationale (à l’exemple de Guéret), à trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, qui revêtira ainsi une très forte signification citoyenne.


Les services publics s’invitent

dans la campagne électorale !


« Pour un printemps

des services publics »


Tous à Firmi, dans l’Aveyron,

le 31 mars !


Marie-Pierre Lesur

PROGRAMME
Les services publics : état des lieux, état des luttes, propositions...Tous ensembles exigeons des services publics de qualité.

- Le matin à partir de 9h : accueil des participants et délégations
- De 10h30 à 12h deux ateliers sur le thème « état des lieux » et/ou Visite des stands des organisations participantes
- 12h apéritif, repas
- De 13h30 à 15h deux ateliers sur le thème « propositions » et/ou Visite des stands des organisations participantes - À partir de 15h, défilé à Firmi puis acte symbolique (plantation d’un arbre des SP) sur la place de la mairie. Allocution du maire.

- A partir de 17h, réunion plénière

Intervention du président du collectif Aveyronnais, Restitution des débats par les rapporteurs, Conclusion par le président de la convergence nationale.

- Apéritif-concert.

Organisations : convergence nationale des collectifs de défense et de développement des services publics, collectif Aveyronnais, collectif Lotois, collectif antilibéral du bassin, collectifs antilibéraux, SE UNSA, UNSA12, FSU12, ATTAC12, FCPE12,UD CGT, SUD12, Résistance Sociale, ANRPA (retraités), PRS, LCR, MRC, PRG, PCF, PS12, Les Verts.

AIRBUS: Menteurs et escrocs…

Par Jean-Michel Audoin

2007, l’année de tous les risques pour Airbus. À longueur de journaux, de communiqués, de fuites savamment organisées, on martèle, et dans l’opinion, et chez les salariés, que la situation est grave, vitale même pour certains.

Et tout le monde attend que la sanction, appelée « Power 8 », tombe, en espérant ne pas en faire partie. Qui sont-ils pour nous donner des leçons ? C’est la direction d’Airbus, appuyée par son conseil d’administration, qui mène la danse.

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Voir la video de Besancenot à la manif AIRBUS

Siemens VDO-TOULOUSE

Une grève exemplaire… qui a gagné !

Du 21 au 24 novembre 2006 les salariés de l’usine Siemens VDO de Toulouse, rejoints ensuite par les salariés de Siemens Boussens, ce sont mis en grève et ont réclamé une augmentation de salaire prise sur les bénéfices de 65 millions d’euros de l’entreprise. La revendication de départ était de 150 E pour tous. 40 E ont été obtenus. Le Piment Rouge, qui a rendu compte de cette lutte exemplaire dans son dernier numéro, a rencontré Luc Sénéchal et Olivier Grimoux, deux des élus syndicaux qui ont mené ce combat avec les salariés.

Interview…

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JOSÉ BOVÉ: L'unité exige clarté politique

Par Frédéric Borras

José Bové a annoncé le 1er février sa candidature à l’élection présidentielle. Loin de nous l’idée de lui en contester le droit et la légitimité s’il se considère comme le mieux à même de défendre les idées qui lui sont chères. D’ailleurs, nous partageons trop de combats sur le terrain avec José Bové et ceux qui le soutiennent, contre la mondialisation libérale ou les OGM, pour que nous vivions sa candidature comme celle d’un adversaire. Nous sommes totalement solidaires face à l’acharnement judiciaire qu’il subit. Notre ennemi préféré reste le Medef, la droite et l’extrême droite et il n’y a aucune raison pour que cela change.


En revanche on comprend moins bien l’appel qu’il a lancé à Olivier Besancenot pour qu’il retire sa candidature. Outre le fait qu’il s’agit-là d’une demande bien tardive – la campagne est tout de même désormais bien lancée –, elle pose également un problème politique.

Dans sa déclaration de candidature, José Bové revendique d’être le candidat unitaire issu du mouvement dit du 29-Mai. Or la plupart des forces politiques issues de ce mouvement, à l’exclusion de la gauche des Verts et des Alternatifs, ne soutiennent pas sa candidature. Seule une partie des collectifs antilibéraux se reconnaissent dans cette initiative. Le PCF a choisi sa propre candidate, les républicains de gauche ne le soutiennent pas, la plupart des camarades des minorités de la LCR non plus. Et nous avons fait le choix de maintenir la candidature d’Olivier Besancenot…

Par définition, il ne peut donc y avoir de candidature « 29-Mai canal historique » car, pour qu’elle le soit véritablement, il faudrait que cela soit une candidature commune.

La composante écolo-alternative qui soutient la candidature Bové ne peut pas en toute honnêteté se réclamer du label « antilibéral unitaire » et demander aux autres de se retirer.

De quelle légitimité démocratique pourrait se prévaloir une candidature qui après avoir réclamé des primaires s’est soustraite au vote en décembre des collectifs ? De quelle légitimité politique supplémentaire pourrait se prévaloir une candidature qui partage avec celle de Marie-George Buffet les mêmes textes stratégiques et le même programme adoptés en septembre et en novembre, que la LCR n’a pas ratifié pour des raisons politiques ? Une pétition électronique ne peut remplacer le vote de forces militantes dans le cadre d’un débat contradictoire.

Enfin, pour une partie de ses soutiens, la candidature de José Bové n’est pas faite pour aller au bout. Clémentine Autain ou Claude Debons par exemple, anciens porte-parole du mouvement pour des candidatures unitaires, font savoir haut et fort qu’ils retireront leur soutien à José Bové si, à la mi-mars, il s’avérait qu’elle n’est toujours pas devenue un outil de convergence mais au contraire un facteur de division.

L’antilibéralisme conséquent, qui est pour nous l’anticapitalisme, n’a pas besoin de sauveur suprême ni d’homme providentiel. Mais de clarté et de constance politique. Surfer sur le dépit de militants orphelins d’une candidature vraiment unitaire, alimenter un rejet « anti-appareil », en réalité anti-force politique, c’est peut être obtenir un succès un tantinet démagogique, mais au service de quelles perspectives ? De quel projet politique ?

De même, est-il utile de brouiller les repères sur une question aussi essentielle que les rapports au social-libéralisme ? En quelques mois, José Bové a défendu le regroupement des antilibéraux derrière Fabius, puis accepté le cadre du texte « Ambition Stratégie » dont on connaît les ambiguïtés liées aux pressions de la direction du PCF… Et voilà que maintenant (fin janvier !) on rebondit sur des formules de refus de gouvernement avec le PS prononcé dans une réunion militante… mais pas reprises dans la déclaration du candidat. On est en droit d’être un peu plus exigeant et surtout, un peu moins agnostique !

Ces soubresauts et ces retournements sont, bien entendu, le produit d’une accélération de la redéfinition du paysage politique, nourrie par la crise du PCF et la volonté de milliers de militants, jusque-là inorganisés, de s’engager sur le terrain électoral. Mais toutes les forces qui interagissent dans cette recomposition ne vont pas dans le même sens, et pas toutes dans le bon sens. La direction du PCF veut rassembler toute la gauche, PS compris, sur une base antilibérale. D’autres cherchent à unifier toutes les forces à gauche du PS, mais en laissant ouverte les possibilités d’alliance avec celui-ci au gouvernement et dans les exécutifs des grandes villes et régions. D’autres veulent que s’exprime une nébuleuse mouvementiste et écolo-radicale, d’autres encore une convergence républicaine de gauche et keynésienne. Il existe aussi un courant plus radical qui aspire à construire une nouvelle force politique anticapitaliste. C’est celui-là que nous voulons rassembler et qui peut trouver comme porte-voix, à cette présidentielle, notre camarade Olivier Besancenot.

Nous ne ferons pas machine arrière, car le profil et la candidature d’Olivier Besancenot présentent une spécificité par rapport à toutes les autres : elle incarne avec plus de netteté le renouvellement, l’indépendance vis-à-vis du PS, l’alternative anticapitaliste, les aspirations des salariés, des jeunes, des chômeurs et tout le spectre de leurs luttes, du CPE à la grève de 2003, y compris en passant par l’altermondialisme. Olivier Besancenot a un profil politique que personne d’autre n’a : c’est un jeune, un travailleur salarié, qui incarne le mieux leurs aspirations et leurs luttes. Ainsi, Olivier Besancenot, avec la LCR, continue évidemment sa campagne pour défendre, face à Sarkozy et à l’extrême droite, un projet anticapitaliste, un projet alternatif aux alliances institutionnelles autour du PS, sans lequel les espoirs issus du 29-Mai ne trouveront pas de réalisation.

Crash sociala à AIRBUS, intervention de JM Audouin au meeting de Toulouse

Besancenot avec les salariés d'Airbus, manif de Toulouse

TARN-ET-GARONNE : Réseau Éducation sans frontières

Photothèque Rouge/JMB

Par Maryse Alayrac

Le 13 juillet 2006, a été créé à Montauban Réseau Éducation sans frontières 82 (RESF 82). Plusieurs associations (Emmaüs, CIMADE, Ligue de l’enseignement, Secours catholique…), syndicats (Solidaires, CGT, FSU…), partis politiques (PCF, LCR…) et particuliers ont participé à cette création. La section de la LCR du Tarn-et-Garonne était présente dans cette démarche.


Les objectifs de ce réseau sont de s’opposer aux expulsions d’enfants sans papiers scolarisés en France et de leurs familles et de mettre en œuvre les démarches nécessaires à la régularisation de ceux-ci. Plus globalement c’est de s’opposer à la politique d’immigration du gouvernement (voir dans l’encadré le texte adressé au préfet de Tarn-et-Garonne lors de la création de RESF 82).

À partir de cette création, plusieurs actions ont été engagées :

– parrainage de jeunes sans papiers à Moissac et à Montauban,

– soutien et aide aux familles présentant une demande de régularisation dans le cadre de la circulaire Sarkozy,

– opposition aux expulsions prévues,

– demandes de rencontre avec le préfet.

Pour les parrainages, certains maires ont été sollicités. Le maire de Moissac avait d’abord donné son accord puis s’est rétracté. Certains conseillers municipaux ont accepté de s’engager. Dans ce cadre-là, au mois de juillet 2006, un pique-nique a été organisé à Moissac et un rassemblement à Montauban.

En ce qui concerne l’opposition aux expulsions, un rassemblement a lieu tous les vendredi à 17 h 30 devant la préfecture de Montauban pour protester contre celles-ci. Ce rassemblement continue aujourd’hui et s’adapte à l’actualité du moment.

La LCR participe depuis le début à toutes ces actions ainsi qu’aux assemblées générales qui se déroule le mardi à 18 heures. Cependant RESF 82 agit surtout au coup par coup sans qu’une ligne politique clairement définie s’en dégage. Les décisions sont prises dans l’urgence et l’impulsion du moment. Des personnes nouvelles assistent chaque fois aux assemblées et il est difficile parfois de comprendre quelles sont les associations et organisations qui participent au réseau. On y trouve des personnes de différents horizons. Cela a quand même pour effet positif d’impliquer des individus dont ce n’est pas l’habitude. Pendant plusieurs mois (jusqu’à la fin de l’année 2006), 150 à 200 personnes étaient présentes à chaque rassemblement.

La spontanéité des prises de décisions empêche qu’une discussion préalable se fasse au sein de chaque organisation. Il s’agit alors de s’adapter plutôt que d’anticiper ou de donner une position après concertation. Toutefois malgré toutes ces limites il nous semble important que la LCR du Tarn-et-Garonne reste engagée dans cette action car la défense des sans-papiers restent une de nos préoccupations. RESF 82 nous donne l’occasion d’une action collective sur le terrain, d’une confrontation de nos idées avec celles des autres, d’une expression ouverte.

Notre réflexion politique se fera ailleurs, l’un n’étant pas incompatible avec l’autre.

Aujourd’hui RESF 82 reste présent sur le terrain en tenant un stand tous les samedis sur le marché de Montauban. Il continue de participer à toutes les actions de soutien aux sans-papiers.

VENEZUELA : 18 questions et réponses sur le socialisme du XXIè siècle

"Subversion radicale autour du monde: A bas le capitalisme" Photo Yannick Bovy

Par Haiman El Troudi*
Traduction : Mathilde Gauvain, Romain Migus.

Suite à la publication d'une partie de notre manifeste intitulé "Oui, le socialisme !", nous avons choisi de faire parler un acteur du processus révolutionnaire vénézuelien actuel. Seul processus qui, aujourd'hui, cherche à sortir du modèle libéral. L'intérêt de leurs débats, malgré la différence entre les situations vénézueliennes et françaises est de montrer qu'avec de la volonté anticapitaliste claire, de la créativité et une véritable confiance en ceux qui souffrent et veulent changer de condition, on peut affronter la plus grande puissance mondiale et bâtir une société plus juste. Ce n'est pas de l'utopie mais bien la réalité des vénézueliennes et des vénézueliens d'aujourd'hui...


1.Le socialisme du XXIè siècle peut-il coexister avec l'entreprise privée?


La carte jouée par toutes les expériences du socialisme réel du siècle dernier a été fondée sur la recherche de l'égalité basée sur la propriété sociale des moyens de production. Avec l'élimination de la propriété privée, ces expériences socialistes affirmaient assurer l'élimination des inégalités sociales, donnant ainsi naissance à une société sans classes.

A part en de notables exceptions, cela ne s'est pas passé ainsi. Même si l'Etat était propriétaire des moyens de production, la division en classes perdurait malgré tout : d'un côté la bureaucratie étatique privilégiée et nantie, les « représentants » de la société dans l'administration du gouvernement, et d'un autre, la population privée d'espaces pour la participation à la gestion publique, mis à l'écart de l'exercice d'un pouvoir populaire et démocratique.
En grande part, leur échec est venu d'une erreur : ne pas interpréter la dialectique des processus qui naissent et se développent au milieu de contradictions importantes et de résistances.

En cela, le Socialisme du XXIè Siècle (SSXXI) doit être compris en termes de processus; son idéal étant d'établir de nouvelles relations de « vivre-ensemble » fondées sur l'égalité, la justice sociale et la solidarité, en instaurant pour cela un nouveau mode de production. Réaliser cet idéal suppose d'effectuer un long chemin, que les théoriciens nomment la transition. La transition vers le socialisme peut durer de longues années, ce sera peut-être le travail d'une génération.
Le défi dans cette transition est d'obtenir un consensus.

Rappelons-nous que la révolution bolivarienne est pacifique, et transformer pacifiquement le Venezuela suppose le dialogue des savoirs et le respect de la pluralité d'opinions. Que se passerait-il dans le pays si on décidait brusquement d'étatiser ou de nationaliser toutes les entreprises?

Ceci n'est pas le cas. Le cap vers le socialisme peut toujours, sans aucune difficulté, développer l'initiative privée qui accepte les nouvelles règles du jeu. Rappelons-nous que Marx lui-même n'était pas opposé à la propriété privée gagnée dans l'effort et l'honnêteté. Tant pis pour ceux qui s'excluent eux-mêmes, pour ceux qui se refusent à reconnaître que le socialisme est notre nouvelle réalité.

Pour ceux qui n'ont pas écouté le Président Chavez dire qu'il n'existe pas de recette du socialisme, je le répète, nous construirons le Socialisme du XXIè Siècle de manière collective, et l'idée est de prendre de la distance avec les erreurs des socialismes du XXè Siècle. Le développement national requiert le concours de tous : l'Etat, les institutions privés et les communautés organisées.

Pour l'instant – et nous ne savons pas pour combien de temps-, il est donc question d'un modèle d'économie mixte : la propriété sociale des moyens stratégiques de production aux mains de l'Etat; dans tous les autres secteurs économiques, la propriété privée aux mains de particuliers sera possible, qu'elle soit individuelle ou collective; et enfin la gestion populaire directe sur la propriété sociale, assumée par une communauté ou des organisations créées à cet effet.

Les membres d'une organisation de ce type ne sont pas les propriétaires, ils ont l'usufruit des facteurs de production tant qu'ils y travaillent. En décédant ou en quittant l'organisation productive, ils ne peuvent pas transmettre leur droit, ni le céder, ni le vendre.


2.Quels sont les changements que doit expérimenter le secteur privé actuel pour s'adapter le socialisme du XXIè siècle?

Le Président Chavez avait déjà lancé une proposition en 2005 : se constituer en Entreprises de Production Sociale. Dans ce cadre, l'activité privée participe en co-responsabilité avec la Souveraineté Productive Nationale, respecte un ensemble de pré-requis ordonnés par l'Etat, et de cette manière peut accéder aux bénéfices que cette structure offre : exonérations fiscales, marchés d'Etat, financement, machines, etc...

Dans le livre «Entreprises de Production Sociale, instrument pour le Socialisme du XXIe siècle», nous rapportions notre opinion quant aux traits caractéristiques que toute EPS doit incorporer progressivement :

1. La Responsabilité Sociale de l'Entreprise : les entrepreneurs dispensent des oeuvres sociales au bénéfice de la communauté;
2. lien avec les problèmes locaux : elles apportent leur soutien à l'organisation sociale, et à la recherche de solutions, elles s'articulent avec les Conseils Communaux, etc;
3. Elles produisent pour satisfaire les besoins sociaux, et non pas dans l'objectif de vendre pour vendre et d'augmenter ses revenus : elles ne cherchent pas à stimuler la consommation de biens superflus ou luxueux, elles se concentrent sur la fabrication de produits fondamentaux pour la subsistance humaine;
4. Redistribution des excédents entre les propriétaires des entreprises, les travailleurs et la société : elles ne s'enrichissent pas aux dépens de l'exploitation du travail d'autrui, mais partagent au contraire les marges de bénéfices;
5. Diminution des bénéfices particuliers et augmentation des bénéfices sociaux : les EPS gagnent le nécessaire et réduisent les prix des marchandises au maximum, en bénéfice de la population;
6. elles tissent des relations de Commerce Equitable : elles rompent les chaînes et les filets de la distribution et de la spéculation, en échangeant leurs marchandises avec le moins d'intermédiation possible;
7. elles s'incorporent aux plans de formation des travailleurs, et en cela elles contribuent à diffuser la culture et à élever les consciences
8. elles construisent des relations de démocratie directe à l'intérieur des unités de travail : élection des représentants et des administrateurs, rendu de comptes, contrôles sociaux des travailleurs, révocabilité des mandataires;
9. la production est guidée par les principes de la valeur d'usage de la marchandise : on ne produit pas pour la valeur commerciale de biens déterminés, outre le fait que la rentabilité de l'entreprise de rime pas avec qualité...
10. elles donnent une rémunération digne et régulière aux travailleurs : à chacun selon ses besoins et son travail;
11. elles destinent la production à ceux qui en ont le plus besoin : elles s'intégrent de façon désintéressée aux Plans de Protection Sociale destinés à ceux qui sont en situation de grande pauvreté et d'exclusion ;
12. elles prennent un engagement écologique pour les générations futures;
13. elles s'articulent avec les Plans Gouvernementaux de Développement comme les Noyaux de Développement Endogène (1), les budgets participatifs, les cabinets mobiles;
14. elles créent et/ou encadrent de nouvelles entreprises, coopératives ou associations productives sans but lucratif et sans y rechercher un intérêt économique
15. elles appliquent les nouveaux protocoles de service au public : traiter dignement les travailleurs, les clients et toutes les personnes en général, dépasser les pratiques bureaucratiques clientélistes et les dysfonctionnements hérités de la IVe République.

Même si les EPS sont propriétaires de certains moyens de production, elles agissent selon un logique solidaire, ne retirant que le bénéfice nécessaire, sans chercher le surprofit, et collaborant avec l'Etat pour l'instauration d'une société juste, inclusive et égalitaire. Il ne s'agit pas ici d'entrepreneurs dont l'unique but est l'accumulation démesurée. Les EPS ont une conscience sociale, elles organisent leur activité productive en fonction des besoins du peuple. Les entrepreneurs savent qu'ils gagneront de l'argent mais qu'il s'agira de richesse obtenue par le travail.

Le programme « Fabrica Adentro » (2) a déjà incorporé plus de mille entrepreneurs, avec l'idée de transformer leurs entreprises en EPS. Ceux qui ne sont pas disposés à le faire ne pourront pas espérer obtenir d'aides publiques, devront payer leurs impôts, respecter la loi, et fatalement devront se soumettre à l'opinion publique nationale, chaque jour plus consciente et mobilisée pour construire le socialisme.

3.Autant de marché que possible et autant d'Etat que nécessaire?

Certains défendent cette thèse. Pas moi. Entre autres parce qu'elle laisse de côté la communauté organisée qui participe à la production.

Selon moi, dans le Socialisme du XXIè siècle, la communauté s'organise aussi bien pour assurer les fonctions de gouvernement local : Conseils Communaux, Conseils Locaux de Planification Publique, contrôle citoyen, prises de décision, etc..., que pour entreprendre des activités productives : coopératives, EPS, entreprises autogérées ou cogérées, associations de mutuelles, etc... C'est-à-dire en fait pour prendre en charge les domaines du pouvoir politique et du capital. La communauté est protagoniste, et pas uniquement un acteur de la répartition.

La relation entre l'Etat, le marché et la communauté doit toujours dépendre de la capacité d'organisation de la communauté. C'est un triangle orienté par la communauté. Il ne peut en être autrement dans le socialisme, puisque c'est le bénéfice collectif qui indique le Nord, pas celui des secteurs dirigeants ni de groupes privilégiés.

Parmi les hypothèses de l'économie politique, le marché suppose une production sociale et une appropriation privée, ce qui est le contraire même du socialisme. L'équation correcte est «production sociale + appropriation collective». Le rôle de l'Etat est de servir de pilier et de moteur du processus, il ne doit pas s'ériger sur la société et la diriger, mais faire pleinement partie de la société.

L'Etat vénézuélien héritier de la IVè République n'est pas un Etat révolutionnaire, mais est au contraire un Etat déformé, inefficient, corrompu et clientéliste. Il faut donc construire un nouvel Etat démocratique, dans lequel le peuple soit au centre de la prise de décisions. Le marché, qui est ici toujours défini comme le champ où s'échangent les biens et services pour la satisfaction des besoins réels de la population, doit se plier aux règles et à l'intérêt de la majorité.

4.Le modèle rentier toujours en place entraîne le consumérisme. N'est-ce pas une contradiction que la politique sociale du gouvernement se place sous ces auspices?

Le pari du gouvernement bolivarien a été celui de l'inclusion sociale fondée sur la satisfaction des besoins réels de la population, aussi bien que le plan matériel que culturel, et sur le soutien à la consommation de ces biens, notamment pour les secteurs pauvres et marginalisés de la société. Le nivellement des conditions de vie doit se faire par le haut, afin que nous puissions tous vivre dignement et bénéficier d'une certaine qualité de vie. Il s'agit de former une sorte de classe moyenne, mais qui soit une catégorie socio-économique médiane agissant au sein de relations et de valeurs socialistes, et non régie par la logique capitaliste.

Il faut bien distinguer la consommation et le consumérisme. La consommation est une activité absolument nécessaire à la vie, qui consiste dans l'achat rationnel de biens et services nécessaires : alimentation, toit, chaussures, énergie, services, sécurité sociales, etc. Le socialisme alloue à tous l'accès à ces consommations vitales.
Le consumérisme est une consommation démesurée, superflue, créée par la soif d'enrichissement du capitalisme, ou, ce qui revient au même, c'est une attitude frivole et superficielle qui consiste à acheter pour acheter tout ce que propose le marché, une forme de mercantilisation extrêmement développée. Pour assurer leur subsistance, le capitalisme et le marché nécessitent une société de consommation sous l'égide du consumérisme.

Ce que la révolution a accompli, c'est la redistribution de la rente nationale pétrolière en priorité aux exclus. Cela a si bien fonctionné que, très récemment, les secteurs les plus vulnérables de la société ont commencé à épargner.

5.Comment sera le modèle économique qui se substituera au capitalisme?

La métaphysique du capitalisme, c'est l'idée de la rupture de stock : les ressources de la planète sont insuffisantes pour que tous puissent s'enrichir. Seule une minorité privilégiée y parvient, à travers l'exploitation du travail d'autrui et des moyens de production. Moins de 15% de la population mondiale concentrent plus de 80% des richesses.

Au contraire, le socialisme repose sur la théorie de l'abondance : il existe sur Terre suffisamment de ressources pour subvenir aux besoins de la population mondiale si elles sont distribuées équitablement. Pour cela la révolution bolivarienne a redistribué les richesses entre tous...

Il est ici question d'un nouveau modèle économique qui se forgera à la lumière des circonstances historiques qui résultent de la transition vers le socialisme. Celle-ci, de la voix même du Président Chavez, sera une économie mixte mais construit autour de nouvelles relations productives, auxquelles participeront les communautés organisées et les petites, moyennes et grandes entreprises, aussi bien publiques que privées.

6.Le coopérativisme est-il le modèle qui soutiendra la nouvelle économie?

Les coopératives sont des formes d'association dont la propriété est privée mais collective. Le coopérativisme n'est pas une forme d'organisation typiquement socialiste, il peut exister également au sein d'une structure capitaliste. La propriété collective et la propriété sociale sont deux choses bien distinctes.

La révolution bolivarienne a vigoureusement encouragé toutes les modalités possibles d'organisation productive. Nous sommes passés de 12.000 à plus de 140.000 coopératives. Un large système de micro-financement qui démocratise le crédit est implanté. En accordant des terres et des machines, on augmente les capacités de production. La mission « Vuelvan caras » (3) va vers les gens et crée des noyaux locaux pour le développement endogène. La mission « Fabrica adentro » accorde des bénéfices aux entreprises privées. On encourage la constitution d'entreprises de production sociale, etc...

Comme nous pouvons voir, tout ne se fonde pas sur le modèle coopératif. Nous croyons au coopérativisme, mais nous ne le considérons pas comme la forme unique sur laquelle repose notre stratégie économique productive.

7.Quels sont les secteurs stratégiques de l'économie susceptibles d'être nationalisés ou étatisés?

Tous les moyens de production stratégiques sont susceptibles d'être étatisés et/ou nationalisés au nom de la sûreté et de la souveraineté nationales... Pour donner un inventaire approximatif de ces ressources stratégiques, on pourrait citer : l'énergie quelqu'en soit la source (pétrole, gaz, électricité...), l'eau, l'air, les réserves de biodiversité, les industries productrices de matière première pour le secteur industriel, les télécommunications, les terres non cultivées, les trains et tramways, l'exploitation de minéraux précieux et à haut contenu radioactif.

Le secteur bancaire est également un outil de production stratégique, mais selon moi il ne devrait pas faire l'objet d'une étatisation, à moins que les entreprises privées ne contreviennent aux dispositions de la loi et ne portent atteinte aux intérêts nationaux.


8.Les nationalisations et étatisations représentent-elles un quelconque risque?

Ceux qui associent le socialisme à l'étatisation se trompent. Les expériences historiques d'un « tout-étatisation » ont conduit au capitalisme d'Etat. Le socialisme du XXIè siècle que le Président Chavez nous invite à construire collectivement doit apprendre des manques et des erreurs du passé, dans le même temps où il doit se servir des expériences couronnées de succès si elles sont applicables à la réalité vénézuélienne.

Les craintes au sujet des étatisations sont infondées, les autorités n'ont fait aucune annonce ni n'ont adopté aucune attitude hostile à la propriété privée. Ce que nous sommes en train de faire est de remettre de l'ordre dans les dysfonctionnements générés par les secteurs antinationaux qui cherchent à semer la confusion et la déstabilisation; j'en prends pour exemple ce qui s'est passé récemment avec les blocages d'approvisionnement en nourriture.

A ce sujet, le Président Chavez a fait le commentaire suivant : « la propriété privée sera « supprimée et éliminée » quand elle porte atteinte aux intérêts de la communauté pour laquelle elle est supposée travailler ». Maria Cristina Iglesias (4) a dit : « Exproprier les moyens de production : NON!, mais les mettre au service du peuple! ».

A ceci j'ajouterais, en réfléchissant aux questions de l'inefficience des institutions de l'Etat hérité de la IVè République, au bureaucratisme et à la corruption : l'Etat vénézuélien serait-il en mesure de gérer tous les moyens de production si ceux-ci passaient sous son contrôle? Pour l'instant, j'en doute.

Le processus bolivarien s'oppose aux privatisations autant qu'il s'oppose au pouvoir des monopoles, mais il a également appris les leçons de l'histoire, et à cet égard il sait que la nationalisation des entreprises ne garantit pas que celles-ci soient gouvernées par le peuple et pour le peuple.

9.Pourquoi est-ce si important de dépasser le capitalisme?

Parce que c'est impératif pour l'humanité. La survie de l'espèce humaine sur la planète n'est pas viable au sein du capitalisme.

La promesse du capitalisme est la richesse. Le problème est que pour être riche il faut posséder en abondance des biens matériels et financiers, et les premiers, présents dans la nature aussi bien sous forme de matières premières que de produits transformés, ne sont pas illimités, encore moins lorsqu'ils ne sont pas renouvelables. Par conséquent, avec plus de 6 milliards d'habitants dans le monde, il est difficile de garantir à tous une part importante dans la répartition des richesses.

La promesse faite par le capitalisme est irréalisable; sa réalisation nécessiterait plusieurs planètes comme la Terre.

Pour chaque capitaliste riche, il y a des millions de personnes plongées dans la misère et une part de ressources qui s'épuise. La richesse des privilégiés s'est nourrie de l'exploitation des autres et de la destruction de l'environnement. Il est essentiel d'avoir cette réalité à l'esprit lorsqu'on peut être hypnotisé par les attraits de la richesse : si la grande majorité des habitants du monde se décidait à devenir riche et y parvenait – hypothèse d'école -, il y aurait derrière cette impossible réalisation un paysage désertique et une quantité incommensurable d'individus exploités et poussés au fond d'un abîme de misère.

Le capitalisme alimente ses propres résistances et ses propres antagonismes. Ils sont peu nombreux, ceux qui ne reconnaissent pas son ordonnement irrationnel du monde, non seulement en raison de sa logique d'oppression et d'exploitation, mais surtout pour sa capacité à générer des antivaleurs.

Ce système infâme repose sur « l'exploitation de l'homme par l'homme »; il enrichit une classe dominante et minoritaire aux dépens de la misère de la majorité, il prive les travailleur-se-s de la possibilité de disposer de la richesse qu'ils créent eux-mêmes.

Les caractéristiques du capitalisme, dans sa marche historique, ont été de rompre les liens sociaux, de désintégrer les communautés, d'épuiser les ressources naturelles et de prolétariser des continents entiers. Nous voulons dépasser le capitalisme dans la mesure où nous voulons instaurer : un nouveau système de relations sociales dans lequel les intérêts privés ne primeraient pas sur les intérêts collectifs. Nous voulons fonder des relations sociales qui favorisent le triomphe de la fraternité sur l'égoïsme, du bien-être collectif sur l'individualisme, de l'égalité sur l'iniquité sociale, de l'inclusion sur l'exclusion, des besoins sociaux sur la richesse privée, du travail digne sur l'exploitation, de l'efficience socialiste sur l'inefficience capitaliste, de la satisfaction des besoins réels sur le consumérisme.

La promesse du socialisme est celle d'un développement humain intégral. Des hommes et des femmes qui se réalisent matériellement et culturellement. Pour cela il n'est pas nécessaire d'être riches, il suffit de calquer les conditions de vie de l'ensemble de la population sur celles de la classe moyenne.

10.Est-il possible de conjuguer le socialisme du XXIè siècle avec une économie basée sur l'exportation de pétrole?

C'est parfaitement possible. C'est peut-être cette situation particulière d'abondance de ressources d'hydrocarbure qui a créé les conditions de possibilité de notre révolution.

La richesse en pétrole et en gaz, loin d'être un obstacle pour la transition vers le Socialisme en est le catalyseur. Que se passerait-il si nous ne disposions plus de ressources pour la relance de la production nationale et la lutte contre la pauvreté? Qu'a donc fait l'ex URSS pétrolière dans ses années de plein essor ? Redistribuer la richesse, exactement ce que nous faisons ici.

Dans tous les cas, le défi est de vaincre la culture paternaliste, clientéliste, assistancialiste, et populiste hérité du consensus punto-fijiste (5). Le défi est de nous éloigner de la logique capitaliste alimentée durant l'époque de la Venezuela saoudite, où tout était acheté par le pétro-argent.

11.Le Socialisme du XXIe siècle sera-t-il un retour au troc ?

Il est difficile d'instaurer un système de troc dans le système globalisé d'aujourd'hui. Dans une des petites îles de Cuba, plusieurs essais d'économie fondée sur l'échange ont été tentés et les résultats n'ont pas toujours été positifs.

Cependant, je suis partisan de l'idée que des économies complémentaires échangent des biens et des services, comme nous le faisons déjà à travers l'ALBA (6). En échange du pétrole, le Venezuela reçoit des vaches uruguayennes, des semences argentines, du soja bolivien, ou des services médicaux cubains,…

Il est possible que le troc et la circulation de monnaie locale puissent s'instaurer dans des espaces réduits, comme par exemple dans les nouvelles villes fédérales socialistes, dans les noyaux de développement endogènes, entre coopératives et EPS, etc… mais pas dans le contexte élargi de l'économie régionale et nationale.

12.Est-il possible que l'industrie pétrolière soit régie par le modèle de cogestion ? (7)

Pas pour l'instant. Nous devons d'abord continuer de développer la culture cogestionnaire avant de l'adopter dans la principale industrie du pays, principale source de revenue nationale.

En vue d'éclairer ce concept, pour que nous soyons d'accord sur la définition, par cogestion, j'entends parler du partage de la gestion entre les travailleurs d'une entreprise qui assument par là des rôles de gérants, pratiquent la démocratie interne pour la l'élection des autorités qui devront rendre des comptes de manière transparente, ouvrir les caisses noires des administrations, et où les mandatés comme les fonctionnaires peuvent être révoqués. Le tout sur la base du critère de l'efficience productive… Je ne pense pas la cogestion comme un système fondé sur la participation actionnariale des travailleurs dans leur industrie.

PDVSA est et doit continuer à être à tous les Vénézuéliens et Vénézuéliennes.

13.Peut on avancer une définition temporaire du Socialisme du XXIe siècle ?

Le Socialisme du XXIe siècle ne peut pas encore être confiné dans une définition temporaire rigide. Je préfère avancer certaines caractérisations qui pourront être interprétées au final comme un système de traits distincts.

Dans tous les cas, nous proposons des idées pour le débat qui vient de commencer sur ce thème : le Socialisme du XXI siècle est un nouveau socialisme, d'un nouveau type, qui cherche à dépasser les erreurs du passé tout en gardant les apports positifs, qui retient des autres expériences le profond sens humaniste et les relations fraternelles et libertaires, mais qui sera défini au prisme du nouvel ordre mondial et de la spécificité vénézuélienne.

Un Socialisme pensé et élaboré dans les champs féconds de l'originalité et de la créativité de ce peuple d'artisans et d'orfèvres. Un Socialisme forgé dans la justice de nos libertadores, un Socialisme au parfum d'utopie réalisable. S'interrogeant sur les incertitudes de ce qui est en train de naître. Annoncé dans les rues pavées du temps présent. Diabolisé par la marée basse de ce qui se résiste à succomber. Calomnié par l'écho des voix de ceux qui admettent la fin des idéologies. Vilipendé dans les cocktails de ceux qui trahirent leurs principes et leur conscience.

Mais avant de poursuivre dans l'identification de ses caractéristiques, laissons la parole à ceux qui ont exposé les idées fondamentales du Socialisme.

Avec Marx et Engels, la doctrine socialiste s'impose scientifiquement face au capitalisme, en signalant qu'il s'agit d'un système supérieur au régime capitaliste en en ce qu'il substitue la propriété collective des moyens de production à la propriété privée, en ce qu'il instaure un gouvernement du Peuple et parce qu'il pose les bases d'une société supérieure fondée sur l'égalité sociale et le développement intégral de l'individu.

Selon le Che, "le Socialisme n'est pas une société de bienfaisance, ce n'est pas un régime utopique basé sur la bonté de l'homme. Le Socialisme est un régime auquel on arrive historiquement, et qui a comme base la socialisation des biens premiers de production et la distribution équitable de toutes les richesses de la société, dans le cadre d'une production sociale."

Dans une société socialiste, chacun travaille selon ses moyens et est rétribué selon ses besoins; de cette manière, on gomme les différences sociales entre les personnes.

Dans ce contexte, le défi socialiste du XXI siècle suppose une actualisation de l'idéal précurseur du Socialisme utopique, qu'on peut voir comme une pépinière où de nouveaux idéaux germent dans un horizon enrichi à travers l'Histoire par les enseignements et l'apprentissage des expériences précédentes.

Le nouveau Socialisme doit sauvegarder les idées de liberté, d'égalité, et de fraternité, mais en les rattachant à la base à une spécificité concrète, aux demandes actuelles et ce, à partir d'une analyse critique des réussites et des erreurs historiques du camp socialiste du XXe siècle; il doit aussi signifier democratie sans limites, pluralisme, coopération, bien-être, développement intégral de l'être humain, paix, utopie et amour.

C'est pour ça que, lorsque je me réfère aux idées forces du Socialisme d'un nouveau type, je préfère esquisser ce qu'il ne doit pas être, séductions dans lesquelles la Révolution Bolivarienne évite de tomber :

Ne doit pas être :
12.Un capitalisme d'Etat
13.Populiste-paternaliste
14.Messianique
15.Etatiste
16.Guerrier
17.Athée
18.Avec un Parti unique
19.Totalitaire
20.La copie d'un modèle
21.Ne doit pas pratiquer excessivement un centralisme "démocratique"
22.Protecteur de la division entre dirigeants et dirigés

De la même manière, en me référant au Socialisme du XXIe siècle, je me propose de l'associer aux synonymes suivants. Le Socialisme du XXIe siècle est 1) une nouvelle société, régie par 2) le pouvoir populaire 3) au sein d'une démocratie profondément participative 4) avec une égalité matérielle et culturelle où 5) chacun reçoit de la société ce dont il a besoin pour mener une vie digne et donner selon ses capacités, dans la recherche du 6) développement intégral des êtres humains.

14.Quel sera le changement culturel des vénézuéliens accoutumés aux valeurs négatives du capitalisme ?


Nous voulons une nouvelle société, une femme nouvelle, un homme nouveau mués par la solidarité. Dans cette société devra exister l'égalité matérielle et culturelle entre tous, c'est-à-dire la matérialisation du développement intégral de tous, d'une vie digne et de la pleine réalisation de l'humanité. C'est une société avec des valeurs rénovées.

Entre autres valeurs, l'homme nouveau, la femme nouvelle doivent etre éthiques, justes, pratiquer la réciprocité, participatifs, honnêtes, disciplinés, responsables, humbles, efficients, sociables, créatifs, doivent asumer l'égalité de genre, desintéressés, passionnés, ne pas être individualistes, ni mesquins, ni racistes, ni intolérants, ni adulateurs…

Nous voulons mettre en pratique la formule marxiste : "que chacun s'emploie au maximum de ses capacités et soit rémunéré selon son travail" pour vaincre l'aliénation consumériste, le gâchis environnemental, le culte de l'argent, et la fortune facile, la corruption et l'égoïsme.

15.Socialisme Vs. Corruption. Comment va-t-on livrer bataille?

La corruption est la déviation la plus connue de l'honnêteté. Cette pratique incorrecte est inhérente à tous les domaines sociaux, autant dans le capitalisme que dans le socialisme. La corruption existe dans les deux systèmes, dans l'administration publique comme dans le secteur privé, dans les foyers comme dans les institutions, chez les hauts cadres ou agents publics comme chez ceux de moindre rang.

La corruption est l'acceptation du style de vie matérialiste que nous impose l'idéologie capitaliste. La corruption est la fille de la recherche avide d'une richesse facile et de l'esprit de luxe induit par le fétichisme de la marchandise.

Un tel mal mérite une attention particulière centrée sur la personne et la société. L'éducation a un rôle de premier ordre à jouer dans cette bataille. Le socialisme éduque l'être humain afin que celui-ci devienne une personne capable d'utiliser de manière adéquate sa liberté, sans transgresser les normes et principes déterminés pour le bien commun au sein de son organisation et de la société.

C'est pourquoi la corruption ou la diminution de l'éthique publique sont le résultat d'un usage inapproprié de la liberté qui, à ne pas être soumis obligatoirement à un certain nombre de valeurs, incite les fonctionnaires et les citoyens à violer et/ou oublier les normes et préceptes qui soutiennent la bonne gouvernance.


16.Comment se manifeste la corruption ?

Les formes par lesquelles se manifeste la corruption sont diverses et variées.
Il y a corruption lorsque les fonctionnaires font profit des marges de liberté qu'ils possèdent dans leurs organisations et emploient le pouvoir et l'autorité qui leur ont été délégués pour leur propre bénéfice. Un exemple de ce type est la demande et/ou l'acceptation de commissions, de récompenses pour ses services.

Un autre exemple : lorsque les citoyens exercent une pression pour obtenir des bénéfices ou des faveurs, au travers de commissions qu'ils offrent aux fonctionnaires. De la même manière, il y a corruption lorsque l'argent public est détourné au moyen de stratagèmes administratifs et juridiques.

Ou encore, la corruption peut s'exprimer quand le devoir n'est pas accompli. De même, la corruption se base sur la mise en valeur de ses intérêts, en accélérant le service sollicité, par l'intermédiaire de l'influence d'un parent ou d'un ami. Enfin, la corruption est associée aux pratiques népotiques.

D'autre part, nous devons définir les pratiques de corruption comme une réponse à des circonstances sociales qui ne peut pas être détachée des actes individuels. Contrairement à ce que l'on pense fréquemment, la corruption ne repose pas sur des individus, mais sur des situations sociales déterminées qui s'insèrent dans les failles de l'éthique publique, que l'on peut attribuer à deux facteurs basiques : a) La présence d'individus moralement faibles b) la préexistence de contextes administratifs, organisationnels, et sociaux qui la favorisent.

17.Comment agir face la corruption ?

Le point de départ sera développé par les socialistes au sein de la fonction publique, en pratiquant de nouvelles conduites :

Traiter les usagers avec respect, accepter ses erreurs et recevoir positivement les conseils, ne pas accepter de commissions pour son travail, être prudent et bien gérer l'information que l'on reçoit, être juste dans sa prise de décision, se baser sur des faits démontrables et non sur des mensonges, des rumeurs ou des ragots, n'avoir aucune préférence pour quelqu'un, ne pas abuser de son pouvoir, tenir sa parole, agir avec transparence et sincérité, ne pas avoir de double morale, faire le maximum d'effort et mettre toute sa connaissance à la tâche, être solidaire, accomplir les objectifs communs, mettre en valeur les personnes pour ce qu'elles sont vraiment sans se laisser influencer par les apparences, respecter les croyances, opinions, coutumes et préférences politiques des autres, et ne pas traiter de manière injuste les personnes dont les points de vue divergent, être respectueux et obéir à la loi et à la justice, ne pas discriminer ses collègues féminines, ne pas utiliser son pouvoir pour dénigrer ceux qui nous sont antipathiques, ne pas harceler sexuellement ses collègues,…


18.Quels moyens appliquer pour combattre la corruption ?

Ce défi suppose une structure complexe, qui implique diverses avancées : l'Education et la morale socialiste, l'exemple des révolutionnaires, la le contrôle social (contraloria social), l'ouverture des caisses noires de l'Etat, la flexibilisation et la simplification des appareils bureaucratiques-administratifs, la démocratisation de la prise de décision aux mains des communautés organisées, la comptabilité publique périodique et transparente de la part des fonctionnaires et autorités du gouvernement, la gestion directe des œuvres publiques par les communautés, qui peuvent aussi participer à leur réalisation, les appels d'offre publics, la bonne administration de la justice, etc. Tous ces moyens nous permettrons d'éradiquer la corruption dans la société.


*Haiman El Troudi: Ancien directeur de cabinet du Président Chavez (2004-05), ancien Secrétaire National du Comando Maisanta durant le referendum d'août 2004, ancien conseiller du Ministère de la Planification, actuellement il est Directeur du programme de recherche sur le Socialisme du XXIe siècle au Centre International Miranda.

Auteur de nombreux ouvrages en espagnol consultables sur :
http://haimaneltroudi.blogspot.com/


Notes des Traducteurs :

(1) Les Noyaux de Développement Endogène sont des centres de développement économique et social, formés autour de coopératives de production et intégrant les unités des missions d'éducation et de santé.


(2) Accord passé entre le Ministère du Pouvoir Populaire pour le Commerce et les Petites et Moyennes Industries et des entrepreneurs vénézuéliens afin de dynamiser l'agencement industriel du pays.

(3) Fondée sur l'article 3 de la Constitution Bolivarienne, la mission Vuelvan Caras vise à encourager le développement des capacités productives au sein des communautés, grâce à des envoyés dans les quartiers populaires qui aident à la création d'organisations productives, notamment sur le plan logistique.

(4) Actuel Ministre du Pouvoir Populaire pour le Commerce et les petites et moyennes industries.


(5) Au sortir de la dictature du général Perez Jimenez, les principaux partis à l'exception du Parti Communiste signèrent un pacte dans la ville de Punto-Fijo qui eut pour conséquence le partage du pouvoir (et du pactole pétrolier) entre les partis social-liberal et démocrate-chrétien durant 40 ans.

(6) ALternative Bolivarienne pour les Amériques. Accord régional signée entre la Bolivie, le Venezuela, Cuba et le Nicaragua qui tend vers une integration régional solidaraire et coopérative. Sa construction s'est faite en réaction à la Zone de Libre Echange entre les Amériques que prétendait imposé les Etats-Unis avant d'échouer devant la nouvelle donne régionale lors du Sommet de Mar del Plata en novembre 2005.

(7) La cogestion est un des modèles de production prônés par le gouvernement bolivarien dans la construction du Socialisme du XXIe siècle. Une série d'entreprise occupée par les travailleurs ont été nationalisé et placé sous le contrôle de l'Etat et des ouvriers, regroupés en une coopérative. Ces derniers assurant la gestion de l'entreprise ne partenariat avec l'Etat.

Souscription 2007 / 150000 €
récoltés 94000 €/ manquent 56000 €

Non, la LCR ne sort pas ruinée de l’élection présidentielle : nous avons construit notre budget de campagne de manière à ce qu’il soit couvert, pour l’essentiel, par le forfait de 800000euros accordé par l’État à chaque candidat. D’autres partis ont été moins prudents… Renforcée, non seulement par le nombre de voix qui se sont portées sur Olivier Besancenot, mais aussi par l’écho de la campagne, pour la première fois, la LCR a présenté ou soutenu plus de 500 candidatures aux élections législatives, beaucoup plus que ce que nous avions prévu et budgétisé. Et là, pas de remboursement de l’État.

Mais les activités de la LCR ne s’arrêtent pas à cela :
– Nous voulons que de nombreux jeunes, chômeurs, salarié-e-s précaires puissent participer à notre Université d’été, au-delà des contraintes financières.

– Nous voulons pouvoir être présents, dès maintenant, avec des affiches, des tracts contre la politique de Sarkozy et sa bande de tueurs des droits sociaux et démocratiques.

– Nous voulons que notre hebdomadaire, Rouge, puisse vivre.
Nous savons que vous comptez sur la LCR pour les luttes futures. La LCR compte sur vous pour l’aider à les mener. En 2006, comme en 2005, nous avons réussi la souscription et dépassé les 150000 euros. En 2007,nous ne doutons pas que nous ferons aussi bien.

D’avance, merci à toutes et tous

Participez à la souscription en envoyant vos chèques pour "lcr souscription" à lcr31 9, rue corneille 31300 Toulouse