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SNCF: Cheminots en résistance

Après la mobilisation historique du 18 octobre, les cheminots ont été appelés à cesser le travail le 13 novembre au soir par sept des huit de leurs syndicats, afin de défendre leur régime spécial de retraite. Entraient également dans le conflit avec les cheminots, les travailleurs de la RATP et les électriciens et gaziers, dans le but de sauver les régimes spéciaux, dernier verrou à faire sauter pour Sarkozy et son gouvernement. En effet, il s’agit pour ces derniers d’attaquer le régime général et donc l’ensemble des salariés, public et privé, afin d’imposer à court terme 41 voire 42 annuités. À Toulouse la grève des cheminots a été suivie massivement. Le Piment rouge a rencontré une camarade syndiquée à SUD-Rail, Nathalie, en grève du 13 au 22 novembre.


Le Piment rouge. Pourrais-tu nous rappeler les raisons et les enjeux qui ont motivé la grève des cheminots?

Nathalie. Je souhaiterais rappeler tout d’abord que les salariés bénéficiant d’un régime spécial de retraite sont peu nombreux (moins de 5 % des salariés), qu’ils payent des surcotisations, que notre régime est équilibré et que celui d’EDF est excédentaire. Donc la raison de l’acharnement du pouvoir sur notre régime de retraite est à chercher ailleurs. Pour le gouvernement il faut surtout faire sauter ce dernier obstacle afin de rallonger pour tout le monde la durée des cotisations, autrement dit de passer à 41 annuités.Et pour cela il faut faire passer les cheminots pour d’affreux nantis en oubliant de parler du travail des cheminots,les horaires décalés, le travail tous les jours de l’année, fériés et dimanches compris. Dans ce conflit quatre revendications étaient incontournables pour nous, le maintien à 37,5 annuités, le refus du système de décote, le refus de l’indexation des pensions sur l’indice des prix, le refus du «double statut».

Le Piment rouge. Comment s’est construit le mouvement à Toulouse?

Nathalie. Tout d’abord sur le taux des grévistes. Il faut dire qu’il a été très élevé et ce, dès le 18 octobre puisque sur la région Midi-Pyrénées on a atteint jusqu’à 90 % de grévistes! C’est aussi ce taux exceptionnel, en Midi-Pyrénées mais aussi dans de nombreuses régions, qui a obligé les sept fédérations sur les huit (sauf la FGAAC), à déposer non seulement un préavis de grève pour le 13 novembre, mais également un préavis de grève reconductible. Dès le premier jour de grève, sur Toulouse, nous avons pu constater 70 % de grévistes, autour de 50 % de grévistes les jours qui ont suivi, plus fort donc qu’en 1995, même si ce taux est tombé à 40 %,mais jamais moins, après une semaine de conflit…

Sur mon établissement commercial, il y a eu 60 % de grévistes jusqu’à la fin ! Dès le début on a fonctionné en assemblée générale (AG) quotidienne, le matin, l’intersyndicale se réunissant le soir, cette dernière était obligée de présenter ses positions devant les cheminots réunis en AG. C’est d’ailleurs comme ça qu’on a pu se rendre compte que la CGT éprouve quelques difficultés face à la souveraineté des AG,on a assisté parfois à quelques «couacs» entre la fédé de la CGT et les AG.

Le Piment rouge. Quelle était l’ambiance dans cette mobilisation?

Nathalie. Dans mon établissement, l’ambiance était très combative, surtout que les problèmes,les difficultés s’accumulent et que tout reste sans réponse. Des agents donc très mobilisés tous les jours avec des AG très fréquentées, des piquets de grève de 6 h à 22 h et des actions nombreuses menées collectivement. La particularité de ce mouvement c’est qu’il a été largement pris en mains par des jeunes, non syndiqués pour l’essentiel et par des militants de SUD-Rail. C’est dommage qu’on n’ait pas retrouvé davantage de syndiqués CGT impliqués dans la construction de la mobilisation au quotidien.

Le Piment rouge. La grève est aujourd’hui terminée, que penses-tu de la gestion de la fin du conflit?

Nathalie. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’on a l’impression que la direction de la CGT est en panne de projet, de perspectives, hormis pour appeler à la négociation! La CGT n’a pas mis tout son poids dans la balance pour que le mouvement aille plus loi, et ce en contradiction avec sa base. L’attitude de Thibault dès le 13 au soir c’est de dire qu’il faut «des négociations dans chaque entreprise» parce qu’il pense, comme la direction de la CGT, que les cheminots ne pourront pas échapper aux 40 annuités. Du coup c’est difficile d’insuffler de l’enthousiasme à l’ensemble des cheminots, même si à Toulouse les grévistes sont restés très combatifs. Seule la fédé de SUD-Rail a mis en avant toutes les
revendications des grévistes.

Le Piment rouge. Quelles sont les perspectives aujourd’hui?

Nathalie. Trois tables rondes tripartites (État, direction, organisations syndicales dont SUD-Rail représenté pour la première fois) sont prévues d’ici fin décembre. Mais les discussions de ces tables rondes sont tronquées d’entrée car les revendications qui ont motivé la grève des cheminots seront à peine évoquées. Seront discutées en fait les compensations salariales. SUD-Rail s’est engagé à ce que tout ce qui sera abordé lors de ces tables rondes soit discuté collectivement dans les AG de cheminots, et sera décidé alors les suites à donner au mouvement.

Le Piment rouge. Quel est l’état d’esprit des cheminots après cette grève?

Nathalie. On peut dire que la grève des cheminots n’est pas complètement une défaite, ce n’est pas une victoire non plus. Mais les cheminots ont réussi à faire pression sur le pouvoir, à tel point d’ailleurs qu’on n’a pas entendu Sarkozy pendant plus d’une semaine, et que le gouvernement est obligé de négocier alors qu’il pensait pouvoir passer en force. Maintenant, pour les suites, ça va être difficile, car cela sera compliqué de faire repartir les cheminots pour 24 heures! À Toulouse, en tout cas, les cheminots sont toujours très en colère, à suivre donc.


Propos recueillis par Myriam Martin

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