JOSÉ BOVÉ: L'unité exige clarté politique
Par Frédéric Borras
José Bové a annoncé le 1er février sa candidature à l’élection présidentielle. Loin de nous l’idée de lui en contester le droit et la légitimité s’il se considère comme le mieux à même de défendre les idées qui lui sont chères. D’ailleurs, nous partageons trop de combats sur le terrain avec José Bové et ceux qui le soutiennent, contre la mondialisation libérale ou les OGM, pour que nous vivions sa candidature comme celle d’un adversaire. Nous sommes totalement solidaires face à l’acharnement judiciaire qu’il subit. Notre ennemi préféré reste le Medef, la droite et l’extrême droite et il n’y a aucune raison pour que cela change.
En revanche on comprend moins bien l’appel qu’il a lancé à Olivier Besancenot pour qu’il retire sa candidature. Outre le fait qu’il s’agit-là d’une demande bien tardive – la campagne est tout de même désormais bien lancée –, elle pose également un problème politique.
Dans sa déclaration de candidature, José Bové revendique d’être le candidat unitaire issu du mouvement dit du 29-Mai. Or la plupart des forces politiques issues de ce mouvement, à l’exclusion de la gauche des Verts et des Alternatifs, ne soutiennent pas sa candidature. Seule une partie des collectifs antilibéraux se reconnaissent dans cette initiative. Le PCF a choisi sa propre candidate, les républicains de gauche ne le soutiennent pas, la plupart des camarades des minorités de la LCR non plus. Et nous avons fait le choix de maintenir la candidature d’Olivier Besancenot…
Par définition, il ne peut donc y avoir de candidature « 29-Mai canal historique » car, pour qu’elle le soit véritablement, il faudrait que cela soit une candidature commune.
La composante écolo-alternative qui soutient la candidature Bové ne peut pas en toute honnêteté se réclamer du label « antilibéral unitaire » et demander aux autres de se retirer.
De quelle légitimité démocratique pourrait se prévaloir une candidature qui après avoir réclamé des primaires s’est soustraite au vote en décembre des collectifs ? De quelle légitimité politique supplémentaire pourrait se prévaloir une candidature qui partage avec celle de Marie-George Buffet les mêmes textes stratégiques et le même programme adoptés en septembre et en novembre, que la LCR n’a pas ratifié pour des raisons politiques ? Une pétition électronique ne peut remplacer le vote de forces militantes dans le cadre d’un débat contradictoire.
Enfin, pour une partie de ses soutiens, la candidature de José Bové n’est pas faite pour aller au bout. Clémentine Autain ou Claude Debons par exemple, anciens porte-parole du mouvement pour des candidatures unitaires, font savoir haut et fort qu’ils retireront leur soutien à José Bové si, à la mi-mars, il s’avérait qu’elle n’est toujours pas devenue un outil de convergence mais au contraire un facteur de division.
L’antilibéralisme conséquent, qui est pour nous l’anticapitalisme, n’a pas besoin de sauveur suprême ni d’homme providentiel. Mais de clarté et de constance politique. Surfer sur le dépit de militants orphelins d’une candidature vraiment unitaire, alimenter un rejet « anti-appareil », en réalité anti-force politique, c’est peut être obtenir un succès un tantinet démagogique, mais au service de quelles perspectives ? De quel projet politique ?
De même, est-il utile de brouiller les repères sur une question aussi essentielle que les rapports au social-libéralisme ? En quelques mois, José Bové a défendu le regroupement des antilibéraux derrière Fabius, puis accepté le cadre du texte « Ambition Stratégie » dont on connaît les ambiguïtés liées aux pressions de la direction du PCF… Et voilà que maintenant (fin janvier !) on rebondit sur des formules de refus de gouvernement avec le PS prononcé dans une réunion militante… mais pas reprises dans la déclaration du candidat. On est en droit d’être un peu plus exigeant et surtout, un peu moins agnostique !
Ces soubresauts et ces retournements sont, bien entendu, le produit d’une accélération de la redéfinition du paysage politique, nourrie par la crise du PCF et la volonté de milliers de militants, jusque-là inorganisés, de s’engager sur le terrain électoral. Mais toutes les forces qui interagissent dans cette recomposition ne vont pas dans le même sens, et pas toutes dans le bon sens. La direction du PCF veut rassembler toute la gauche, PS compris, sur une base antilibérale. D’autres cherchent à unifier toutes les forces à gauche du PS, mais en laissant ouverte les possibilités d’alliance avec celui-ci au gouvernement et dans les exécutifs des grandes villes et régions. D’autres veulent que s’exprime une nébuleuse mouvementiste et écolo-radicale, d’autres encore une convergence républicaine de gauche et keynésienne. Il existe aussi un courant plus radical qui aspire à construire une nouvelle force politique anticapitaliste. C’est celui-là que nous voulons rassembler et qui peut trouver comme porte-voix, à cette présidentielle, notre camarade Olivier Besancenot.
Nous ne ferons pas machine arrière, car le profil et la candidature d’Olivier Besancenot présentent une spécificité par rapport à toutes les autres : elle incarne avec plus de netteté le renouvellement, l’indépendance vis-à-vis du PS, l’alternative anticapitaliste, les aspirations des salariés, des jeunes, des chômeurs et tout le spectre de leurs luttes, du CPE à la grève de 2003, y compris en passant par l’altermondialisme. Olivier Besancenot a un profil politique que personne d’autre n’a : c’est un jeune, un travailleur salarié, qui incarne le mieux leurs aspirations et leurs luttes. Ainsi, Olivier Besancenot, avec la LCR, continue évidemment sa campagne pour défendre, face à Sarkozy et à l’extrême droite, un projet anticapitaliste, un projet alternatif aux alliances institutionnelles autour du PS, sans lequel les espoirs issus du 29-Mai ne trouveront pas de réalisation.
José Bové a annoncé le 1er février sa candidature à l’élection présidentielle. Loin de nous l’idée de lui en contester le droit et la légitimité s’il se considère comme le mieux à même de défendre les idées qui lui sont chères. D’ailleurs, nous partageons trop de combats sur le terrain avec José Bové et ceux qui le soutiennent, contre la mondialisation libérale ou les OGM, pour que nous vivions sa candidature comme celle d’un adversaire. Nous sommes totalement solidaires face à l’acharnement judiciaire qu’il subit. Notre ennemi préféré reste le Medef, la droite et l’extrême droite et il n’y a aucune raison pour que cela change.
En revanche on comprend moins bien l’appel qu’il a lancé à Olivier Besancenot pour qu’il retire sa candidature. Outre le fait qu’il s’agit-là d’une demande bien tardive – la campagne est tout de même désormais bien lancée –, elle pose également un problème politique.
Dans sa déclaration de candidature, José Bové revendique d’être le candidat unitaire issu du mouvement dit du 29-Mai. Or la plupart des forces politiques issues de ce mouvement, à l’exclusion de la gauche des Verts et des Alternatifs, ne soutiennent pas sa candidature. Seule une partie des collectifs antilibéraux se reconnaissent dans cette initiative. Le PCF a choisi sa propre candidate, les républicains de gauche ne le soutiennent pas, la plupart des camarades des minorités de la LCR non plus. Et nous avons fait le choix de maintenir la candidature d’Olivier Besancenot…
Par définition, il ne peut donc y avoir de candidature « 29-Mai canal historique » car, pour qu’elle le soit véritablement, il faudrait que cela soit une candidature commune.
La composante écolo-alternative qui soutient la candidature Bové ne peut pas en toute honnêteté se réclamer du label « antilibéral unitaire » et demander aux autres de se retirer.
De quelle légitimité démocratique pourrait se prévaloir une candidature qui après avoir réclamé des primaires s’est soustraite au vote en décembre des collectifs ? De quelle légitimité politique supplémentaire pourrait se prévaloir une candidature qui partage avec celle de Marie-George Buffet les mêmes textes stratégiques et le même programme adoptés en septembre et en novembre, que la LCR n’a pas ratifié pour des raisons politiques ? Une pétition électronique ne peut remplacer le vote de forces militantes dans le cadre d’un débat contradictoire.
Enfin, pour une partie de ses soutiens, la candidature de José Bové n’est pas faite pour aller au bout. Clémentine Autain ou Claude Debons par exemple, anciens porte-parole du mouvement pour des candidatures unitaires, font savoir haut et fort qu’ils retireront leur soutien à José Bové si, à la mi-mars, il s’avérait qu’elle n’est toujours pas devenue un outil de convergence mais au contraire un facteur de division.
L’antilibéralisme conséquent, qui est pour nous l’anticapitalisme, n’a pas besoin de sauveur suprême ni d’homme providentiel. Mais de clarté et de constance politique. Surfer sur le dépit de militants orphelins d’une candidature vraiment unitaire, alimenter un rejet « anti-appareil », en réalité anti-force politique, c’est peut être obtenir un succès un tantinet démagogique, mais au service de quelles perspectives ? De quel projet politique ?
De même, est-il utile de brouiller les repères sur une question aussi essentielle que les rapports au social-libéralisme ? En quelques mois, José Bové a défendu le regroupement des antilibéraux derrière Fabius, puis accepté le cadre du texte « Ambition Stratégie » dont on connaît les ambiguïtés liées aux pressions de la direction du PCF… Et voilà que maintenant (fin janvier !) on rebondit sur des formules de refus de gouvernement avec le PS prononcé dans une réunion militante… mais pas reprises dans la déclaration du candidat. On est en droit d’être un peu plus exigeant et surtout, un peu moins agnostique !
Ces soubresauts et ces retournements sont, bien entendu, le produit d’une accélération de la redéfinition du paysage politique, nourrie par la crise du PCF et la volonté de milliers de militants, jusque-là inorganisés, de s’engager sur le terrain électoral. Mais toutes les forces qui interagissent dans cette recomposition ne vont pas dans le même sens, et pas toutes dans le bon sens. La direction du PCF veut rassembler toute la gauche, PS compris, sur une base antilibérale. D’autres cherchent à unifier toutes les forces à gauche du PS, mais en laissant ouverte les possibilités d’alliance avec celui-ci au gouvernement et dans les exécutifs des grandes villes et régions. D’autres veulent que s’exprime une nébuleuse mouvementiste et écolo-radicale, d’autres encore une convergence républicaine de gauche et keynésienne. Il existe aussi un courant plus radical qui aspire à construire une nouvelle force politique anticapitaliste. C’est celui-là que nous voulons rassembler et qui peut trouver comme porte-voix, à cette présidentielle, notre camarade Olivier Besancenot.
Nous ne ferons pas machine arrière, car le profil et la candidature d’Olivier Besancenot présentent une spécificité par rapport à toutes les autres : elle incarne avec plus de netteté le renouvellement, l’indépendance vis-à-vis du PS, l’alternative anticapitaliste, les aspirations des salariés, des jeunes, des chômeurs et tout le spectre de leurs luttes, du CPE à la grève de 2003, y compris en passant par l’altermondialisme. Olivier Besancenot a un profil politique que personne d’autre n’a : c’est un jeune, un travailleur salarié, qui incarne le mieux leurs aspirations et leurs luttes. Ainsi, Olivier Besancenot, avec la LCR, continue évidemment sa campagne pour défendre, face à Sarkozy et à l’extrême droite, un projet anticapitaliste, un projet alternatif aux alliances institutionnelles autour du PS, sans lequel les espoirs issus du 29-Mai ne trouveront pas de réalisation.
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