ALBI: Neutralité de l’enseignement ?
Par Natacha Somerecnev
Lundi 29 janvier 2007, à l’université d’Albi, le cours de droit constitutionnel avait pour sujet la parité hommes/femmes dans la vie politique. Le professeur avait invité un de ses collègues et, pour illustrer le propos, une femme politique locale en la personne de Monique Collange, ancienne députée socialiste sous la cohabitation entre 1997 et 2002. L’affaire était déjà assez ambiguë en elle-même quand on sait que le Centre universitaire Jean-François-Champollion se fait une règle de laisser le débat politique à la porte de l’université. Cette règle a été avancée pour motiver le refus de laisser entrer les membres de la LCR lors du CPE. Les choses deviennent totalement inacceptables quand on sait que Monique Collange est non seulement candidate officielle du Parti socialiste dans la quatrième circonscription du Tarn, mais également présidente du comité départemental de soutien à la candidature de Ségolène Royal à la présidence de la République.
Si la présence d’une femme politique dans ce contexte est déjà en soi sujette à controverse, la teneur de ses interventions dans le débat n’a fait, comme on pouvait logiquement s’y attendre, que confirmer la réalité du problème. Censée intervenir sur le sujet de fond de la parité hommes/femmes, Mme Collange a très vite revêtu la double casquette de candidate et de porte-parole, le prétexte de la parité n’ayant servi qu’à défendre la candidature de Ségolène Royal, comme si le simple fait d’être femme dispensait de tout programme politique cohérent.
En tout état de cause le fond du problème se situe ailleurs. On apprenait en effet que, dans le courant du mois de février, un autre cours magistral serait agrémenté de la présence d’un responsable politique de la campagne de Nicolas Sarkozy dans le Tarn. Il ne semble pas qu’il soit prévu de donner la parole aux représentants des autres candidats. En ce qui concerne la LCR, personne n’a été contacté dans le Tarn. La neutralité politique pourtant portée en étendard n’est absolument pas respectée par les responsables du Centre universitaire d’Albi.
Loin de réclamer la fermeture de l’université au monde politique, nous exigeons l’ouverture de l’université à toutes les tendances politiques au nom du principe de l’égalité ! Les étudiants sont des citoyens à part entière ayant le même droit à l’information et au débat que les citoyens déjà engagés dans la vie active ! Creuset de la formation des futurs citoyens et responsables de notre pays, l’université doit-elle former ceux-ci dans l’ignorance de l’univers de la cité ?
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