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ITALIE : Une sortie de gauche du PRC en crise

L’article ci-dessous reprend l’essentiel de la motion adoptée par la coordination nationale de l’Association Sinistra critica (Gauche critique). Cette association a été constituée par la minorité du Parti de la refondation communiste (PRC) qui refusait l’alignement du parti au sein du gouvernement Prodi. Les militants de la IVe Internationale font partie de cette association, qui regroupe aussi des membres hors du PRC. On trouvera le texte complet de la motion ainsi qu’un dossier dans le no 528/529 de la revue Inprecor (http://www.inprecor.org/).

L’évidente crise politique du gouvernement Prodi et les conflits entre ses composantes marquent la faillite du projet politique de l’Unione, qui a été victorieuse aux élections de 2006, mais qui est incapable de représenter une alternative politique et sociale réelle face à la droite. Conçu pour garantir une solution de continuité, le gouvernement Prodi s’est révélé être – ce qui était prévisible et avait été prévu – un gouvernement hostile aux travailleurs, représentant des intérêts du capitalisme italien, pratiquant un « libéralisme compassionnel » et intégré dans les mécanismes de la guerre multilatérale.

La faillite de l’Unione rend évidente celle de la ligne du PRC approuvée au congrès de Venise, de tous ses présupposés et de toutes ses prévisions. La « grande réforme » a échoué face aux diktats de Bruxelles et du patronat ; l’alliance avec la « bonne bourgeoisie » s’effondre devant l’agressivité habituelle de la Cofindustria1 ; la droite n’a jamais été aussi forte en Italie ; l’imperméabilité du gouvernement face aux mouvements conduit à la fois à la désertion devant le mouvement réel et à une inefficacité au sein du gouvernement. Il s’agit d’une faillite dont l’ensemble du groupe dirigeant du parti porte la responsabilité.

Cette faillite produit la crise irréversible du PRC. On assiste à l’épuisement substantiel de son rôle. Sa fonction politique de médiateur entre les forces vives de la bourgeoisie italienne et européenne et les mouvements sociaux s’avère être vidée de son contenu et impossible, car le PRC est incapable de rester au sein des mouvements. Le 9 juin2 a permis de photographier cette situation.

Face à cette faillite, nous proposons une alternative radicale : une issue par la gauche de la crise, un « au-delà » different, orienté vers les mouvements sociaux et le conflit, retrouvant l’autonomie politique et la perspective révolutionnaire, hors du gouvernement et des médiations imposés par le Parti démocrate, au cœur de l’opposition sociale.

Sinistra critica s’engage dès maintenant dans ce projet en proposant à toutes les forces disponibles d’entamer un processus constituant d’une gauche alternative, anticapitaliste, écologiste, féministe, internationaliste. Un processus de recomposition politique ouvert et à moyen terme qui soit capable de s’enrichir des meilleures expériences de la refondation communiste, de celle de la mobilisation de Gênes, de celle des mouvements et de celle de l’indépendance envers le centre-gauche.

À la faillite de la gauche institutionnelle et gouvernementale et aux difficultés provoquées par la défaite sociale on doit répondre par l’opposition sociale, en construisant des mobilisations, des réseaux et des structures unitaires du conflit social. Sur la base de l’expérience récente du 9 et du 16 juin3 en passant par les multiples conflits locaux en défense de la santé et de l’environnement, nous croyons que la construction de pactes d’action aux niveaux national et local sur des objectifs spécifiques et dans le cadre d’une opposition sociale au gouvernement Prodi constitue aujourd’hui une priorité.

Le non à la guerre, le démantèlement de la base de Vicenza, le rejet du TAV4, la défense des besoins essentiels, la continuation de la Pride sont nos terrains de travail. Mais c’est sur le terrain social, en particulier, que se joue aujourd’hui la partie décisive. Pour cela nous nous engageons, en relation avec les forces promotrices du 9 juin, à réaliser un Agenda social qui soit la base d’une mobilisation massive en automne contre la politique du gouvernement Prodi.

Les camarades du PRC qui adhèrent à Sinistra critica demandent donc aux structures dirigeantes de convoquer un congrès extraordinaire avant l’automne. Dans un tel cadre permettant une confrontation large et transparente nous mettrons en avant notre proposition d’une sortie de crise par la gauche en tant que projet alternatif à celui de la « refondation socialiste ». Car il s’agit des deux seules alternatives possibles, au milieu desquelles il ne peut y avoir que confusion.

Nous lançons un appel à la participation la plus large au Séminaire national de Sinistra critica prévu à Rimini du 20 au 23 septembre, qui sera un moment décisif pour débattre du futur de l’Association.

Finalement nous convoquons pour les 9 et 10 novembre prochain l’assemblée nationale de l’Association qui discutera sur la base d’un document élaboré après le séminaire de la coordination nationale.

Notes

1. Nom du syndicat patronal dont les dirigeants avaient soutenu l’Unione de Prodi contre Berlusconi.
2. Date de la grande manif de Rome contre la guerre à l’occasion de la venue de Bush, les partis gouvernementaux – dont le PRC – se tenant à l’écart par un rassemblement rachitique.
3. Date de la grande marche de Rome pour la dignité homosexuelle.
4. Train à grande vitesse reliant Lyon à Milan.


Plus d'infos: le dossier complet d'inprecor sur la situation italienne:
La ligne de partage des eaux du 9 juin 2007, par Association Gauche critique

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