« Effroyables jardins »
Michel Quint, Folio Gallimard, 4,10 €
Petit opus (80 pages) pour grandiose histoire ordinaire. Celle d’un secret de famille, où l’évocation de « la suée des rosières découvrant au parterre fleuri un nain de jardin obscène, ithyphallique » n’est là que pour donner le change. L’obscénité, Michel Quint la campe ailleurs, sur le théâtre de la guerre. Celle de la boucherie de Verdun (« Et que la grenade est touchante / Dans nos effroyables jardins », Appolinaire, cité en épigraphe) que vécut son grand-père Leprêtre. Celle des Pétain (encore !) et Papon de 39-45, où seul un auguste, clown déguenillé, atteint à la dignité, justement en se mettant en scène.
Clown ! Rigolade garantie pour les enfants des autres. Pour Michel Quint, adolescent, c’est la honte, quand son père, instituteur et ancien résistant respecté, s’affuble de ses atours dépenaillés. Le pourquoi et le comment de cette dégoûtante grimace paternelle à la céruse, c’est son oncle Gaston qui lui en livrera les clefs. Un soir de cinéma, après la projection de Die Brücke (Le Pont), de Bernhard Wicki, cinéaste autrichien, ancien soldat de la Wehrmacht cantonné en France et… clown !
Au fin mot de l’histoire s’éclaire d’un coup l’hommage dédicace de l’auteur à ses père et grand-père qui lui firent « apprendre la langue allemande parce qu’ils sentaient bien que le manichéisme en histoire est une sottise ». CQFD.
P. G.
Petit opus (80 pages) pour grandiose histoire ordinaire. Celle d’un secret de famille, où l’évocation de « la suée des rosières découvrant au parterre fleuri un nain de jardin obscène, ithyphallique » n’est là que pour donner le change. L’obscénité, Michel Quint la campe ailleurs, sur le théâtre de la guerre. Celle de la boucherie de Verdun (« Et que la grenade est touchante / Dans nos effroyables jardins », Appolinaire, cité en épigraphe) que vécut son grand-père Leprêtre. Celle des Pétain (encore !) et Papon de 39-45, où seul un auguste, clown déguenillé, atteint à la dignité, justement en se mettant en scène.
Clown ! Rigolade garantie pour les enfants des autres. Pour Michel Quint, adolescent, c’est la honte, quand son père, instituteur et ancien résistant respecté, s’affuble de ses atours dépenaillés. Le pourquoi et le comment de cette dégoûtante grimace paternelle à la céruse, c’est son oncle Gaston qui lui en livrera les clefs. Un soir de cinéma, après la projection de Die Brücke (Le Pont), de Bernhard Wicki, cinéaste autrichien, ancien soldat de la Wehrmacht cantonné en France et… clown !
Au fin mot de l’histoire s’éclaire d’un coup l’hommage dédicace de l’auteur à ses père et grand-père qui lui firent « apprendre la langue allemande parce qu’ils sentaient bien que le manichéisme en histoire est une sottise ». CQFD.
P. G.
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