« Camino 999 »
Catherine Fradier, éditions Après la Lune, 13 €
Carla Montalban (clin d’œil de l’auteur au romancier catalan Vázquez Montalbán ?), issue d’une riche famille, a choisi la police pour changer de milieu et vivre de manière totalement indépendante. Passionnée par son travail aux multiples investigations, cette commandante de police de la brigade criminelle de Lyon se retrouve à enquêter sur une suite de meurtres et sur une affaire politico-financière espagnole, l’affaire Matesa, où sa famille serait très impliquée.
Cette affaire Matesa éclaboussa les Giscard d’Estaing dans les années 70, au temps des Républicains indépendants et de l’assassinat du député De Broglie.
Dans son septième roman, Catherine Fradier nous plonge dans les relations plus que troubles entre le pouvoir et l’argent au sein de la Santa Mafia, bras armé du Vatican.
Et si les personnages de cette histoire sont imaginaires, certaines caractérisations font penser à des personnes bien réelles : « Gabriel était un psychopathe, trempant dans un bénitier de dogmes où la compassion et la culpabilité étaient exclues. »
Cette œuvre de fiction a déplu à l’Opus Dei qui a assigné en justice, le 31 mai, l’auteur et l’éditeur de ce roman à qui il a reproché de faire référence dans le titre Camino 999, à l’œuvre de José Maria Escriva, El Camino, composée de 999 maximes spirituelles. Cette dangereuse secte catholique accuse également Catherine Fradier et Jean-Jacques Reboux, l’éditeur, de mêler étroitement la fiction et la réalité sans en avertir le lecteur sur la distance qu’il devrait prendre avec les faits énoncés.
Dans ce procès que mène une organisation puissante et argentée à une petite maison d’édition, c’est aussi la liberté d’expression et de création littéraire qui est en danger.
Il faut donc acheter et lire ce roman passionnant, le faire connaître autour de soi… en signe de soutien à l’auteur et son éditeur.
Leur combat est aussi le nôtre !
Jean-Claude Fages
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