EDITO : « La France va mal »
La France va mal. C’est Fillon qui le dit. Le premier sinistre a la sinistrose : le déclin guette le pays, la croissance ne revient pas, la dette atteint la profondeur d’un gouffre. Et, je vous le donne en mille… À qui la faute tout ça ? Aux Français ! Ah ! mais attention, pas n’importe lesquels ! Les coupables sont les nantis… C’est-à-dire les privilégiés ! C’est-à-dire encore… les fonctionnaires, accrochés, paraît-il, à leurs privilèges comme les moules à un rocher, ou bien les cheminots qui auraient le toupet de défendre leur régime spécial de retraite, ou bien encore les chômeurs se complaisant dans un assistanat dont ils profiteraient allégrement, ou bien enfin les malades qui creuseraient sans complexe le trou de la Sécu ! Voilà donc pourquoi cela va si mal. Et pour toute la clique des « déclinologues », il n’y aurait donc pas d’autres solutions que d’accepter sans broncher « les réformes » nécessaires à la survie du pays. Un pays comme chacun sait, vautré dans l’immobilisme.
Voilà donc à quoi en est réduit la droite au pouvoir pour faire passer la mauvaise pilule de mesures antisociales et inacceptables : le couplet de la faillite à venir !
Ne soyons donc pas dupes : si le budget est en danger ce n’est pas parce qu’il n’y aurait plus d’argent dans les caisses de l’État, c’est parce que, entre autres, la politique fiscale consiste à faire toujours plus de cadeaux aux plus puissants et aux plus riches. Aujourd’hui ce qui guette le budget c’est une cure d’amaigrissement néfaste à tous les budgets sociaux et donc à tous les services publics.
Le problème de la Sécu ça n’est pas son déficit, c’est plutôt le déficit des entrées nécessaires à son renflouement. Mais encore une fois à qui profite les cadeaux, les exonérations en tout genre ?
Quant au chômage ce n’est certainement pas le CDI qui est en cause, mais au contraire la multiplication des contrats précaires qui ont permis sur les vingt dernières années, l’explosion de la précarité. Sans parler des licenciements boursiers, au nom du profit des grands actionnaires.
Voilà ce qui guette le pays : une attaque libérale en règle contre les travailleurs.
Désormais il n’y a plus à tergiverser : il faut organiser la résistance et donc les luttes pour battre les mesures antisociales voulues par Sarkozy.
La première mobilisation, à l’initiative de collectifs regroupant organisations politiques, syndicales et associatives, a eu lieu samedi 29 septembre. Il s’agissait de dire haut et fort NON aux franchises dites médicales, « franchises » qui consistent, une fois de plus, à faire payer les malades. Cette première étape était un test qui a été réussi. Il faut en franchir une deuxième en amplifiant la mobilisation. D’autres fronts de luttes se dessinent : tout d’abord avec les cheminots, la RATP et les gaziers, en grève le 18 octobre pour défendre leurs régimes de retraite. Là encore le gouvernement ment et parle d’harmonisation, alors qu’on doit comprendre, derrière ces mots, nivellement par le bas, et bientôt, si on ne se bat pas, 41 annuités pour l’ensemble des salariés !
Perspectives de grève également dans l’Éducation nationale pour qui les vaches maigres se suivent (11000 suppressions de postes prévues). Nous devons tout faire sur nos lieux de travail, dans nos quartiers, dans nos écoles, pour que ces luttes se développent et surtout convergent.
Pour la LCR la riposte doit s’organiser sur le plan social et politique. C’est pour cela que la Ligue a proposé à l’ensemble de la gauche sociale et politique la constitution de collectifs de résistance à la politique de Sarkozy.
Mais pour battre la droite il faut aussi redonner l’espoir et proposer d’autres perspectives que celle de l’horizon capitaliste indépassable.
Aujourd’hui nous sommes nombreux et nombreuses, à la LCR et ailleurs, à partager l’idée qu’il faut un véritable projet politique alternatif au libéralisme et donc au système capitaliste. C’est pourquoi la Ligue a décidé de proposer la constitution d’un parti anticapitaliste regroupant toutes celles et tous ceux qui veulent en finir avec un système synonyme d’injustice, d’inégalité, de misère et de violence. Le débat est donc ouvert, à nous tous de nous en saisir et de l’articuler aux résistances qui se profilent.
Myriam Martin, le 30/09/07
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