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NOUVEAU PARTI ANTICAPITALISTE : Que le débat commence !


La LCR discute aujourd’hui de la perspective d’un nouveau parti anticapitaliste, que le prochain congrès de notre organisation aura à trancher et à concrétiser. Ce débat pour une nouvelle représentation politique des travailleurs dépasse largement nos propres rangs. Rouge consacre chaque semaine une page à cette question. Soit pour relater des initiatives, des rencontres avec celles et ceux intéressés par un tel projet, soit pour débattre, y compris avec des courants politiques qui souhaitent dialoguer avec nous. Le Piment ouvre ici le débat avec un article de Pierre-François Grond, de la direction nationale de la LCR.

Depuis de nombreuses années, nous constatons qu’existent des forces militantes, animatrices de luttes ou de résistances politiques, des jeunes et des moins jeunes, qui cherchent un instrument politique, non seulement pour résister aux offensives capitalistes, mais également pour défendre la perspective d’une autre société, d’un socialisme démocratique, débarrassé de toutes les exploitations, discriminations et oppressions. Les partis de gauche et les directions syndicales ont opéré un double abandon. Ils ne contestent plus le capitalisme mais souhaitent seulement l’aménager, et ils ne défendent plus la perspective d’une société alternative au capitalisme.

Le Parti socialiste poursuit à marche forcée sa conversion sociale-libérale, c’est-à-dire son adaptation aux exigences d’un capitalisme mondialisé, se concrétisant, ici ou ailleurs, par une démolition systématique des droits sociaux gagnés depuis plus d’un siècle. En participant au pouvoir, en étant incapable de s’opposer à Sarkozy, ce parti tourne le dos à la défense des intérêts des classes populaires. Dans le même temps, le PCF poursuit son déclin, sans rompre les liens institutionnels qui le lient au Parti socialiste auquel il est associé dans la gestion de collectivités locales. Bien sûr, des militants communistes, voire des militants socialistes, enragent face à la dérive de leur direction. Notre proposition de nouveau parti leur est totalement ouverte. Comme elle l’est aussi aux militants syndicaux et associatifs, aux jeunes mobilisés contre le CPE et sur d’autres questions, aux féministes et aux militants antiguerre, aux écologistes qui lient leur combat au renversement d’un système économique détruisant la planète.
Nous sommes beaucoup à vouloir construire un parti des luttes, de la contestation et des résistances. Le rapport de force a permis d’arracher l’essentiel des conquêtes ouvrières et démocratiques. Par les grèves et les manifestations, nous serons efficaces pour résister aux attaques, défendre les enfants de sans-papiers et leurs familles, pour conserver et étendre les services publics, pour conquérir de nouveaux droits. Nous n’avons pas peur des critiques faciles nous accusant de cultiver la protestation. Contre le pouvoir et face à la gauche d’adaptation, nous avons besoin d’une véritable gauche protestataire, d’une authentique gauche de luttes.

Discussion

Bien sûr, les luttes doivent connaître des perspectives politiques. Le programme d’urgence sociale et démocratique a fait le succès de la campagne d’Olivier Besancenot, en proposant des mesures concrètes anticapitalistes, démocratiques, écologistes. Autour d’un plan dont l’application nécessiterait non seulement une mobilisation formidable de la population, mais enclencherait également une rupture avec le capitalisme. Car nous souhaitons construire un parti qui n’a pas renoncé à la rupture avec le système économique et le système politique : un parti anticapitaliste pour la transformation révolutionnaire de la société, une force qui ne construirait pas sa stratégie politique autour de l’accumulation de positions institutionnelles, d’alliances de gestion avec la social-démocratie, mais qui défendrait une indépendance absolue vis-à-vis des institutions et des partis qui les gèrent.

La campagne présidentielle donne à la LCR une responsabilité particulière. Celle de proposer un nouveau parti, ses bases programmatiques et ses définitions stratégiques. Il est bien évident que, pour l’heure, cette construction se fait à partir de la LCR, puisque jusqu’à ce jour aucun partenaire de taille comparable à notre organisation n’a manifesté un accord pour une telle démarche. Mais nous ne voulons pas d’un nouveau parti qui serait une LCR relookée. C’est pourquoi nous engageons le dialogue avec toutes les forces anticapitalistes et révolutionnaires, sans prétention hégémonique. C’est un processus constituant que nous voulons engager. Si le congrès de la LCR en est d’accord, en janvier, tout sera mis sur la table, discuté et voté. Nous voulons construire une nouvelle maison, où chacun et chacune qui s’engage, se sent « copropriétaire », quelle que soit sa trajectoire passée. Nous ne renonçons ni à convaincre Lutte ouvrière de s’engager dans cette voie, ni les antilibéraux et les anticapitalistes conséquents. Nous prendrons le temps de la conviction et de la discussion. Une discussion qui, pour déboucher, doit se connecter à la chaleur des résistances à la politique de Sarkozy et du Medef.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Vers une mutation de la LCR?

L'impression que j'ai avec cette proposition de nouveau parti est que l'on ne prend pas vraiment les choses par le bon bout.

Cela signifie t'il que la LCR va liquider ou du moins brader son programme actuel afin de faire un parti plus large bien qu'aucun partenaire n'ai véritablement été contacté sérieusement. La LCR est-elle en train de faire sa mutation comme le PCF en son temps? J'espère que non...

Va t-on vers un remplacement de la "révolution socialiste et du pouvoir des travailleurs" par "1500 euros net et 300 euros de plus pour tous", puisque la base programatique est censé être le programme présidentiel d'Olivier Besancenot?

Cette base me parrait d'ailleurs extrêmement difficile pour attirer de potentiels partenaires. De plus ce programme électoral est réformiste (ce que je ne critique pas puisqu'il ne peut être maximum pour des élections)

J'ai du mal à comprendre une orientation qui prétend ne pas être cramponé aux élections alors que c'est à partir des résultats électoraux et non des luttes que ce projet de nouveau parti émerge.

En fait je pense qu'il est nécessaire d'être fort sur les idées du marxisme. Il faut former tout les nouveaux militants au marxisme et non pas à une bouillasse idéologique floue comme le "libertaro-guévarisme" de Besancenot. Sinon c'est bien une liquidation du marxisme (déjà bien touché avec la suppression de la dictature du prolétariat ainsi que du centralisme démocratique)

Et c'est avec un courant fort sur les idées marxistes qu'il faut intervenir dans un cadre plus large, avec d'autres partenaires.

Il est incompréhemsible que la LCR ai refusé de participer activement au collectifs antilibéraux. Il est évident que ces collectifs étaient plein de défauts mais la LCR aurait du y défendre avec force ses propositions et insister sur le programme pour dépasser la ridicule querelle de personne.

Environ 10000 militants PCF n'ont pas voté par que Buffet soit candidate. C'est historique et il faut convaincre ces militants là du marxisme. C'est avec les militants qui souhaite qu'une alternative émerge qu'il faut construire.

Avec le refus de la LCR des collectifs anrilibéraux il parrait assez étrange de proposer un nouveau parti alors que l'on refuse juste avant.

Alors certains diront que le nouveau parti n'est pas antilibéral mais anticapitaliste et révolutionnaire. Mais ce parti existe déjà: il s'appelle la LCR. Et vu qu'il n'y a pas de partenaires, il se construit avec les contacts de la LCR qui pourraient en fait rejoindre la LCR... Donc si il s'agit de ça ce projet n'est pas mieux que celui Gérard Schivardi de créer un nouveau parti ouvrier avec uniquement le PT.

Salutations militantes

(désolé si vous pouvez me trouver un tant soit peu véhément mais je souhaite véritablement débattre et j'ai véritablement ces interrogations...)

Souscription 2007 / 150000 €
récoltés 94000 €/ manquent 56000 €

Non, la LCR ne sort pas ruinée de l’élection présidentielle : nous avons construit notre budget de campagne de manière à ce qu’il soit couvert, pour l’essentiel, par le forfait de 800000euros accordé par l’État à chaque candidat. D’autres partis ont été moins prudents… Renforcée, non seulement par le nombre de voix qui se sont portées sur Olivier Besancenot, mais aussi par l’écho de la campagne, pour la première fois, la LCR a présenté ou soutenu plus de 500 candidatures aux élections législatives, beaucoup plus que ce que nous avions prévu et budgétisé. Et là, pas de remboursement de l’État.

Mais les activités de la LCR ne s’arrêtent pas à cela :
– Nous voulons que de nombreux jeunes, chômeurs, salarié-e-s précaires puissent participer à notre Université d’été, au-delà des contraintes financières.

– Nous voulons pouvoir être présents, dès maintenant, avec des affiches, des tracts contre la politique de Sarkozy et sa bande de tueurs des droits sociaux et démocratiques.

– Nous voulons que notre hebdomadaire, Rouge, puisse vivre.
Nous savons que vous comptez sur la LCR pour les luttes futures. La LCR compte sur vous pour l’aider à les mener. En 2006, comme en 2005, nous avons réussi la souscription et dépassé les 150000 euros. En 2007,nous ne doutons pas que nous ferons aussi bien.

D’avance, merci à toutes et tous

Participez à la souscription en envoyant vos chèques pour "lcr souscription" à lcr31 9, rue corneille 31300 Toulouse