Airbus : délits d’initiés, suppressions de postes, licenciements et augmentation de cadence.
Ce sont donc apparemment 1200 cadres de l’entreprise et non plus 800 qui sont soupçonnés d’avoir vendu leurs actions en sachant que le cours du titre Eads allait s’écrouler. Parmi ces hauts cadres, l’actuel PDG d’Airbus Tom Enders et Fabrice Brégier, le numéro deux, qui continuent de dire qu’ils ne connaissaient pas les difficultés de l’A380…ben voyons. Non seulement ils les connaissaient mais ils les ont caché le temps que ça arrange leurs petites affaires et celles des actionnaires Lagardère et DaimlerChrysler. Pris la main dans le sac toute la haute hiérarchie du groupe ment comme un cochon, sûre de son impunité, de ses appuis politiques et de ses complicités aux plus hauts sommets de l’état. Ces gens là ont des mentalités de pilleurs.
Mais que l’on se rassure ; les plus hauts cadres qui nous dirigent ont d’autres compétences que celles de magouiller (affaire Clearstream), mentir (ils n’étaient pas au courant des retards de l’A380) et se voter des primes en or (Forgeard) ; ils savent aussi mettre en place des plans de restructuration (Power 8) dans lesquels des milliers d’emplois vont disparaître.
Les révélations de l’Autorité des Marchés Financiers tombent au moment où le plan de restructuration Power8 commence à s’appliquer. Il prévoit, rappelons le, la suppression de 10.000 emplois au cours des quatre prochaines années, 4.300 en France, 3.700 en Allemagne, 1.600 en Grande-Bretagne et 400 en Espagne, afin de réaliser cinq milliards d'euros d'économies d'ici à 2010. Une septième usine en Allemagne vient d’être rajouter à la liste des sites qu’Airbus veut vendre à des sous-traitants.
Sur Toulouse, il s’agit de supprimer 2200 postes mais les conditions de départs en retraites sont tellement mauvaises que pour le moment, la direction ne trouve aucun volontaire. Les Augmentation Individuelles de Salaires (AIS) qui devaient être distribuées en Avril ne l’ont toujours pas été.
Mais c’est là le tour de force de la direction ; avoir réussi à faire croire aux « graves difficultés » d’Airbus alors que les commandes pleuvent (autour de mille cette année) et que le carnet de commande va représenter 7 années de travail. En réalité, de l’aveu même de Tom Enders dans la presse spécialisée, Eads est une entreprise « saine, qui n’a pas besoin d’argent frais » » ; elle dispose de 5 milliards d’euros de liquidité. Leur seul vrai objectif à travers Power 8 c’est d’augmenter encore la rentabilité financière de l’entreprise.
Résultat ; sur les chaînes de montage A330 c’est l’augmentation de cadence, sur l’A320 c’est déjà la folie, sur l’A380 les commandes commence à affluer et ça va repartir plein pot, quant au futur A350, la direction à pris le pari de le développer en 5 ans…
Tout ces faits, mis bout à bout, font tomber les arguments que la direction martèle depuis plusieurs mois avec la complicité des syndicats majoritaires. Une partie de la maitrise est mal à l’aise ; un petit chef disait « maintenant ça va être difficile de faire passer les messages ». Donnons-lui raison.
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