Procès d'Olivier Besancenot contre SMP Technologies qui commercialise en France le pistolet à impulsions électriques Taser X 26
Salut, Olivier,
On est avec toi. Tiens bon la barre sur les libertés démocratiques. Jusqu’au procès puisque la SMP Technologies en a décidé ainsi. Pour les bloggeurs qui veulent en savoir plus, se reporter aux deux liens Internet suivants :
http://web.amnesty.org/library/index/fraamr511392004
http://www.alternet.org/rights/44455/
Le premier, d’Amnesty International (qui étaye toujours ses « documents publics »), date du 30 novembre 2004. Extrait : « Au cours des trois dernières années, plus de 70 personnes seraient mortes aux États-Unis et au Canada après avoir été atteintes par des pistolets incapacitants M26 ou X26 ; le nombre de victimes augmente chaque année. » Il y a plus de deux ans et demi, donc, Amnesty International dénombrait déjà 70 morts suspectes.
Le second, deux ans plus tard, daté du 21 novembre 2006, en dénombrait 200. Il émane d’une organisation états-unienne de défense des libertés démocratiques. Tout au long de ses cinq pages d’écran informatiques, il égrène plusieurs dizaines de cas de « casualties and cruelties » («
victimes et cruautés ») avec noms, âges et circonstances des faits.
Faisant référence à la mort de Ryan Wilson, 22 ans, électrocuté par un Taser X-26 après une course d’un demi-mile, il précise : « Ryan is one of nearly 200 people who have died in the last five years after being shot by a Taser stun gun » (« Ryan est l’une des 200 personnes environ
qui sont mortes dans les cinq dernières années après avoir été atteintes par une arme incapacitante Taser »).
L’interpellation publique du gouvernement français par Olivier Besancenot et la LCR sur cette affaire est non seulement légitime, mais salutaire. Elle vise à protéger des vies humaines. Elle prolonge dix autres interpellations publiques, celles d’élus PS et PCF au Parlement et au Sénat à l’automne 2006 qui eux aussi, alertés par Amnesty International et le Réseau d’alerte et d’intervention pour les droits de l’homme (RAIDH), ont fait état de morts suspectes aux États-Unis et au Canada après des tirs de Taser.
Voici la question écrite de Jean-Pierre Masseret, sénateur socialiste de la Moselle, au ministre de l’Intérieur de l’époque (Nicolas Sarkozy) telle que publiée dans le Journal Officiel du Sénat du 31/08/2006 (page 2254) :
« M. Jean-Pierre Masseret souhaite attirer l’attention de M. le ministre d’Etat, ministre de l’intérieur et de l’aménagement du territoire, sur l’utilisation imminente par les forces de l’ordre du TASER, nouvelle arme capable d’adresser une puissante décharge électrique à une distance de plus de sept mètres. Le TASER, arme incapacitante “à transfert d’énergie” assistée d’une visée laser, propulse grâce à une cartouche d’air comprimé deux électrodes prolongées par deux aiguilles de cinq centimètres de long qui transpercent les vêtements et s’accrochent à la peau, à la manière d’un hameçon. Suivant l’appel d’offres lancé le 24 avril par le ministère de l’intérieur, quelque 3 000 policiers devraient en être équipés dans les mois qui viennent. Considérée comme une alternative non mortelle à l’arme à feu, le TASER a pourtant été source d’une centaine de décès dans le monde, situation qui a conduit plusieurs Etats de l’Union européenne – Belgique, Italie et Pays-Bas – à l’interdire. En France, la commission nationale de déontologie de la sécurité a rendu dans son rapport 2005 un avis particulièrement critique. Plusieurs associations de défense des droits de l’homme attirent également l’attention des pouvoirs publics sur la dangerosité de cette arme. En conséquence, il lui demande si le Gouvernement entend néanmoins munir les forces de l’ordre d’une telle arme. Il souhaite aussi savoir si un équipement des seules unités d’élite de la police et de la gendarmerie n’est pas concevable, afin de concilier maintien de l’ordre et respect des valeurs républicaines » (source : http://www.senat.fr/basile/visio.do?id=qSEQ060824271 / pour les neuf autres interpellations, voir le site du RAIDH,
http://www.raidh.org/spip.php?rubrique36 ).
Gardons-nous de souscrire au distinguo que Masseret établit entre le commun des « forces de l’ordre » et leurs « unités d’élite », qui, selon lui, useraient de cette arme dans le « respect des valeurs républicaines ». Retenons qu’en affirmant en séance publique du Sénat : « le Taser a […] été source d’une centaine de décès dans le monde », il a, huit mois avant Olivier Besancenot, porté atteinte à la notoriété « commerciale » du fabricant d’armes Taser qui fonde sa réputation sur justement la fiabilité « non létale » de ses engins.
De deux choses l’une. Soit les services juridiques de la SMP Technologies ne s’intéressent pas aux débats parlementaires — ce qui serait étonnant —, soit ils ont considéré qu’une plainte visant des députés et sénateurs du PS et du PCF aurait été un trop gros morceau à avaler. Penchons pour cette deuxième solution, et tirons-en la conséquence que la filiale française de Taser International Inc. n’est pas si assurée que ça de la solidité de son dossier, mais mise sur la
moins grande notoriété de la LCR et de son porte-parole pour marquer un point juridique. Alors, comme le propose le Collectif Bellaciao (http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=50908 ), faisons front lors du procès d’Olivier Besancenot dans l’unité des organisations démocratiques associatives, syndicales et politiques pour le transformer en procès du surarmement de la police que l’UMP formate en milice privée du capital pour gagner la guerre sociale que le Medef
mène contre le monde du travail.
On est avec toi. Tiens bon la barre sur les libertés démocratiques. Jusqu’au procès puisque la SMP Technologies en a décidé ainsi. Pour les bloggeurs qui veulent en savoir plus, se reporter aux deux liens Internet suivants :
http://web.amnesty.org/library
http://www.alternet.org/rights
Le premier, d’Amnesty International (qui étaye toujours ses « documents publics »), date du 30 novembre 2004. Extrait : « Au cours des trois dernières années, plus de 70 personnes seraient mortes aux États-Unis et au Canada après avoir été atteintes par des pistolets incapacitants M26 ou X26 ; le nombre de victimes augmente chaque année. » Il y a plus de deux ans et demi, donc, Amnesty International dénombrait déjà 70 morts suspectes.
Le second, deux ans plus tard, daté du 21 novembre 2006, en dénombrait 200. Il émane d’une organisation états-unienne de défense des libertés démocratiques. Tout au long de ses cinq pages d’écran informatiques, il égrène plusieurs dizaines de cas de « casualties and cruelties » («
victimes et cruautés ») avec noms, âges et circonstances des faits.
Faisant référence à la mort de Ryan Wilson, 22 ans, électrocuté par un Taser X-26 après une course d’un demi-mile, il précise : « Ryan is one of nearly 200 people who have died in the last five years after being shot by a Taser stun gun » (« Ryan est l’une des 200 personnes environ
qui sont mortes dans les cinq dernières années après avoir été atteintes par une arme incapacitante Taser »).
L’interpellation publique du gouvernement français par Olivier Besancenot et la LCR sur cette affaire est non seulement légitime, mais salutaire. Elle vise à protéger des vies humaines. Elle prolonge dix autres interpellations publiques, celles d’élus PS et PCF au Parlement et au Sénat à l’automne 2006 qui eux aussi, alertés par Amnesty International et le Réseau d’alerte et d’intervention pour les droits de l’homme (RAIDH), ont fait état de morts suspectes aux États-Unis et au Canada après des tirs de Taser.
Voici la question écrite de Jean-Pierre Masseret, sénateur socialiste de la Moselle, au ministre de l’Intérieur de l’époque (Nicolas Sarkozy) telle que publiée dans le Journal Officiel du Sénat du 31/08/2006 (page 2254) :
« M. Jean-Pierre Masseret souhaite attirer l’attention de M. le ministre d’Etat, ministre de l’intérieur et de l’aménagement du territoire, sur l’utilisation imminente par les forces de l’ordre du TASER, nouvelle arme capable d’adresser une puissante décharge électrique à une distance de plus de sept mètres. Le TASER, arme incapacitante “à transfert d’énergie” assistée d’une visée laser, propulse grâce à une cartouche d’air comprimé deux électrodes prolongées par deux aiguilles de cinq centimètres de long qui transpercent les vêtements et s’accrochent à la peau, à la manière d’un hameçon. Suivant l’appel d’offres lancé le 24 avril par le ministère de l’intérieur, quelque 3 000 policiers devraient en être équipés dans les mois qui viennent. Considérée comme une alternative non mortelle à l’arme à feu, le TASER a pourtant été source d’une centaine de décès dans le monde, situation qui a conduit plusieurs Etats de l’Union européenne – Belgique, Italie et Pays-Bas – à l’interdire. En France, la commission nationale de déontologie de la sécurité a rendu dans son rapport 2005 un avis particulièrement critique. Plusieurs associations de défense des droits de l’homme attirent également l’attention des pouvoirs publics sur la dangerosité de cette arme. En conséquence, il lui demande si le Gouvernement entend néanmoins munir les forces de l’ordre d’une telle arme. Il souhaite aussi savoir si un équipement des seules unités d’élite de la police et de la gendarmerie n’est pas concevable, afin de concilier maintien de l’ordre et respect des valeurs républicaines » (source : http://www.senat.fr/basile
http://www.raidh.org/spip.php
Gardons-nous de souscrire au distinguo que Masseret établit entre le commun des « forces de l’ordre » et leurs « unités d’élite », qui, selon lui, useraient de cette arme dans le « respect des valeurs républicaines ». Retenons qu’en affirmant en séance publique du Sénat : « le Taser a […] été source d’une centaine de décès dans le monde », il a, huit mois avant Olivier Besancenot, porté atteinte à la notoriété « commerciale » du fabricant d’armes Taser qui fonde sa réputation sur justement la fiabilité « non létale » de ses engins.
De deux choses l’une. Soit les services juridiques de la SMP Technologies ne s’intéressent pas aux débats parlementaires — ce qui serait étonnant —, soit ils ont considéré qu’une plainte visant des députés et sénateurs du PS et du PCF aurait été un trop gros morceau à avaler. Penchons pour cette deuxième solution, et tirons-en la conséquence que la filiale française de Taser International Inc. n’est pas si assurée que ça de la solidité de son dossier, mais mise sur la
moins grande notoriété de la LCR et de son porte-parole pour marquer un point juridique. Alors, comme le propose le Collectif Bellaciao (http://bellaciao.org/fr
mène contre le monde du travail.
Pierre Granet
2 commentaires:
Camarade,
L'appellation defense des citoyens et defense des droits de l'homme appeele a un peu lus de rigueur. Sur ce coup Olivier s'est planté, il a été influencé par 3 rigolos de RADIH qui sous la bannière de la défense des droits de l'homme veulent uniquement occuper l'espace médiatique.
Tous ceux qui connaissent le TASER ( je dis bien connaissent) te diront qu'ils préfèrent recevoir un coup de TASER qu'une balle, voir flash ball, ou tonfa... il faut de temps en temps parler avec la banlieue; ça t"instruirait...
Je viens de voir ton blog http://taser-evite-les-blessures.blogspot.com/
Bravo pour ces infos précises et vérifiables, qui n'ont rien pour te faire passer pour un rigolo.
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