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Contre Sarko, votez Besancenot


Par François Sabado

L’histoire semble bégayer. Comme Chirac en 2002, Sarkozy tente de mettre en place un scénario qui place au centre les questions de sécurité et d’immigration. Après avoir fait une incursion sur les terres du mouvement ouvrier, en essayant de kidnapper Jaurès et Blum, et visité les usines - toujours à l’invitation des patrons -, il revient sur son terrain de prédilection et sur des thèmes plus porteurs - croit-il - pour rassembler la droite et regagner des secteurs de l’électorat d’extrême droite. L’utilisation des « incidents » de la gare du Nord illustre bien ses objectifs politiques : dénoncer « les voyous », la « fraude », criminaliser toute réaction face aux exactions policières. L’amalgame « immigration » et « sécurité » est accompagné de démagogie sur l’« identité nationale ». Son objectif est clair : au premier tour, l’élection se gagne à droite et à l’ultradroite, en reconquérant une partie de l’électorat du Front national. Certains électeurs de droite peuvent le suivre sur cette voie. Mais cette mécanique est risquée : les gens préfèrent l’original à la copie. Ils se tournent alors vers l’initiateur de cette politique, à savoir Le Pen.

Les différences avec 2002, à cette étape de la campagne, font que les questions sociales restent au centre du débat électoral : l’emploi, le pouvoir d’achat, les retraites continuent à polariser l’attention des électeurs et des millions de salariés plus que la sécurité. Plus, il y a un véritable rejet de Sarkozy dans une série de secteurs de la population : les mobilisations en solidarité avec le grand-père chinois sans papiers et la directrice de l’école du 20e arrondissement, à Paris, témoignent de ce rejet. Les réactions des Parisiens présents à la gare du Nord contre l’arrestation musclée du voyageur sans ticket de transport sont aussi, à leur manière, une indication de la profonde défiance d’une partie de la population face à la police de Sarkozy. Et, même si celui-ci est bien le candidat du Medef, du patronat et des principales forces de la droite, une partie de cette droite et des classes dominantes se méfie des « excès » ou des « embardées » du candidat de l’UMP, ou de sa « rupture » avec le mode de domination de la droite de ces dernières années. C’est l’une des explications de la montée de Bayrou et du centre. Quant à Le Pen, il bénéficie naturellement de la droitisation de la campagne, notamment sur la sécurité, l’immigration et « l’identité nationale »... mais il peut aussi voir une partie de son électorat basculer chez Sarkozy.

Il faut donc pousser l’analyse et comprendre que, derrière la « rupture » sarkozyste, il y a effectivement, pour la droite, un changement substantiel de politique et une accélération de la contre-réforme libérale. Ce qu’incarne Sarkozy, c’est une réponse à ce que les ultralibéraux appellent le « déclin de la France ». En fait, il s’agit, dans un monde de plus en plus marqué par la concurrence intercapitaliste entre l’Europe, les États-Unis et l’Asie, de faire sauter les « obstacles sociaux » que les classes dominantes dénoncent dans les rapports sociaux existants en France ou en Europe.

La recherche d’une « concurrence libre et non faussée », voilà leur objectif. Il faut donc, pour eux, casser le « modèle social européen », privatiser encore plus, déréglementer encore plus, précariser encore plus la force de travail, travailler plus pour... gagner moins. C’est le noyau dur de la politique socio-économique du candidat de Neuilly. Et c’est parce qu’avec lui, il y a de moins en moins d’« État social » qu’il y a nécessairement de plus en plus d’« État pénal ». Dans la panoplie de Sarkozy, la restriction des libertés démocratiques, les attaques contre les droits sociaux et le mouvement ouvrier constituent l’autre face indispensable de la médaille ultralibérale : la remise en cause du droit de grève est déjà à l’ordre du jour de son agenda. L’option Sarkozy, c’est le choix de la confrontation sociale, la préparation des chocs sociaux qui ne peuvent que résulter de l’accélération de la contre-réforme libérale et des résistances sociales qu’elle entraînera.

Alors, face à cette droite dure, de nombreux électeurs peuvent être tentés par un « TSS » (« Tout sauf Sarkozy »), d’un vote « utile » dès le premier tour contre Sarkozy, en faveur de Royal, voire de Bayrou. Ces réflexes n’entraîneraient que de nouvelles désillusions. Comment combattre une droite « dure » avec une gauche « molle » ? Comment répondre à la brutalité des attaques patronales et de celles de Sarkozy avec un PS et une gauche qui acceptent le capitalisme libéral ? Les classes populaires n’ont pas une gauche à la hauteur des enjeux de la situation. S’il ne restait plus, contre Sarkozy et Le Pen, qu’une gauche sociale-libérale, cela favoriserait considérablement les attaques patronales. Contre la droite dure, il faut une gauche de combat, une gauche qui n’hésite pas à s’attaquer au système capitaliste, une vraie gauche, une gauche 100 % à gauche ! Celle d’Olivier Besancenot !

Le partage des richesses, c’est pour quand ?


Le saviez-vous ? Non, non, il ne s’agit pas d’une devinette trouvée dans un magazine pour enfants, mais de records dignes de figurer dans le Guinness : la France est au premier rang européen des rémunérations des dirigeants d’entreprise ! Quelle gloire en vérité ! Mais ça n’est pas tout. Entre 1978 et 2003, les dividendes versés aux actionnaires ont été multipliés par seize. Dans notre pays les 10 % les plus riches s’accaparent 32 % de l’ensemble des revenus ! Les inégalités ne cessent de se creuser, à tel point que même le Conseil de l’emploi, des revenus et de la cohésion sociale (Cerc) est obligé d’en convenir dans son dernier rapport remis à Villepin. Ce rapport concède même qu’une grande partie de la population s’est appauvrie à cause du chômage, de la précarité et du temps partiel imposé.

Et de l’autre côté de la barricade, me direz-vous ? Allez ! jouons une dernière fois aux devinettes des records ! Saviez-vous qu’en 2004 il y avait 6,9 millions de pauvres et que le nombre de Rmistes a doublé entre 1990 et 2005 (de 500000 à 1,2 million), qu’à l’heure actuelle 1 million de salariés disposent d’un revenu inférieur au seuil de pauvreté et qu’un salarié sur deux gagne moins de 1400 euros par mois ?

Les salariés de Planète Saturn, à Portet-sur-Garonne, eux le savent bien. Eux qui ont lutté quinze jours afin d’obtenir des augmentations de salaire dignes de ce nom (200 euros/mois). Et combien on les comprend, quand dans cette boîte, un salarié avec une ancienneté de seize ans touche 1100 euros par mois ! Quand il n’y a ni treizième mois, ni requalification des employé(e)s en fonction de leur ancienneté et de leur poste. Quinze jours de grève exemplaire durant laquelle 95 % de grévistes ont tenu tête au groupe Media Saturn Holding, filiale du groupe allemand Metro AG. Les salariés ont repris le travail début décembre sans avoir obtenu quoi que ce soit de la direction générale. Pourtant le groupe n’est pas à court d’argent : 14 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2005 dans 580 magasins en Europe. Mais les grévistes sont rentrés la tête haute, et fiers de leur combat. Leur lutte a connu un véritable écho sur le Midi toulousain et au-delà, suscitant admiration, solidarité et soutien financier.

Dans la dernière période la lutte des « Planète Saturn » n’est pas restée isolée : pour les salaires, 800 salariés de Siemens ont cessé le travail fin novembre (voir page 7). Parce qu’ils n’acceptaient plus la détresse dans laquelle se trouve la population SDF, les travailleurs sociaux du 115, à Toulouse, ont aussi fait grève. Cette dernière lutte a permis d’obtenir des moyens supplémentaires par rapport au plan initial et de mettre en évidence aussi la conséquence de la baisse des moyens sur les conditions de travail. De même, car ils en ont assez de la précarité de leur statut et de leurs bas salaires, les animateurs de Garonne Animation se sont mobilisés.

Ailleurs, dans le pays, nombreux sont les salariés qui cessent le travail, réclament des hausses de salaire, parce que pour la majorité des travailleurs c’est de plus en plus dur de boucler les fins de mois, pour beaucoup aussi c’est même impossible, alors qu’une poignée de millionnaires accapare tout.

Or aujourd’hui augmenter les salaires de manière significative, c’est possible de suite ! Revenir simplement à la répartition capital-travail d’il y a 25 ans permettrait d’augmenter tous les salaires de 300 euros net par mois, d’obtenir 1500 euros net comme salaire minimal, et de relever les minima sociaux et les pensions de retraite de 300 euros.

Ces revendications la LCR les porte dans le cadre de sa campagne électorale et chaque fois que notre candidat et porte-parole Olivier Besancenot les avance dans les meetings, elles trouvent toujours un écho favorable parmi le public. Ces revendications doivent devenir celles de l’ensemble du monde du travail.

C’est dans les semaines et les mois à venir qu’il nous faut les populariser.

C’est maintenant qu’il faut exiger une autre répartition des richesses.

C’est tout ce que l’on peut souhaiter pour la nouvelle année qui se profile avec nos meilleurs vœux de luttes et de victoires.

Myriam Martin


Souscription 2007 / 150000 €
récoltés 94000 €/ manquent 56000 €

Non, la LCR ne sort pas ruinée de l’élection présidentielle : nous avons construit notre budget de campagne de manière à ce qu’il soit couvert, pour l’essentiel, par le forfait de 800000euros accordé par l’État à chaque candidat. D’autres partis ont été moins prudents… Renforcée, non seulement par le nombre de voix qui se sont portées sur Olivier Besancenot, mais aussi par l’écho de la campagne, pour la première fois, la LCR a présenté ou soutenu plus de 500 candidatures aux élections législatives, beaucoup plus que ce que nous avions prévu et budgétisé. Et là, pas de remboursement de l’État.

Mais les activités de la LCR ne s’arrêtent pas à cela :
– Nous voulons que de nombreux jeunes, chômeurs, salarié-e-s précaires puissent participer à notre Université d’été, au-delà des contraintes financières.

– Nous voulons pouvoir être présents, dès maintenant, avec des affiches, des tracts contre la politique de Sarkozy et sa bande de tueurs des droits sociaux et démocratiques.

– Nous voulons que notre hebdomadaire, Rouge, puisse vivre.
Nous savons que vous comptez sur la LCR pour les luttes futures. La LCR compte sur vous pour l’aider à les mener. En 2006, comme en 2005, nous avons réussi la souscription et dépassé les 150000 euros. En 2007,nous ne doutons pas que nous ferons aussi bien.

D’avance, merci à toutes et tous

Participez à la souscription en envoyant vos chèques pour "lcr souscription" à lcr31 9, rue corneille 31300 Toulouse