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POSSIBLE: La nouvelle donne

La direction nationale (DN) de la LCR qui vient de se réunir à Paris a examiné les coordonnées de la nouvelle situation politique, ouvrant les débats du prochain congrès national de la LCR. L’enjeu principal est de discuter l’espace politique et les bases de la fondation d’un nouveau parti anticapitaliste. Ce débat est public, pas simplement par souci de transparence, mais tout simplement parce qu’il concerne de près toutes celles et tous ceux qui veulent vraiment changer le monde. Pour l’ouvrir en Midi-Pyrénées, Le Piment Rouge publie à la fois la motion adoptée par plus des trois quarts des membres de la DN ainsi qu’un article de notre camarade Frédéric Borras, membre de cette instance.

Sarkozy entend véritablement remodeler la société française, prétendument en retard sur les autres fleurons de l’économie capitaliste mondialisée. Si l’on regarde les mesures qui se profilent (voir encadré), l’homme et son entourage roulent pour le Medef et ne s’en tiendront pas à des rodomontades. À l’image de Thatcher en Angleterre ou de Reagan aux États-Unis, dans les années 80, Sarkozy et Fillon cherchent à transcrire leur victoire électorale en victoire sociale.

PS cherche centre désespérément

Parce que la menace doit être prise au sérieux, pour se protéger, il n’est pas très judicieux de s’en remettre à la gauche parlementaire. Les députés de l’opposition, même plus nombreux que prévu, ne constitueront pas un rempart efficace pour contenir les assauts de la droite. Le PS est responsable de sa défaite. Son adaptation au libéralisme est tel qu’il n’a jamais été en capacité, malgré l’usure de la droite, d’incarner l’espoir aux yeux des classes populaires au point de pouvoir parer la démagogie populiste du candidat de l’UMP. Les Kouchner et Bockel – et combien d’autres encore ? – qui pactisent avec la bande à Sarkozy n’ont fait que pousser au bout la logique du virage à droite prônée par nombre de responsables socialistes inspirés par Tony Blair. Ce sont les ambitions rivales qui déchirent la direction socialiste, pas les divergences programmatiques.

La PS traverse une crise de fonctionnalité. Sa droitisation l’affaiblit aux yeux des classes populaires sans produire d’effets suffisants dans les « classes moyennes supérieures ». Ce phénomène hypothèque la victoire lors d’une élection centrale sans passer contrat avec d’autres forces politiques. Or le vieux système d’alliances mis en place par Mitterrand à Épinay en 1971, basé sur l’union de la gauche, est désormais caduc. Le PCF ne constitue plus un allié possible, non en raison de l’orientation défendue par ses dirigeants mais à cause de son affaiblissement historique.

D’où la posture de Bayrou qui cherche à profiter de cette faille et la bataille du centre lancée par Royal entre les deux tours de la présidentielle et poursuivie sous différentes formes par les candidats du PS, toutes tendances confondues, aux législatives.

Gauche antilibérale cherche courants du PS présentables

Reste que le paysage politique qui se dessine libère un espace considérable à gauche du PS. Les luttes de ces dernières années, la vitalité de la critique de gauche du projet libéral de Constitution de l’Europe, les résultats électoraux enregistrés sous différentes formes par l’extrême gauche depuis 1995 l’illustrent. L’écho rencontré par la LCR à la présidentielle comme aux législatives lui confère des responsabilités nouvelles. Il s’agit d’examiner les possibilités de construction d’un nouveau parti rassemblant les anticapitalistes.

Partant d’un constat proche, d’autres courants ou sensibilités de gauche proposent une orientation différente qui consisterait à rassembler tous les antilibéraux dans une même formation politique, alliant les comités de soutien à José Bové, le PCF, la LCR voire LO à des courants issus du PS (Mélenchon, Emmanuelli) ou des Verts. Si le rejet du social-libéralisme et l’antilibéralisme constituent des bases suffisantes pour lutter en commun contre les politiques antisociales ou pour mener ensemble la bataille du 29-Mai, cela ne saurait de notre point de vue constituer un ciment suffisant pour rassembler dans la durée dans une même formation politique. Il faut tirer les leçons de l’échec du mouvement pour des candidatures unitaires à la présidentielle et ne pas créer de nouvelles illusions qui s’avéreront toutes aussi funestes. Si le mouvement peut éclater à l’occasion d’élections, c’est qu’il n’est pas suffisamment solide et homogène sur le fond politique pour affronter des échéances décisives en ce qui concerne le rapport au pouvoir.

D’ailleurs, les courants se positionnant à gauche du PS se voient immédiatement poser le problème stratégique de leur rapport à celui-ci en terme d’alliance institutionnelle locale ou nationale. Ce n’est pas un phénomène franco-français : c’est ce qui vient de percuter Refondation communiste en Italie, intégrée au dispositif prodiste ; c’est la question qui se pose à Die Linke en Allemagne. Derrière les questions de relation au PS sont posées des questions fondamentales : le rapport aux institutions et aux élus, les alliances parlementaires et gouvernementales.

LCR cherche anticapitalistes pour construire un parti de masse

C’est la raison pour laquelle une large majorité de la DN de la LCR ouvre la discussion sur d’autres bases et avec une autre méthode. Nous proposons de rassembler les anticapitalistes dans un parti qui considère les luttes, les grèves, les mobilisations sociales et politiques comme l’arme décisive du rapport de force et de la transformation sociale et pas la conquête progressive de positions institutionnelles. Un parti qui défend ses idées aux élections mais dont les élus ne cogèrent aucune institution avec les sociaux-libéraux et refusent ainsi de voter les budgets. Un parti écosocialiste, féministe, internationaliste ancré dans le monde du travail, la jeunesse et les quartiers populaires.

Le mouvement de sympathie vers la LCR que nous connaissons aujourd’hui est inédit. Si nous ne voulons pas nous contenter de « recruter », c’est parce que nous percevons ce mouvement d’adhésion direct comme le signe de possibilités plus grandes. Reste évidemment à le vérifier. Cela suppose de mettre en place un véritable processus constituant, où toutes les questions sont mises sur la table rendant possible l’appropriation par plusieurs milliers de militants de l’élaboration du programme, de la stratégie, du fonctionnement démocratique et de l’intervention du nouveau parti. Certes, nous ne disposons pas à cette étape de partenaire national organisé pour un tel projet. Mais des milliers d’individus, des équipes locales de militants dans des entreprises ou des quartiers, cela constitue un partenariat suffisant pour une LCR motivée par ses nouvelles responsabilités et déterminée à changer la donne à gauche.

Frédéric Borras

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Rendre coup pour coup

La victoire de Nicolas Sarkozy représente incontestablement une défaite politique pour le monde du travail. Le passage du « bouclier fiscal » de 60 à 50 % des revenus, symbolise à merveille à quel point la droite gouverne en faveur des plus riches. Et si les salariés veulent « gagner plus », il faudra bien qu’ils travaillent plus ! C’est le sens de la loi présentée par la ministre de l’économie, Christine Lagarde, et qui consiste à alléger les cotisations pour les entreprises sur toutes les heures supplémentaires en même temps que l’on diminue les impôts des salariés sur ces mêmes heures sup. Pas sûr pour autant que l’augmentation de la durée du travail permette d’aider à la baisse du chômage, objectif affiché par le gouvernement. Bien entendu, pour financer ces cadeaux fiscaux comme les nouveaux allègements de « charge » pour le patronat, il faut engranger de nouvelles recettes. Borloo a trouvé l’arme fatale : augmenter la TVA, rebaptisée « sociale », pour faire passer la pilule alors que cet impôt est bien le plus injuste puisqu’il frappe indifféremment sans tenir compte de l’épaisseur du portefeuille.

L’ultralibéralisme est plus que jamais en vogue. Après avoir tenté d’amadouer les profs en abrogeant les décrets de Robien, Darcos annonce rien moins que 17000 suppressions de postes dans l’Éducation nationale par non-remplacement des départs à la retraite. Dans la même logique, la réforme des universités conduite par Valérie Pécresse aboutira, par l’autonomisation des universités, à leur mise en concurrence, à leur mise en conformité avec les desiderata du patronat, à leur toilettage d’avant privatisation. C’est la fin de l’égalité territoriale des diplômes et des facs de riches coexisteront avec des facs de pauvres.

Le volet antisocial se complète d’un volet liberticide. Le renforcement de la lutte contre la récidive des majeurs et des mineurs instaure des peines planchers, qui aboutissent à ne plus prendre en compte l’environnement social, économique et familial, supprimant de fait l’excuse de minorité entre 16 et 18 ans. Cet été, les charters ne seront pas réservés aux touristes, mais le gouvernement a annoncé son intention d’en affréter un maximum pour expulser en masse des sans-papiers et leurs enfants en déjouant l’efficace vigilance du RESF (Réseau éducation sans frontières).

Enfin, la « loi sur le dialogue social et la continuité du service public de transport » montre bien que le sarkozysme veut transcrire sur le terrain social sa victoire politique non seulement en infligeant des reculs sociaux mais aussi en sapant les capacités de riposte par la grève. Ce projet de loi constitue une attaque gravissime contre le droit de grève.

L’ensemble de ce dispositif a de quoi inquiéter. Mais il n’est nulle raison de se résigner. La victoire électorale de Sarkozy ne rend pas pour autant illégitime la lutte collective. Dans l’unité la plus large, dans les quartiers, les entreprises, les établissement scolaires, il s’agit bien de riposter à chaque attaque pour pouvoir globaliser la lutte.

Avec ses amis du Medef, Sarkozy veut nous pourrir l’été. Préparons-lui une rentrée brûlante.

F. B.

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Souscription 2007 / 150000 €
récoltés 94000 €/ manquent 56000 €

Non, la LCR ne sort pas ruinée de l’élection présidentielle : nous avons construit notre budget de campagne de manière à ce qu’il soit couvert, pour l’essentiel, par le forfait de 800000euros accordé par l’État à chaque candidat. D’autres partis ont été moins prudents… Renforcée, non seulement par le nombre de voix qui se sont portées sur Olivier Besancenot, mais aussi par l’écho de la campagne, pour la première fois, la LCR a présenté ou soutenu plus de 500 candidatures aux élections législatives, beaucoup plus que ce que nous avions prévu et budgétisé. Et là, pas de remboursement de l’État.

Mais les activités de la LCR ne s’arrêtent pas à cela :
– Nous voulons que de nombreux jeunes, chômeurs, salarié-e-s précaires puissent participer à notre Université d’été, au-delà des contraintes financières.

– Nous voulons pouvoir être présents, dès maintenant, avec des affiches, des tracts contre la politique de Sarkozy et sa bande de tueurs des droits sociaux et démocratiques.

– Nous voulons que notre hebdomadaire, Rouge, puisse vivre.
Nous savons que vous comptez sur la LCR pour les luttes futures. La LCR compte sur vous pour l’aider à les mener. En 2006, comme en 2005, nous avons réussi la souscription et dépassé les 150000 euros. En 2007,nous ne doutons pas que nous ferons aussi bien.

D’avance, merci à toutes et tous

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