"L'opposition, c'est moi" (Nicolas Sarkozy)
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Acte 1. Branle-bas de combat dans les rédactions parisiennes lundi matin. Rama Yade a condamné dans une interview la venue en France de Khadafi avec des mots aussi durs que «paillasson» et «balance commerciale». Tout pour donner l’image d’un psychodrame intra-gouvernemental.
Acte 2. La même Rama Yade, est convoquée à l’Elysée pendant vingt minutes. Et nos commentateurs aguerris des chaînes d’information en continu de conclure, mystérieux et peinés, que la pauvre a dû se prendre une avoinée homérique comme on n’en avait pas vu depuis Chirac recevant une dérouillée pompidolienne pour avoir joué au châtelain corrézien.
Acte 3. Le président, droit dans ses talonnettes, explique à tout le monde que les brebis égarées du gouvernement ont regagné le troupeau sous sa férule éclairée. Oui vraiment, il est juste et bon de lui rendre grâce.
Mais à qui fera-t-on avaler pareille farce tellement la ficelle est grossière ? Comment imaginer que, dans un système de gouvernement sarkozyste au sein duquel chaque ministre doit presque demander à Claude Guéant l’autorisation d’aller aux toilettes, une telle incartade n’ait pas été savamment orchestrée par Sarkozy lui-même. La réalité, c’est que Sarkozy se poutinise à vue d’œil. Il sécrète sa propre opposition pour occuper tout l’espace politique qui existe entre lui et Besancenot.
De quoi rendre inaudible les protestations socialistes à la visite de Khadafi. Il génère ses propres crises pour mieux les résoudre et rassurer le populo qui est censé se dire « Il a de la poigne, le Sarko. T’as vu comme il l’a remise en place sa secrétaire … ». Qu’on se le dise, l’opposition, c’est lui … aussi.
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