«Les révolutionnaires ne meurent jamais»
Georges Habache, Éd. Fayard, 20 €
«Impossible de comprendre Georges Habache sans revenir à 1948 et au départ forcé des siens de leur ville de Lydda, aux côtés de milliers d’autres Palestiniens», nous prévient, dès la préface, Georges Malbrunot, ce journaliste fin connaisseur du monde arabe, qui fut lui-même pris en otage en Irak, et qui a recueilli le témoignage du fondateur du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), quelques mois avant sa mort, en exil, à Amman, le 26 janvier dernier, à l’âge de 82 ans. «Revenir à 1948» pour ne rien oublier d’un combat difficile où le peuple palestinien paie, seul, la réparation d’un crime – la destruction des Juifs d’Europe – dont il ne porte aucune responsabilité. «Je suis pour le retour de chaque Palestinien dans sa ville natale, y compris ceux nés dans les territoires de 1948. Moi aussi, je veux rentrer à Lydda, même si ma maison y a été détruite par les Israéliens. […] Je suis pour un État démocratique et une cohabitation pacifique entre Juifs et Palestiniens. Voilà ma philosophie. Et, jusqu’à mon dernier souffle, je continuerai à lutter pour la réalisation de cet idéal» (page 300). Tel était, a vécu, pensé et lutté Georges Habache.
Ses tentatives d’enraciner un Mouvement des nationalistes arabes indépendant des bourgeoisies du Moyen-Orient alliées de l’impérialisme dans les années 60, de renverser la monarchie jordanienne en 1970, sa «victoire morale» à Beyrouth en 1982 contre l’invasion israélienne, l’appui du FPLP aux Intifidas de 1987 et 2000, ses convergences et divergences avec Yasser Arafat, jusqu’à la rupture, son refus de la «compromission» d’Oslo en 1993 et son rejet sans appel de la politique actuelle de Mahmoud Abbas, sa réponse laïque à l’émergence du Hamas et du Hezbollah et au «retour du religieux»… soixante ans d’engagement pour l’unité arabe, la libération nationale et le socialisme passés au crible d’une réflexion sans concession sur ses propres erreurs («ne pas avoir assez insisté […] sur la démoratie» [page 260]), celles de la gauche palestinienne qu’il a représentée au sein de l’OLP.
«Impossible de comprendre Georges Habache sans revenir à 1948 et au départ forcé des siens de leur ville de Lydda, aux côtés de milliers d’autres Palestiniens», nous prévient, dès la préface, Georges Malbrunot, ce journaliste fin connaisseur du monde arabe, qui fut lui-même pris en otage en Irak, et qui a recueilli le témoignage du fondateur du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), quelques mois avant sa mort, en exil, à Amman, le 26 janvier dernier, à l’âge de 82 ans. «Revenir à 1948» pour ne rien oublier d’un combat difficile où le peuple palestinien paie, seul, la réparation d’un crime – la destruction des Juifs d’Europe – dont il ne porte aucune responsabilité. «Je suis pour le retour de chaque Palestinien dans sa ville natale, y compris ceux nés dans les territoires de 1948. Moi aussi, je veux rentrer à Lydda, même si ma maison y a été détruite par les Israéliens. […] Je suis pour un État démocratique et une cohabitation pacifique entre Juifs et Palestiniens. Voilà ma philosophie. Et, jusqu’à mon dernier souffle, je continuerai à lutter pour la réalisation de cet idéal» (page 300). Tel était, a vécu, pensé et lutté Georges Habache.
Ses tentatives d’enraciner un Mouvement des nationalistes arabes indépendant des bourgeoisies du Moyen-Orient alliées de l’impérialisme dans les années 60, de renverser la monarchie jordanienne en 1970, sa «victoire morale» à Beyrouth en 1982 contre l’invasion israélienne, l’appui du FPLP aux Intifidas de 1987 et 2000, ses convergences et divergences avec Yasser Arafat, jusqu’à la rupture, son refus de la «compromission» d’Oslo en 1993 et son rejet sans appel de la politique actuelle de Mahmoud Abbas, sa réponse laïque à l’émergence du Hamas et du Hezbollah et au «retour du religieux»… soixante ans d’engagement pour l’unité arabe, la libération nationale et le socialisme passés au crible d’une réflexion sans concession sur ses propres erreurs («ne pas avoir assez insisté […] sur la démoratie» [page 260]), celles de la gauche palestinienne qu’il a représentée au sein de l’OLP.
Pierre Granet
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