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« Franchise », non ! Solidarité, oui !

Le Piment reproduit ici l’ntervention que Marie-Pierre Lesur, du secteur Santé de la LCR, a faite lors de l’assemblée plénière « Les résistances sociales » à l’Université d’été 2007, après celles sur le droit de grève dans les transports, les réformes capitalistes de l’université et du secteur social.

On a compris : Sarkozy veut toujours plus de répression, toujours nous faire payer plus de notre poche. Et pourtant, durant la campagne présidentielle, Sarkozy a promis de s’occuper de notre pouvoir d’achat ; certains n’avaient peut-être pas bien compris de quelle façon ! Entre autres :

— les produits alimentaires de base augmentent,
— la TVA sociale se profile à l’horizon,
— et, en santé, il veut imposer les « franchises médicales »

D’abord, « franchises médicales », cela ne veut rien dire.

Le mot « franchise » n’a aucune signification médicale ; par contre, il a bien une connotation purement économique. Comme une voiture, il faudra payer la franchise et faire jouer l’assurance pour avoir le droit de se soigner.

Aussi, associer les mots « franchises » et « médicales », c’est accepter d’emblée le démantèlement du principe solidaire de la protection sociale, c’est renoncer au salaire socialisé grâce auquel chacun cotise selon ses moyens et consomme selon ses besoins.

Donc, au 1er janvier, on paiera :

— 0,50 euro par boîte de médicaments,
— 0,50 euro par acte médical,
— 2 euros sur les transports sanitaires, mesures qui s’ajoutent à ce que nous payons déjà de notre poche.

Et on nous précise que ces « franchises » sont plafonnées à 50 euros par an par personne, mesure qui ne touchera pas les femmes enceintes, les enfants et les bénéficiaires de la CMU ; mais nous savons bien que tous ceux qui sont juste au-dessus de la CMU sont aussi pauvres et que, pour eux, 50 euros par personne, c’est énorme. D’autant que ces mesures sont modulables. Et cela, c’est la porte ouverte à l’escalade : chaque malade, déjà en souffrance, devra payer plus que le bien-portant. Mais c’est le principe de la double peine !

Plus les assurés sociaux seront malades, plus leurs charges médicales augmenteront et plus leur pouvoir d’achat diminuera.

Et ces « franchises » vont, paraît-il, rapporter 850 millions d’euros à la Sécu en déficit.

Non ! Ces « franchises » vont coûter 850 millions d’euros aux malades !

Quant au soi-disant déficit de la Sécu (12 milliards d’euros), sans parler de l’emploi et des salaires, c’est, par exemple : 15 milliards d’euros d’accidents du travail et de maladies professionnelles non déclarées en tant que tels ; c’est, par exemple : 23 milliards d’euros d’exonérations patronales cumulées. Et Sarkozy ose nous parler de responsabilisation et de culpabilité !

Le malade pauvre est suspecté de profiter du système, c’est un fraudeur. Plus que jamais seront montrés du doigt les étrangers, les sans-papiers, les salariés précaires, les jeunes, les personnes âgées. Encore une fois, l’amalgame entre pauvreté et irresponsabilité est entretenu.

La « franchise » est une mesure illégitime : elle participe à transformer notre Sécu, payée par nos salaires, en compagnie d’assurance.

La « franchise » est une mesure aberrante et dangereuse : elle pénalise le patient pour le faire renoncer au soins pris en charge par la Sécu. Les personnes « responsabilisées » mettront en concurrence la priorité alimentaire de leur famille et le recours aux soins. Or, le retard aux soins ne peut qu’entraîner l’aggravation de l’état de santé du patient et donc des soins plus importants et plus coûteux.

La « franchise » est une mesure injuste et scandaleuse : elle approfondira encore plus les inégalités devant la maladie.

Notre santé ne relève pas de leur système marchand et assurantiel.

Aussi, un collectif national de lutte contre les franchises s’est constitué, à l’initiative du SMG (Syndicat de la médecine générale), de Sud-Santé-Sociaux et de l’Union syndicale pour la psychiatrie.

Il lance un appel national pour le 20 septembre. Il s’agit de réanimer ou de créer des collectifs, partout, et d’organiser une première journée de mobilisations avec des débats du type « 4 » ou « 6 heures contre les franchises ». Celles-ci s’inscrivant dans la loi de financement de la Sécurité sociale qui sera votée dans ce dernier trimestre, et en fonction de l’ampleur du 29 septembre, nous envisageons une manifestation nationale.

Cet appel est signé très largement, même par le PS.

Je tiens à préciser que la LCR revendique une santé prise en charge à 100 % avec un tiers payant généralisé ; elle n’est pas gratuite, malgré ce que dit l’affiche. La santé a un coût, mais un coût déjà payé par notre salaire.

Certes, dans un deuxième temps, avec les autres organisations du Collectif, nous aurons le débat sur le financement de la Sécu ; mais, d’abord, nous devons gagner le recul de Sarkozy sur les « franchises ».

Et là, c’est de notre responsabilité, en tant que LCR, d’impulser et de dynamiser ce mouvement.

Partout où l’on vit, partout où l’on travaille, partout où l’on milite.

Il y a vraiment urgence. L’heure est à la mobilisation de l’ensemble des acteurs : partis politiques, organisations syndicales, associations, mutuelles, associations de malades et « anonymes du quotidien », comme dit Olivier Besancenot. Nous sommes tous concernés.

Et il nous faut exploiter cette opportunité de faire le plus large possible, unitaire, sans sectarisme, tous ensemble.

Ce n’est même plus l’heure de dire « chiche » ! Parce que cela suppose un temps d’interrogation et d’hésitation. Sarkozy et son gouvernement vont vite ; alors il faut foncer ! Parce que ce sera ou eux ou nous. Alors ce sera nous !

À chaque coup porté, on sera là et on résistera pour défendre nos acquis sociaux. Eh bien ! le 29 septembre, c’est une première étape de résistance. Mais elle est décisive parce qu’elle aura une conséquence extraordinaire : elle va donner l’espoir que Sarkozy n’est pas une fatalité !

Affronter et faire reculer Sarkozy en lui faisant face, toutes et tous ensemble, c’est possible ! Il a d’ailleurs reculé sur l’argumentation : après le déficit de la Sécu, il parle de la recherche sur la maladie d’Alzheimer.

La mobilisation a gagné le non au référendum ! La mobilisation a gagné le retrait du CPE ! La mobilisation gagnera le retrait des « franchises » !

Parce que notre santé n’est pas une marchandise, parce que nos vies valent plus que leurs profits, nous devons gagner et nous gagnerons cette victoire politique !

Alors ensemble, le 29 septembre, avec le slogan :

« Franchise, non ! Solidarité, oui ! »

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Souscription 2007 / 150000 €
récoltés 94000 €/ manquent 56000 €

Non, la LCR ne sort pas ruinée de l’élection présidentielle : nous avons construit notre budget de campagne de manière à ce qu’il soit couvert, pour l’essentiel, par le forfait de 800000euros accordé par l’État à chaque candidat. D’autres partis ont été moins prudents… Renforcée, non seulement par le nombre de voix qui se sont portées sur Olivier Besancenot, mais aussi par l’écho de la campagne, pour la première fois, la LCR a présenté ou soutenu plus de 500 candidatures aux élections législatives, beaucoup plus que ce que nous avions prévu et budgétisé. Et là, pas de remboursement de l’État.

Mais les activités de la LCR ne s’arrêtent pas à cela :
– Nous voulons que de nombreux jeunes, chômeurs, salarié-e-s précaires puissent participer à notre Université d’été, au-delà des contraintes financières.

– Nous voulons pouvoir être présents, dès maintenant, avec des affiches, des tracts contre la politique de Sarkozy et sa bande de tueurs des droits sociaux et démocratiques.

– Nous voulons que notre hebdomadaire, Rouge, puisse vivre.
Nous savons que vous comptez sur la LCR pour les luttes futures. La LCR compte sur vous pour l’aider à les mener. En 2006, comme en 2005, nous avons réussi la souscription et dépassé les 150000 euros. En 2007,nous ne doutons pas que nous ferons aussi bien.

D’avance, merci à toutes et tous

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