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Il est temps de rétablir la vérité sur les régimes spéciaux

1) Le contribuable paye les avantages spécifiques des régimes spéciaux : FAUX.

Il n’y a pas un centime d’euro donné par l’Etat, donc le contribuable, afin de payer les départs anticipés à la SNCF. Ce sont les cheminots par leur surcotisation et des pensions plus faibles qui les financent. Comment ? En cotisant en moyenne 12 points de plus par rapport au privé (40 % de cotisation sociale pour 28 % dans le privé) et en touchant une pension proportionnellement plus petite au regard du dernier salaire touché (67 % du dernier salaire à la SNCF contre 84 % dans le privé). Cotiser plus, toucher moins, mais partir plus tôt à la retraite, voilà comment les cheminots financent eux-mêmes leur départ anticipé.

Le saviez-vous ?

Un cheminot en cotisant 40 % tout au long de sa carrière, laquelle est en moyenne de 34 ans, cotise plus d’argent pour les retraites qu’un salarié du privé cotisant à 28 % pendant 40 ans. C’est mathématique !

2) Mais alors à quoi servent les 2,6 milliards d’euros que l’Etat donne à la SNCF afin de financer son régime spécial ?

Voilà l’ambiguïté de la chose, permettant aux esprits mal intentionnés d’expliquer que le contribuable finance les départs anticipés à la retraite des cheminots. Pourtant la réalité est tout autre. En 1945, il y avait 450 000 cheminots, aujourd’hui ils ne sont plus que 160 000. Résultat : en 2007, il y a 164 000 cotisants pour 300 000 pensionnés (190 000 pensions directes et 112 000 pensions de reversions). L’Etat et la direction de la SNCF ont volontairement diminué l’effectif du chemin de fer depuis 50 ans : disparition des gardes-barrières, suppression de l’aide conducteur dans les cabines de conduite, mise en place de l’EAS (équipement agent seul), des guichets automatiques, fermeture de gares etc. Résultat, il y a deux fois plus de pensionnés par rapport au nombre de cotisants. On appelle cela un « déficit démographique ». Celui-ci est financé par l’Etat à hauteur de 2,6 milliards d’euros. Si un jour le régime de retraite de la SNCF passe au régime général, et donc avec un départ à 60 ans, ce n’est pas l’Etat qui donnera cette compensation mais la Sécurité sociale, donc l’argent des salariés français.

Le saviez-vous ?

Aujourd’hui les secteurs d’activités pourvoyeurs d’emplois financent les déficits démographiques des secteurs déficitaires, par exemple le textile ou la sidérurgie, secteurs ayant plus de pensionnés que de cotisants. Ce vase communicant existe déjà à la Sécurité sociale du régime général. S’il est invisible aux yeux de tous, il est pourtant la base de la solidarité interprofessionnelle. Y ajouter le régime de la SNCF ne fera pas un centime d’économie, car ce qui aujourd'hui est payé par l’Etat, demain serait payé par la Sécurité sociale.

3) Le régime spécial des cheminots est « indigne ».

« Indigne », voilà l’adjectif utilisé par Sarkozy pour qualifier les régimes spéciaux. Il ne parle pas ici des parachutes dorés de certains patrons finançant leur retraite à coup de stock-options à hauteur de plusieurs millions d’euros. Il n’évoque pas non plus, par cet adjectif, les pensions des députés 6 fois plus importantes que le montant de leur cotisation. Ni la retraite de Jacques Chirac de l’ordre de 30 000 euros net par mois. Non l’adjectif « indigne » est réservé aux régimes spéciaux. Mais quelle est donc exactement l’ampleur de ces retraites dorées ?

Le saviez-vous ?

La pension moyenne d’un retraité cheminot est de 1 600 euros brut en 2006 pour 1 713 euros brut chez un salarié du privé. 19 % des cheminots ont une retraite inférieure à 1 100 euros brut par mois. 70 % des pensions de reversion (veuves essentiellement) sont inférieures à 700 euros brut par mois. Voilà la réalité des retraites « indignes » des cheminots. La seule chose indigne là-dedans, ce sont les propos d’un président de la République, toujours prêt à stigmatiser une catégorie de la population.

4) Il est juste d’aligner les régimes spéciaux au régime général.

L’argument de l’égalité est sûrement le plus fallacieux. La justice étant évidemment, pour certains, le nivellement par le bas au lieu de l’alignement vers le haut. Aujourd’hui les écarts de salaires entre les hommes et les femmes sont en moyenne de l’ordre de 25 %. Qui pourrait accepter qu’au nom de l’égalité on baisse les salaires des hommes de 25 % afin de les mettre au niveau de ceux des femmes ? Personne. Pourtant voilà ce qui est proposé sur les retraites. Il est anormal que la quatrième puissance économique mondiale ne puisse pas financer le départ à la retraite de tous avec 37,5 années de cotisation. A quoi servent alors les progrès techniques s'ils ne permettent pas au plus grand nombre d’en profiter ?

5) Le vieillissement de la population nous oblige à réformer notre système de retraite, il n’y a pas suffisamment de cotisants pour payer les retraites.

L’argument démographique paraît souvent comme le plus évident : trop de retraités, pas suffisamment de cotisants, le système ne peut plus fonctionner de la sorte. CQFD. Pourtant là encore la réalité est bien plus complexe qu’il n’y paraît. En 1960, la part du PIB consacrée aux retraites était de 5 %, pour 12 % en 2007. En 2040, si le système ne change pas, cette part attendra 18 % du PIB, soit une augmentation de 0,7 % d’ici 2020. On est finalement assez loin de la « faillite ». S’il y a de moins en moins d’actifs, ceux-ci produisent individuellement bien plus de richesses chaque année. La question n’est donc pas le nombre d’actifs, mais bien la richesse produite par chaque actif. Aujourd’hui celle-ci est suffisamment importante pour financer les pensions de retraités quand bien même ceux-ci deviendraient aussi nombreux que les actifs.

Le saviez-vous ?

En 1980, il fallait 2 conducteurs pour conduire un train, le conducteur plus son aide ; en 2007, il n’y a plus qu’un seul agent. Par conséquent un agent de conduite produit autant de richesse en 2007 que 2 agents en 1980. Des exemples de ce type se multiplient à foison dans toutes les branches professionnelles.

6) le métier est devenu moins pénible, un départ anticipé ne se justifie plus.

A la SNCF, de nombreux postes de sécurité nécessitent des formations longues et onéreuses pour la SNCF. Afin de « fidéliser » ses salariés, elle leur a proposé des avantages spécifiques, comme la retraite à 55 ans. La retraite à 50 ans pour les conducteurs correspond à la pénibilité liée à leur travail. Ce type de système existe déjà partout, notamment dans les grandes firmes américaines, lesquelles proposent régulièrement à leurs salariés des avantages spécifiques en termes de retraite et de prestation sociale.

Le saviez-vous ?

Pour ce qui est de la pénibilité au travail, sur 160 000 cheminots, 120 000 travaillent en horaire décalé, les week-ends, jours fériés, lors des vacances scolaires, à toute heure du jour et de la nuit. S'il est vrai que le progrès a permis de faire baisser la pénibilité d’un strict point de vue physique, celle-ci n’a pas pour autant disparu, en se transformant notamment en pénibilité psychologique. L’individualisation du salariat, combiné à de nombreuses et diverses évolutions, a considérablement augmenté le stress sur le lieu de travail. Agents commerciaux insultés, solitude dans certains postes, notamment pour les agents de conduite. Toutes ses évolutions rendent très difficile le travail jusqu’à 60 ans. Est-il raisonnable qu’un travailleur de 60 ans se lève à 3 h du matin pour conduire un train 7 heures d’affilée ? Au même âge, comment un agent d’accueil pourra-t-il supporter les insultes quotidiennement subies de la part d'usagers ?

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