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GUERRE : OTAN : la soumission à Bush se précise

Par Antoine Dequidt


Ça y est, le nouveau gouvernement fait tomber un des derniers obstacles à sa politique atlantiste, et pas le moindre ! Le dernier projet de Sarkozy est le retour de la défense nationale sous le commandement intégré de l'OTAN.

Un peu d’histoire : l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, mis en place en 1949, permettait à tous les pays qui avaient adhéré de le quitter après une période de vingt ans. Le 9 septembre 1965, le général de Gaulle annonce, au cours d’une conférence de presse, que la France quittera l’organisation militaire de l’OTAN. C’est l’époque où le nucléaire français se développe à grands pas après l’explosion de la première bombe A à Régane au sud du Sahara algérien et, après l’indépendance de l’Algérie, avec le développement du Centre d’essais du Pacifique à Moruroa.

Le retrait de la France de la structure militaire de l’OTAN sera effectif le 1er avril 1967 avec le démantèlement des bases militaires de l’OTAN sur le territoire français et le transfert à Bruxelles du grand quartier général des puissances alliées en Europe ainsi que du siège civil de l’organisation.

Le retour vers l’OTAN ne date pas cependant d’aujourd’hui. Même si Chirac n’a jamais fait mystère de sa défiance face à la politique militaire américaine, spectaculairement illustrée par le refus de la participation de la France à la seconde guerre du Golfe, il n’en demeure pas moins que depuis 1996 la France siège de nouveau au comité militaire de l’OTAN.

Plus tôt dans l’histoire, le 20 janvier 1983, dans un discours prononcé à Bonn devant le Bundestag, le 20 janvier 1983, François Mitterrand avait approuvé le déploiement des missiles Pershing-2 et Cruise, feignant d’adhérer à l’idée que le parapluie nucléaire américain protégeait l’Europe alors qu’il en faisait au contraire la cible privilégiée d’une éventuelle attaque nucléaire contre l’OTAN.

Cette protection contre un ennemi désigné qui aujourd’hui n’existe plus, était dénoncée comme illusoire par ceux-là même qui la mettaient en œuvre. Henry Kissinger dont le cynisme n’est plus à démontrer, n’avait-t-il pas déclaré le 1er septembre 1979 à Bruxelles : « Les alliés européens ne devraient pas nous demander sans cesse de multiplier des garanties stratégiques que nous n’avons pas l’intention de tenir ou que, si nous avions cette intention, nous ne voudrions pas mettre à exécution parce qu’alors, nous risquerions la destruction de la civilisation. »

C’est vers cette politique stratégiquement vaine et dangereuse que Sarkozy veut nous ramener.

Au moment où la France engage un budget de 15 milliards d’euros dans le développement du missile M51, ce revirement n’a qu’une seule utilité, le développement exponentiel des profits du complexe militaro-industriel au détriment des budgets civils qui se réduisent comme une peau de chagrin. Il s’inscrit dans la politique de développement de l’industrie nucléaire illustré par l’offre de vente d’équipements nucléaires « civils » à tous les pays qui le désirent, faite à la tribune des Nations Unies par Sarkozy lui-même, nouveau VRP international d’Areva.

La dénonciation sans relâche de cette politique doit permettre de tout mettre en œuvre pour que le cauchemar de la guerre froide au profit de quelques puissances industrielles sans scrupule ne s’inscrive pas dans le quotidien des décennies à venir.

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